Tehaapapa à la barre du Prairial
PAPEETE, le 29 novembre 2018 - Il y a de nombreuses façons d'intégrer la marine. Le plus simple pour un Polynésien est de devenir volontaire. Un contrat d'un an, au fenua, sans avoir besoin de partir en métropole. Nous avons rencontré l'un de ces volontaires, le matelot Tehaapapa, une jeune femme de Papara qui sert à bord du Prairial.
>>> Voir un autre portrait, celui du second maître Karl
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Matelot Tehaapapa
"Une femme polynésienne dans la marine aujourd'hui ça n'a plus rien d'exceptionnel "
Peux-tu nous raconter ton parcours dans la marine ?
Donc je suis volontaire, ce sont des contrats d'un an renouvelables jusqu'à 4 ou 5 ans. Ça fait maintenant deux ans que je suis dans la marine, sur le Prairial, et je vais faire une troisième année encore, puis je partirai pour la métropole pour d'autres projets avec mon conjoint, un marin également.
Une Polynésienne dans la marine, ça n'est plus si rare…
Oui, une femme polynésienne dans la marine aujourd'hui ça n'a plus rien d'exceptionnel, je connais beaucoup de Polynésiennes qui sont engagées, elles sont en France pour le moment et elles sont épanouies, elles aiment ce qu'elles font.
En quoi consiste ton métier sur le Prairial ?
Je suis manœuvrier, donc quand on accoste ou qu'on appareille, c'est nous qui devons nous occuper des haussières. Les haussières sont les grosses cordes qui nous aident à nous amarrer au quai. Au mouillage, c'est également nous qui mettons l'ancre à l'eau. Sinon nous faisons aussi la barre. Je fais beaucoup de quarts en passerelle, et c'est moi qui pilote la barre, donc qui fais tourner le bateau !
Tu es simple matelot, mais c'est toi qui gère la barre de ce navire à plusieurs centaines de millions d'euros ?
Oui, malgré mon grade de matelot j'ai beaucoup de responsabilités. C'est une des choses qui me plaît dans la marine, on se sent indépendant, on a des responsabilités et du coup il faut être sérieux dans tout ce qu'on a à accomplir à bord.
Tu as donc ton métier de manœuvrier, mais tu as aussi des rôles annexes sur le bateau, quels sont-ils ?
Oui, en plus de ce que je dois faire en tant que manœuvrier, je suis aussi pompier et je suis patron d'embarcation s'il y a des hommes à la mer. Donc si quelqu'un tombe à la mer ou qu'il y a un objet à ramener à bord, je piloterai le Zodiak pour aller le récupérer.
Peux-tu nous raconter ton parcours dans la marine ?
Donc je suis volontaire, ce sont des contrats d'un an renouvelables jusqu'à 4 ou 5 ans. Ça fait maintenant deux ans que je suis dans la marine, sur le Prairial, et je vais faire une troisième année encore, puis je partirai pour la métropole pour d'autres projets avec mon conjoint, un marin également.
Une Polynésienne dans la marine, ça n'est plus si rare…
Oui, une femme polynésienne dans la marine aujourd'hui ça n'a plus rien d'exceptionnel, je connais beaucoup de Polynésiennes qui sont engagées, elles sont en France pour le moment et elles sont épanouies, elles aiment ce qu'elles font.
En quoi consiste ton métier sur le Prairial ?
Je suis manœuvrier, donc quand on accoste ou qu'on appareille, c'est nous qui devons nous occuper des haussières. Les haussières sont les grosses cordes qui nous aident à nous amarrer au quai. Au mouillage, c'est également nous qui mettons l'ancre à l'eau. Sinon nous faisons aussi la barre. Je fais beaucoup de quarts en passerelle, et c'est moi qui pilote la barre, donc qui fais tourner le bateau !
Tu es simple matelot, mais c'est toi qui gère la barre de ce navire à plusieurs centaines de millions d'euros ?
Oui, malgré mon grade de matelot j'ai beaucoup de responsabilités. C'est une des choses qui me plaît dans la marine, on se sent indépendant, on a des responsabilités et du coup il faut être sérieux dans tout ce qu'on a à accomplir à bord.
Tu as donc ton métier de manœuvrier, mais tu as aussi des rôles annexes sur le bateau, quels sont-ils ?
Oui, en plus de ce que je dois faire en tant que manœuvrier, je suis aussi pompier et je suis patron d'embarcation s'il y a des hommes à la mer. Donc si quelqu'un tombe à la mer ou qu'il y a un objet à ramener à bord, je piloterai le Zodiak pour aller le récupérer.
