Pour les Fidji, la COP21 risque de n'être que "du vent"


Suva, Fidji | AFP | jeudi 29/10/2015 -La conférence de Paris sur le climat (COP21) risque de n'être que "du vent", par manque de volonté de nombreux pays industrialisés, a estimé le Premier ministre des Fidji, un archipel qui subit déjà les ravages du réchauffement climatique.

"J'attends encore de voir, chez de nombreux pays industrialisés, la volonté politique nécessaire pour faire face à leurs obligations vis-à-vis de l'Humanité", a déclaré mercredi Voreqe Bainimarama lors d'une conférence sur le climat à Suva.

"Je crains vraiment que la COP21 ne soit que du vent", a-t-il ajouté.

"Je n'irai pas à Paris en arborant le gentil sourire habituel du Pacifique", a-t-il averti. "Avec les autres dirigeants insulaires, je veillerai à rappeler les nations industrialisées à leurs obligations."

Les dirigeants du monde entier vont tenter du 30 novembre au 11 décembre de trouver un accord global pour limiter le réchauffement climatique.

"Si le monde n'agit pas de façon décisive dans les prochaines semaines pour commencer à faire face au plus grand défi de notre époque, alors le Pacifique, tel que nous le connaissons, est condamné", a dit M. Bainimarama.

"Condamné à souffrir des conséquences les plus négatives de la hausse des températures provoquée par la hausse des émissions de carbone qui ont accompagné le développement industriel."

Si certains Etats insulaires risquent d'être submergés par l'élévation annoncée du niveau des océans liée au réchauffement climatique, les îles Fidji souffrent déjà, elles, d'une érosion de leur littoral, de la perte de terres arables et du renforcement des tempêtes tropicales.

M. Bainimarama a également souligné le problème posé par la position ultraconservatrice de l'Australie en matière de climat. Il a appelé son homologue australien Malcolm Turnbull -un ancien ministre de l'Environnement- à ne plus écouter les faucons qui ont déterminé la politique climato-sceptique de son prédécesseur.

"Rejoignez-nous contre les défenseurs du charbon et les climato-sceptiques de votre gouvernement", a imploré M. Bainimarama. "Vous avez montré par le passé de la détermination sur cette question. Maintenant que vous êtes Premier ministre, faites de même!"

Alors chef de l'armée, M. Bainimarama avait pris le pouvoir en 2006 lors d'un coup d'Etat, sans effusion de sang. Il est devenu Premier ministre en 2014 après la victoire de son parti aux élections.

Rédigé par () le Jeudi 29 Octobre 2015 à 06:43 | Lu 591 fois