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Polynésie: le procès Flosse s'ouvre lundi mais pourrait être reporté


Polynésie: le procès Flosse s'ouvre lundi mais pourrait être reporté
PARIS, 18 avril 2011 (AFP) - Le procès des 84 emplois fictifs présumés en Polynésie française, avec en prévenu vedette l'ancien président de la collectivité Gaston Flosse, proche de Jacques Chirac, devait s'ouvrir devant le tribunal correctionnel de Papeete lundi (tard lundi soir heure de Paris).

Le procès pourrait toutefois être reporté si les questions de procédure soulevées par la défense sont jugées recevables.

Après une enquête judiciaire de plus de 15 ans, 86 prévenus, dont l'ancien homme fort de Polynésie, sont attendus à la barre du tribunal. Le procès devrait durer quatre semaines.

L'ancien président de Polynésie et proche de Jacques Chirac, âgé de 79 ans, est suspecté dans cette affaire de prise illégale d'intérêt par personne dépositaire de l'autorité publique et détournement de fonds publics.

La justice soupçonne l'ancien ministre d'avoir fait prendre en charge sur le budget de la collectivité la rémunération de syndicalistes, de membres d'associations sportives, voire de journalistes.

Le sénateur les aurait salariés officiellement comme membres de son cabinet dans le but de "profiter de leur influence dans leur domaine d'action".

Parmi les bénéficiaires des emplois fictifs figurent les deux députés de la Polynésie française, Bruno Sandras (UMP) et Michel Buillard (UMP), ainsi que de nombreuses personnalités de la vie politique ou syndicale locale.

L'avocat de Gaston Flosse, François Quinquis, avait indiqué mi-mars à l'AFP qu'il déposerait "au moins deux" questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), dont l'une s'inspire de celle qui a été présentée à l'ouverture du procès Chirac, provoquant ensuite son report.

Si les juges décident de la recevabilité d'une de ces QPC, le procès sera alors repoussé de plusieurs mois pour laisser le temps à la Cour de cassation de se prononcer, avant un éventuel renvoi devant le Conseil constitutionnel.

La prise illégale d'intérêt par une personne dépositaire de l'autorité publique est punie d'une peine pouvant aller jusqu'à 5 ans d'emprisonnement. Le détournement de fonds publics est passible d'une peine de 10 ans de prison.

M. Flosse est par ailleurs sous la menace d'une année d'inéligibilité dans le procès en appel dit "des sushis de la présidence", pour avoir fait régler sur fonds publics une soirée somptueuse où étaient surtout conviés les fidèles de son parti. Ce procès débutera le 12 octobre devant la cour d'appel de Paris, selon son avocat.

Retrouver l'interview exclusive de Gaston Flosse

Rédigé par AFP le Lundi 18 Avril 2011 à 05:08 | Lu 1724 fois