Tehaapapa conduisant un Zodiak pour un exercice de secours d'un homme à la mer
Tu peux conduire un Zodiak comme une frégate… Tu peux tout piloter !
(Rire) Non, ça dépend de la puissance des moteurs du Zodiak, moi je ne pilote que les 40 et les 75 chevaux. Par contre j'ai le droit de tenir la barre du Prairial puisque je suis sous ordres du chef de quart et du commandant, ils sont tout le temps là à surveiller ce qu'on doit faire. J'ai été formée à toutes ces tâches.
Finalement qu'est-ce qui te plaît dans la marine ?
Déjà le métier de manœuvrier est physique, ça me plaît. Et par rapport à la marine, comme tout le monde je pense, c'est le fait de pouvoir voyager. Surtout en tant que polynésienne, c'est très difficile pour nous de voyager dans d'autres pays. Mais à bord du Prairial on a l'occasion de beaucoup bouger. J'ai vu beaucoup de pays en Asie et en Amérique. J'ai visité Bangkok, Singapour, Hawaii, le Chili, le Pérou… Un civil ne pourrait pas faire ça en un an.
C'était ton rêve ?
Oui, c'était mon rêve depuis la classe de troisième. J'étais au collège de Papara. Comme Papara est la ville marraine du Prairial ils sont venus nous présenter les métiers de la marine, on a pu visiter le bateau, et c'est là que ça a vraiment commencé à m'intéresser. J'ai continué à suivre la marine pendant le lycée jusqu'à ce que je devienne volontaire.
On a toujours une image de marins tous masculins. Peux-tu nous parler des femmes dans la marine et sur le Prairial ? Ça se passe bien ?
Ca a complètement changé aujourd'hui. Cette année il y a beaucoup de femmes à bord, nous sommes dix. Et franchement ce n'est pas plus mal pour le bateau d'avoir une présence féminine à bord.
Les hommes ne vous embêtent pas ?
Non, ils ne nous embêtent pas du tout, ils sont très respectueux. À bord on se considère comme des frères et sœurs, et ça fait du bien. À bord, c'est comme retrouver sa famille. C'est devenu ma deuxième famille.
Le commandant en second est une femme également.
Oui, le commandant est une femme, mais elle a des responsabilités donc elle doit être stricte et faire appliquer la discipline. Elle montre bien qu'aujourd'hui, une femme peut accéder à tous les grades de la marine !
Tu fêteras tes 23 ans à l'escale de Nuku Hiva… As-tu l'impression que la marine t'a changée ?
Oui, ça m'a beaucoup changée. Avant j'étais beaucoup plus renfermée, je ne m'ouvrais pas vraiment aux gens. Mais dans la marine on est bien obligés de communiquer avec tout le monde puisque l'on vit en communauté. Donc ça m'a vraiment permis de m'ouvrir. Les responsabilités m'ont fait grandir également. J'ai beaucoup de responsabilités, je deviens plus indépendante, et ça me renforce dans ma vie de tous les jours.
Tu penses que tu n'auras aucun mal à trouver un travail l'année prochaine à ton retour dans le civil ?
Je ne suis pas inquiète. Ca ne sera peut-être pas en tant que manœuvrier, mais j'ai aussi un diplôme de transport logistique, donc ça ne va pas être si difficile. Les employeurs aiment bien les anciens marins, et ici ils sont toujours en train de nous pousser à avancer dans la vie.
Que pense ta famille de Papara de ton parcours ?
Ils sont fiers ! Ils sont fiers du choix que j'ai fait d'entrer dans la marine, à chaque fois ils sont là à mon départ à mon arrivée… ils ont des frissons ! Quand j'arrive ils m'offrent des colliers de fleurs à chaque fois et mes parents me disent à l'oreille à quel point ils sont fiers de moi… Ça fait vraiment du bien !
Ils ne sont pas trop inquiets de te voir partir sur un bateau de guerre ?
Non, pas du tout. Ils ont confiance, et j'ai eu beaucoup d'occasions de leur faire visiter le bateau. Surtout mon papa, il a été marin quelques temps avant, et retrouver un bateau militaire ça lui fait très plaisir !
Quelles sont les qualités qui te semblent importantes pour ceux qui aimeraient s'engager ?
Alors… La rigueur et l'assiduité, parce que c'est l'armée. Il faut être à l'heure ! Il faut aussi être sérieux, être indépendant, et être prêt à apprendre. On apprend beaucoup de choses à bord et en plus il y a beaucoup de formations, c'est ce qui est bien dans l'armée. Et enfin il faut être tout le temps curieux et volontaire.
