Pour le GIE, le visa décourage les Chinois de venir en Polynésie


Le Président du Conseil d'administration du GIE Tahiti Tourisme, Heremoana Maamaatuaiahutapu, et son directeur, Teva Janicaud, recevaient cet après-midi la délégation chinoise de la ville de Jiangyin. L'occasion pour Tahiti-Infos d'évoquer avec eux l'immense potentiel que représente la Chine pour le tourisme polynésien. Principaux freins à leur venue : les visas, et l'absence de ligne directe entre la Polynésie et la Chine. Teva Janicaud a répondu à nos questions.

Les Chinois commencent-ils à découvrir la Polynésie ?

Teva Janicaud : La Chine reste un marché émergent très important et on maintient les efforts que nous avons entamés lors de l’exposition universelle de Shanghai l’année dernière. On risque en revanche de connaître quelques difficultés du fait de la situation au Japon, sachant que la plupart des Chinois qui venaient en Polynésie passaient par le Japon... Aujourd’hui on commence à avoir déjà des remontées pas très positives pour l’année 2011. Mais cela ne nous empêchera pas de montrer qu’on est toujours présents, et quand ils reviendront, on sera prêts à les accueillir. L’an dernier, nous avons reçu 1200 touristes, c’est 110% d’augmentation par rapport à l’année d’avant, et on espère continuer à augmenter.


La solution ce serait une ligne aérienne directe vers la Chine ?

Il est sûr que c’est la solution la plus efficace. Ceux qui ont fait exploser le marché chinois sur leur destination, je pense notamment aux Fidji et aux Maldives, ont mis en place des liaisons directes avec la Chine plusieurs fois par semaine. Résultat, le nombre de touristes chinois s’y chiffre en dizaine de milliers. 15 000 pour Fidji en l’espace de deux ans, 35 000 poux les Maldives, grâce à trois liaisons aériennes par semaines pour Fidji, et une ligne quotidienne pour les Maldives.

C’est ce que devrait faire Air Tahiti Nui ?

Ça nécessite de gros risques financiers qu’il faut pouvoir assumer. Aujourd’hui je pense qu’on fait plus des choix en terme de retour sur investissement. On a des marchés qui sont prioritaires par rapport à la Chine pour avoir des retombées assez immédiates, car ce sont des marchés plus réactifs.

Oscar Temaru rappelait ce matin que c’était long et compliqué pour un ressortissant chinois d’obtenir un visa pour la Polynésie. Comment simplifier les démarches ?

Quelques simplifications ont été apportées, dans le traitement administratif, qui est désormais privilégié. Mais l’existence de ce visa reste un problème en soi, notamment par rapport à nos destinations concurrentes, qui n'ont soit pas de visa, soit le délivrent à l’arrivée. Donc forcément c’est une démarche en moins qui les rend beaucoup plus accessibles. Nous, lorsqu’on demande à des gens qui sont souvent fortunés de se déplacer en personne pour les démarches d’obtention de visa, ils n’ont ni le temps ni l’envie et du coup ils « zappent » assez facilement notre destination. Aujourd’hui seul l’Europe peut changer cet état de fait, puisque c'est une exigence européenne, et que la Polynésie fait partie de l'Europe.

Avez-vous rencontré le nouveau ministre du tourisme, le président Oscar Temaru?

Non pas encore, il est vrai que j'espérais le voir aujourd'hui mais apparemment son emploi du temps ne lui a pas permis d'être présent. Je pense qu'il ne sera pas facilement disponible puisqu'il est aussi président, donc on travaillera probablement avec on cabinet et on attend qu'il soit mis en place. En tout cas nous accueillerons le président avec plaisir s'il décide de venir nous rendre visite au GIE.

Rédigé par F K le Vendredi 8 Avril 2011 à 16:34 | Lu 1923 fois