Nouméa, France | AFP | dimanche 28/10/2018 - "Pour moi la France est une protection, une garantie d'épanouissement, de liberté et de sécurité". A Nouméa, Olivier Chartier, 44 ans, n'a aucune hésitation sur son choix pour le référendum du 4 novembre: il votera non à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
Dans le quartier de la Vallée des colons, un des plus vieux de la ville, ce professeur de Sciences et Vie de la terre au lycée La Pérouse est un partisan convaincu "depuis toujours" de la Nouvelle-Calédonie française, où sa famille est enracinée depuis trois générations.
"Je n'ai pas envie d'offrir à mes enfants un pays qui serait moins bien que celui dans lequel j'ai pu vivre", explique ce féru de surf et de pêche sous-marine, père de deux filles de 12 et 16 ans.
"Je veux vivre ici, mais si les conditions de vie changeaient, cela pourrait me pousser à partir", dit-il, évoquant une possible dégradation du budget de la Nouvelle-Calédonie, que la France alimente chaque année à hauteur de 1,3 milliard d'euros.
Il s'inquiète aussi des conséquences que pourrait avoir le transfert des compétences régaliennes (justice, monnaie, défense, ordre public et affaires extérieures) aux pouvoirs locaux: "Je ne suis pas sûr qu'on puisse avoir une justice impartiale, je ne suis pas fan des républiques bananières".
Et fait part de sa déception concernant le transfert déjà effectué à la Calédonie de l'enseignement secondaire. Tout juste concède-t-il le bien fondé de l'enseignement des fondamentaux de la culture kanak au lycée depuis la rentrée de mars 2018.
Il y a 20 ans, il était opposé à l'accord de Nouméa, destiné à poursuivre le travail de réconciliation entre Kanak et Caldoches entamé avec les accords de Matignon en 1988. Ces derniers avaient été signés après les violences des années 1980 qui avaient culminé avec la prise d'otages et l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988, faisant 25 morts.
Olivier Chartier déplore que ce processus de décolonisation ait "mis le Mélanésien au centre de tout".
A une semaine d'un scrutin historique qui devrait voir la victoire du Non à l'indépendance, ce sportif au teint hâlé est persuadé que le vote entraînera un "peu de grabuge" mais que l'archipel ne retombera pas dans les violences des années 1980. "J'avais 14 ans à l'époque, je n'avais pas conscience que les Mélanésiens pouvait se sentir opprimés, mais je me souviens que du jour au lendemain un bon copain m'a traité +d'enc...de blanc+", raconte-t-il.
-"pas d'ailleurs"-
Sur la plage de Sainte-Marie, Franck, 48 ans, garde lui aussi un souvenir traumatisant de cette période troublée: "notre voiture a été attaquée à coups de haches à un barrage à Poindimié (cote est)".
Venu pique-niquer en famille, ce Caldoche aux multiples métissages, assume lui aussi son vote hostile à l'indépendance. "Je n'ai pas d'ailleurs, je n'ai pas investi dans un appartement en Nouvelle-Zélande. Ici c'est mon pays", explique ce petit-fils d'un Indonésien venu planter du café dans la région de Hienghène dans les années 1930.
"Je respecte les revendications des indépendantistes mais je tiens à mon passeport français et européen. J'ai une fille qui veut aller faire des études en métropole. Je ne voudrais pas qu'elle y soit considérée comme une étrangère", insiste-t-il.
Ce salarié de la Société Le Nickel (SLN), premier employeur privé du pays, estime que la France protège la Nouvelle-Calédonie, qui détient un quart des ressources mondiales de nickel, de l'appétit de "grandes puissances", comme la Chine ou la Russie.
Un peu plus loin, assis sur une natte avec sa compagne et ses deux jeunes enfants, Nicolas Ropars n'aura pas le droit de voter, car il est arrivé depuis seulement deux ans de la région parisienne et ne remplit pas les conditions de durée de résidence exigées pour le scrutin.
S'il dit comprendre la revendication des indépendantistes, il souligne qu'il y a "beaucoup d'incertitudes" sur l'impact d'une rupture avec la France. Il en veut pour preuve les difficultés actuelles du Brexit, ou plus proche géographiquement, le faible niveau de vie du Vanuatu, devenu indépendant en 1980.