(Rire) Non, ça dépend de la puissance des moteurs du Zodiak, moi je ne pilote que les 40 et les 75 chevaux. Par contre j'ai le droit de tenir la barre du Prairial puisque je suis sous ordres du chef de quart et du commandant, ils sont tout le temps là à surveiller ce qu'on doit faire. J'ai été formée à toutes ces tâches.
Finalement qu'est-ce qui te plaît dans la marine ?
Déjà le métier de manœuvrier est physique, ça me plaît. Et par rapport à la marine, comme tout le monde je pense, c'est le fait de pouvoir voyager. Surtout en tant que polynésienne, c'est très difficile pour nous de voyager dans d'autres pays. Mais à bord du Prairial on a l'occasion de beaucoup bouger. J'ai vu beaucoup de pays en Asie et en Amérique. J'ai visité Bangkok, Singapour, Hawaii, le Chili, le Pérou… Un civil ne pourrait pas faire ça en un an.
C'était ton rêve ?
Oui, c'était mon rêve depuis la classe de troisième. J'étais au collège de Papara. Comme Papara est la ville marraine du Prairial ils sont venus nous présenter les métiers de la marine, on a pu visiter le bateau, et c'est là que ça a vraiment commencé à m'intéresser. J'ai continué à suivre la marine pendant le lycée jusqu'à ce que je devienne volontaire.
On a toujours une image de marins tous masculins. Peux-tu nous parler des femmes dans la marine et sur le Prairial ? Ça se passe bien ?
Ca a complètement changé aujourd'hui. Cette année il y a beaucoup de femmes à bord, nous sommes dix. Et franchement ce n'est pas plus mal pour le bateau d'avoir une présence féminine à bord.
Les hommes ne vous embêtent pas ?
Non, ils ne nous embêtent pas du tout, ils sont très respectueux. À bord on se considère comme des frères et sœurs, et ça fait du bien. À bord, c'est comme retrouver sa famille. C'est devenu ma deuxième famille.
Le commandant en second est une femme également.
Oui, le commandant est une femme, mais elle a des responsabilités donc elle doit être stricte et faire appliquer la discipline. Elle montre bien qu'aujourd'hui, une femme peut accéder à tous les grades de la marine !
Tu fêteras tes 23 ans à l'escale de Nuku Hiva… As-tu l'impression que la marine t'a changée ?
Oui, ça m'a beaucoup changée. Avant j'étais beaucoup plus renfermée, je ne m'ouvrais pas vraiment aux gens. Mais dans la marine on est bien obligés de communiquer avec tout le monde puisque l'on vit en communauté. Donc ça m'a vraiment permis de m'ouvrir. Les responsabilités m'ont fait grandir également. J'ai beaucoup de responsabilités, je deviens plus indépendante, et ça me renforce dans ma vie de tous les jours.
Tu penses que tu n'auras aucun mal à trouver un travail l'année prochaine à ton retour dans le civil ?
Je ne suis pas inquiète. Ca ne sera peut-être pas en tant que manœuvrier, mais j'ai aussi un diplôme de transport logistique, donc ça ne va pas être si difficile. Les employeurs aiment bien les anciens marins, et ici ils sont toujours en train de nous pousser à avancer dans la vie.
Que pense ta famille de Papara de ton parcours ?
Ils sont fiers ! Ils sont fiers du choix que j'ai fait d'entrer dans la marine, à chaque fois ils sont là à mon départ à mon arrivée… ils ont des frissons ! Quand j'arrive ils m'offrent des colliers de fleurs à chaque fois et mes parents me disent à l'oreille à quel point ils sont fiers de moi… Ça fait vraiment du bien !
Ils ne sont pas trop inquiets de te voir partir sur un bateau de guerre ?
Non, pas du tout. Ils ont confiance, et j'ai eu beaucoup d'occasions de leur faire visiter le bateau. Surtout mon papa, il a été marin quelques temps avant, et retrouver un bateau militaire ça lui fait très plaisir !
Quelles sont les qualités qui te semblent importantes pour ceux qui aimeraient s'engager ?
Alors… La rigueur et l'assiduité, parce que c'est l'armée. Il faut être à l'heure ! Il faut aussi être sérieux, être indépendant, et être prêt à apprendre. On apprend beaucoup de choses à bord et en plus il y a beaucoup de formations, c'est ce qui est bien dans l'armée. Et enfin il faut être tout le temps curieux et volontaire.