Polynésiens décorés, stèle inaugurée


La stèle en mémoire des Polynésiens décorés de la Légion d'honneur entre 1844 et 2002 a été inaugurée ce vendredi matin au parc Bougainville de Papeete. crédit photo SD
Tahiti, le 27 octobre 2023 – La stèle en mémoire des Polynésiens décorés de la Légion d'honneur entre 1844 et 2002 a été inaugurée ce vendredi matin au parc Bougainville de Papeete. Outre les personnalités de l'Etat, du Pays et de la commune, des élèves de 4ème et de 3ème étaient présents, ainsi que certains membres des familles des 169 noms déjà inscrits sur cette stèle qui sera complétée.
 
 
"Ce n'est pas un monument aux morts mais une stèle de mémoire", a déclaré l'amiral Alain Coldely, président national de la Société des membres de la Légion d'honneur (SMLH) présent ce vendredi matin au parc Bougainville de Papeete. Il connaît bien la Polynésie pour y avoir commencé sa carrière et il a rappelé le prestige de cette distinction qui reconnaît la "bravoure militaire mais aussi le mérite civil" et qui "exige de ceux qui la reçoivent un comportement exemplaire".

Qu'ils aient servi la France au combat ou qu'ils aient contribué à aider la société de quelque manière que ce soit, cette stèle est là pour rappeler et célébrer ces Polynésiens décorés de la Légion d'honneur entre 1844 et 2002. Un travail colossal a été effectué pour arriver à répertorier les 169 noms déjà inscrits dans le marbre de ce monument qui verra évidemment cette liste se rallonger.
Le tavana Michel Buillard, en vieux routard de la politique, a ouvert son discours en déclarant que ce moment était d'autant plus important "en cette période trouble où des paroles sont dites et ne correspondent pas aux valeurs que nous portons", faisant notamment référence aux propos tenus la veille à l'assemblée de la Polynésie française sur la décolonisation.

La ministre de la Jeunesse et des Sports, Nahema Temarii, qui représentait le gouvernement n'a pas souhaité entrer dans la polémique, estimant que l'important est "de savoir d'où on vient et c'est un pan de notre histoire qu'il ne faut surtout pas oublier". Et d'ajouter : "C'est tout l'intérêt d'avoir des jeunes au gouvernement. On apprend de nos aînés, on apprend de ceux qui ont bâti avant nous et je m'inscris vraiment dans une logique de respect. On connaît certains noms qui sont affichés et c'est important qu'on s'en souvienne au titre de la cohésion".
 
Un devoir de mémoire pour les jeunes générations
 
Des noms bien connus en effet. Dans le public, on a pu notamment croiser Narii Faugerat (son grand-père a été décoré), Albert et Edwin -accompagné de son fils - Aline venus honorer la mémoire de leur père, ou encore Béatrice Vernaudon, ancienne élue de Tarahoi et parlementaire.

"Cette liste n'est pas facile à mettre en place. On s'est rendu compte qu'on avait oublié monseigneur Hubert Coppenrath et on a rectifié depuis", a d'ailleurs souligné le maire de Papeete. Emilia Chavez qui représentait le haut-commissaire Eric Spitz a eu un petit mot pour le dernier combattant polynésien du Bataillon du Pacifique, Ari Wong Kim décédé dans son sommeil dans la nuit du 18 au 19 octobre dernier, et dont les obsèques ont eu lieu ce jeudi à Deauville. 

Des élèves de 4ème et 3ème du collège Louise Tehea Carlson (ancien Tipaerui) étaient également présents. Depuis trois ans, le collège a mis en place un atelier de devoir de mémoire avec l'association du Souvenir Français et à chaque cérémonie commémorative, ces adolescents viennent avec le drapeau des combattants volontaires pour la résistance pour leur rendre hommage et se souvenir. "Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir", disait Anatole France. Cette stèle est là pour entretenir le souvenir et préparer l'avenir en éduquant la jeunesse polynésienne aux valeurs de citoyenneté.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Vendredi 27 Octobre 2023 à 12:11 | Lu 2640 fois