Dans le quartier de la Vallée des colons, un des plus vieux de la ville, ce professeur de Sciences et Vie de la terre au lycée La Pérouse est un partisan convaincu "depuis toujours" de la Nouvelle-Calédonie française, où sa famille est enracinée depuis trois générations.
"Je n'ai pas envie d'offrir à mes enfants un pays qui serait moins bien que celui dans lequel j'ai pu vivre", explique ce féru de surf et de pêche sous-marine, père de deux filles de 12 et 16 ans.
"Je veux vivre ici, mais si les conditions de vie changeaient, cela pourrait me pousser à partir", dit-il, évoquant une possible dégradation du budget de la Nouvelle-Calédonie, que la France alimente chaque année à hauteur de 1,3 milliard d'euros.
Il s'inquiète aussi des conséquences que pourrait avoir le transfert des compétences régaliennes (justice, monnaie, défense, ordre public et affaires extérieures) aux pouvoirs locaux: "Je ne suis pas sûr qu'on puisse avoir une justice impartiale, je ne suis pas fan des républiques bananières".
Et fait part de sa déception concernant le transfert déjà effectué à la Calédonie de l'enseignement secondaire. Tout juste concède-t-il le bien fondé de l'enseignement des fondamentaux de la culture kanak au lycée depuis la rentrée de mars 2018.
Il y a 20 ans, il était opposé à l'accord de Nouméa, destiné à poursuivre le travail de réconciliation entre Kanak et Caldoches entamé avec les accords de Matignon en 1988. Ces derniers avaient été signés après les violences des années 1980 qui avaient culminé avec la prise d'otages et l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988, faisant 25 morts.
Olivier Chartier déplore que ce processus de décolonisation ait "mis le Mélanésien au centre de tout".
A une semaine d'un scrutin historique qui devrait voir la victoire du Non à l'indépendance, ce sportif au teint hâlé est persuadé que le vote entraînera un "peu de grabuge" mais que l'archipel ne retombera pas dans les violences des années 1980. "J'avais 14 ans à l'époque, je n'avais pas conscience que les Mélanésiens pouvait se sentir opprimés, mais je me souviens que du jour au lendemain un bon copain m'a traité +d'enc...de blanc+", raconte-t-il.
-"pas d'ailleurs"-
Sur la plage de Sainte-Marie, Franck, 48 ans, garde lui aussi un souvenir traumatisant de cette période troublée: "notre voiture a été attaquée à coups de haches à un barrage à Poindimié (cote est)".
Venu pique-niquer en famille, ce Caldoche aux multiples métissages, assume lui aussi son vote hostile à l'indépendance. "Je n'ai pas d'ailleurs, je n'ai pas investi dans un appartement en Nouvelle-Zélande. Ici c'est mon pays", explique ce petit-fils d'un Indonésien venu planter du café dans la région de Hienghène dans les années 1930.
"Je respecte les revendications des indépendantistes mais je tiens à mon passeport français et européen. J'ai une fille qui veut aller faire des études en métropole. Je ne voudrais pas qu'elle y soit considérée comme une étrangère", insiste-t-il.
Ce salarié de la Société Le Nickel (SLN), premier employeur privé du pays, estime que la France protège la Nouvelle-Calédonie, qui détient un quart des ressources mondiales de nickel, de l'appétit de "grandes puissances", comme la Chine ou la Russie.
Un peu plus loin, assis sur une natte avec sa compagne et ses deux jeunes enfants, Nicolas Ropars n'aura pas le droit de voter, car il est arrivé depuis seulement deux ans de la région parisienne et ne remplit pas les conditions de durée de résidence exigées pour le scrutin.
S'il dit comprendre la revendication des indépendantistes, il souligne qu'il y a "beaucoup d'incertitudes" sur l'impact d'une rupture avec la France. Il en veut pour preuve les difficultés actuelles du Brexit, ou plus proche géographiquement, le faible niveau de vie du Vanuatu, devenu indépendant en 1980.