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Pour le tāvini : « tous les chemins mènent à Mā’ohi Nui ! »


PUNAAUIA, le 16 mai 2014 – Entamé le 12 mai dernier, le « Tāvini Tour » a atteint la commune de Punaauia ce vendredi matin aux alentours de 10h30. Cette grande campagne de sensibilisation aux prochaines échéances électorales, prendra fin ce samedi par un grand meeting en présence de Marie-Claude Tjibaou et un intervenant de l’ONU, Carlyle Corbin.

Les quelques 1280 partisans annoncés du Tāvini, répartis en deux groupes, l’un s’orientant vers la côte Est puis le second par le versant Ouest de Tahiti, ont déjà traversé une quinzaine de communes. Richard Tuheiava et Jimmy Panie menant la cohorte « bleue » ont atteint Papeete, tandis qu’Anthony Geros arrivait dans la commune des orangers, Punaauia. La campagne de « prédication » voulue par Oscar Temaru se poursuit donc. « Nous avons reçu un accueil formidable dans toutes les communes que nous nous avons traversées » a-t-il expliqué aux médias, ce vendredi matin, lors d’une halte au Pk 15. Il était accompagné de Marie-Claude Tjibaou, militante indépendantiste calédonienne, arrivée le matin-même sur le Territoire, mais aussi d’un expert consultant auprès de l’ONU, Carlyle Corbin.

Selon Moetai Brotherson, organisateur de la soirée commémorative de la réinscription de la Polynésien sur la liste des pays non autonomes « Le professeur Corbin a assisté le dossier de la décolonisation et pas seulement celui de la réinscription auprès de l’ONU. En clair, il ira jusqu’à l’achèvement du dossier. (…) il a été l’artisan du processus d’accession à l’indépendance de nombreux pays du pacifique. » Cet ancien ministre des Virgin Island (Archipel des Antilles, Territoire d’Outre-mer du Royaume uni) parcourt le monde et effectue des conférences sur le thème du droit international dont il est spécialiste depuis 40 ans.


« Des échéances électorales importantes pour notre Pays » Tony Geros

Derrière le thème de la ré-inscription, le parti indépendantiste prêche pour sa « paroisse » et plus précisément pour son candidat Tetuahau Temaru, le fils du leader. « Lors de notre dernier comité directeur (du Tāvini), on s’est rendu compte que nous sommes confrontés à plusieurs évènements politiques. Hormis le 24 mai (européennes), il y a depuis quelques jours maintenant les élections dans la commune de Hitia’a O Te Rā. Il y aura également les législatives sur la côte Papeete et Marquises. Puis enfin, les sénatoriales. Nous sommes véritablement dans une période où s’agglutinent des événements à caractère électoral (…) L’occasion nous est donné de nous lever pour sensibiliser la population pour le 17 mai concourt également à sensibiliser à ces divers évènements, notamment celui du 24 mai avec notre candidat. »

Selon les dires de Jimmy Pane, à la tête des marcheurs venant de la côte Est, « Nous sommes environ 1000 à arrivés à Papeete, en ce jour (vendredi 16 mai). »

La dernière étape de ce « Tāvini Tour » sera le rassemblement des deux groupes ce samedi 17 mai à 17h, à Hotuarea au lieu dit le « flamboyant ». « Nous espérons une participation d’environ 5000 personnes et c’est tout-à-fait possible. » confiait l’ex vice-président du gouvernement Temaru.

TP

Bientôt une carte « d’auto-proclamation » obligatoire pour les adhérents du Tāvini

Depuis le 17 mai 2013, date de la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays et territoires non autonomes, le Tāvini Huira’atira envisage d’informer les sympathisans sur l’importance d’avoir sa carte du parti. Mais Tony Geros dément toute tentative du parti d’imposer la carte en question : « Il faut voir les choses autrement. Dans le cadre des partis qui prônent l’émancipation, le simple fait de pouvoir prouver à l’ONU d’un certain nombre d’adhérents, donc titulaires d’une carte, qui se sont engagés à vie de soutenir cette démarche d’accession à la souveraineté, donc cette démarche d’ émancipation, vaut également capacité à crédibiliser les décisions d’auto-proclamation comme on le voit actuellement au Kosovo. »

Tahiti-Infos : parle-t-on d’une preuve « démocratique » ?

Tony Geros : Tout-à-fait ! parceque la démocratie, c’est quoi ? C’est la manifestation d’une décision mais pas nécessairement à travers un scrutin.

Tahiti-Infos : S’agira-t-il de la même carte que celle déjà connue ?

Tony Géros : C’est une carte qui effectivement évolué depuis le 17 mai 2013, puisqu’aujourd’hui il y a cette décision L-56 (reconnaissant à la Polynésie française le droit à l’autodétermination) et donc, par rapport aux anciennes cartes, c’est un peu toute la nuance. Mais il est important que l’information passe auprès de nos militants pour qu’ils prennent conscience que cette carte qu’ils prennent aujourd’hui , c’est véritablement leur engagement à soutenir de manière irascible l’accession de ce pays à sa souveraineté. Cela permettra aussi au président, arrivé au moment opportun, de présenter un chiffre. Statistiquement parlant, qu’il puisse crédibiliser les prochaines demandes vis-à-vis du comité des 24 et notamment de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Rédigé par TP le Vendredi 16 Mai 2014 à 15:15 | Lu 2135 fois