Pour la Ste Geneviève, la gendarmerie dresse son “bilan”


Tahiti, le 11 décembre 2022 – Après deux ans d’interruption, la traditionnelle messe de célébration de la sainte patronne de la gendarmerie, Sainte Geneviève, s'est déroulée vendredi à l'église du Sacré-Cœur d'Arue. À cette occasion, le général Frédéric Saulnier, commandant de la gendarmerie pour la Polynésie française, a salué l'action de ses troupes durant la crise sanitaire. Il a également dressé le tableau des “défis sécuritaires” auxquels la gendarmerie doit faire face. 
 
L'évêque, Monseigneur Cottenceau, a donné une messe vendredi matin à l'église du Sacré-Cœur d'Arue pour célébrer la Sainte-Géneviève, sainte patronne de la ville de Paris et de la gendarmerie. Les autorités judiciaires, l'état-major de la gendarmerie ainsi que la directrice de cabinet du haut-commissaire, Emilia Havez, ont assisté à ce rassemblement traditionnel qui n'avait plus eu lieu depuis 2019 en raison de la crise sanitaire. 
 
À cette occasion, le commandant de la gendarmerie pour la Polynésie française, le général Frédéric Saulnier, a tenu à dresser “un bilan” des deux années écoulées alors que “la gendarmerie a été très impactée par cette crise sanitaire” : “ J'ai été très satisfait pour ma part du comportement individuel des militaires. L'ensemble des gendarmes ont été vaccinés, ils ont assuré les missions induites par cette crise sanitaire mais aussi les missions du quotidien. Nous avons continué à vivre normalement dans un contexte qui ne l'était pas.” Le général Saulnier a ensuite rendu “hommage” à l'ensemble de son personnel qui a été “présent sur le territoire pour assurer la sécurité des citoyens”.
 
Les “ravages” de l’ice
 
À peine la messe de célébration terminée, le général Saulnier a également abordé les “défis sécuritaires”auxquels la gendarmerie doit faire face en Polynésie : “Ce territoire n'est pas qu'un Éden où il fait bon vivre. Je le dis souvent, c'est un peu le dieu Janus. Il y a un visage souriant mais il y a un autre visage qui l'est un peu moins. Car la Polynésie, c'est aussi deux fois plus de violences intrafamiliales que ce qui est connu en métropole. C'est aussi des violences sur les forces de l'ordre. En 2022, il y a eu 30 gendarmes blessés en intervention. Nous sommes aussi confrontés au quotidien à une accidentologie qui est très forte.” Assurant que la gendarmerie allait continuer son action sur ces différents fronts, le général Saulnier a également rappelé qu'elle était très active dans le domaine de la lutte contre le trafic de stupéfiants.
 
Alors que 10 000 personnes consomment de l'ice au fenua, le commandant de la gendarmerie en Polynésie a salué la récente création de l'antenne de l'office antistupéfiants à Papeete. Il a par ailleurs indiqué que la gendarmerie était également très active en matière de lutte contre les atteintes à l'environnement et la cybercriminalité. 
 
“La peur c’est le commencement de la sagesse”
 
Lors de cette messe, Monseigneur Cottenceau a, lui aussi, tenu à remercier les gendarmes qui exercent un “rôle de service important” : “Ils ont des moyens pour pouvoir aider quand il y a des tsunamis ou des catastrophes naturelles. Ils sont là aussi pour faire en sorte que l'on puisse circuler dans les meilleures conditions possibles : vous le savez, on parle de la peur du gendarme. La peur c'est le commencement de la sagesse. Je veux dire que c'est un corps de métier qui contribue à éviter que ce soit le désordre ou le ‘chacun pour soi’. Il n'y a rien de pire que le chaos car le chaos empêche la vie de grandir. Et même si ce n'est pas toujours facile, je sais qu'ils font en sorte que ce chaos ne déborde pas trop. Que ce soit au niveau de la justice, de la sécurité routière ou des violences intrafamiliales, ils ont un rôle important car il faut se demander quelle société nous laisserons demain à nos enfants.”

Ste Geneviève, patronne de Paris et de la gendarmerie

Tel que l'a rappelé Monseigneur Cottenceau vendredi, Ste Geneviève est né vers 420. Lorsque les Huns ont attaqué Paris, elle a “galvanisé les paroissiens pour pouvoir tenir tête et elle a réussi à sauver la ville de Paris”. Selon l'ecclésiastique, “elle a aussi beaucoup aidé pour éviter les massacres et les tueries ainsi que pour tempérer l'ardeur des chefs.” C'est une femme qui s'est “complètement donnée au Seigneur car elle pensait qu'il pouvait sauver la population.”

Le colonel Demézon succèdera au général Saulnier

À l'issue de la messe vendredi, le général Frédéric Saulnier a annoncé que l'actuel n°2 de la gendarmerie en Polynésie française, le colonel Grégoire Demézon, prendrait sa relève en août prochain. Le colonel Demézon, qui a pris ses fonctions sur le territoire en août dernier, est diplômé de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et d'HEC Paris. Avant d'arriver en Polynésie, il était directeur adjoint de la sécurité à l'Élysée. 

Rédigé par Garance Colbert le Dimanche 11 Décembre 2022 à 09:53 | Lu 1018 fois