Carnoët, France | AFP | mardi 10/07/2018 - "Chevalier du XXIe siècle", avec armure médiévale et téléphone portable, l'artiste performeur Abraham Poincheval sillonne la campagne bretonne à pied et sous un soleil de plomb, une performance à la fois physique et artistique.
Le long de la D97 en direction de Carnoët, l'artiste de 45 ans ne passe pas inaperçu. Les automobilistes ralentissent en le voyant passer. Sur leur visage, on devine leur regard médusé et leur sourire amusé. S'ils klaxonnent, le chevalier leur lance un salut de la main. "Les gens sont sidérés. Pour eux, c'est de l'ordre du mirage, de l'apparition. Je suis un fantôme qui arpente les routes."
Même les vaches et les chevaux dans les champs semblent intrigués par ce drôle de personnage, mais sont vite effrayés par le son de l'armure. Les morceaux de ferrailles s'entrechoquent à chaque pas de l'artiste. "Ce bruit crée un rythme, une sensation musicale. J'ai l'impression que toute une armée m'accompagne."
Ce vacarme dans la campagne rappelle aussi combien la carcasse métallique est lourde, près de 30 kg. Pas facile de marcher avec sous un soleil de plomb. "Je cuis là-dedans. Je vais me mettre à l'ombre". Assis dans l'herbe, il boit un peu d'eau et décide de repartir. Pour ce périple, l'artiste repousse ses limites physiques. "C'est toujours un sport pour moi de me redresser. Je donne beaucoup de moi. Avant cette aventure, j'aurais peut-être dû faire un entraînement physique", sourit-il.
- Point de cheval vers l'océan -
Tel un chevalier errant ayant perdu son cheval, il parcourt forêts et champs. Lorsqu'il prend la pause près des éoliennes ou des poteaux électriques, l'image paraît surréaliste. "Je laisse place à l'imprévu. C'est ce qui est beau et émouvant dans ce voyage. Je suis un chevalier sans cheval qui avance vers l'océan", raconte-t-il comme une poésie.
Si le chevalier est preux, il n'est pas solitaire. Son fidèle acolyte, Matthieu Verdeil, l'accompagne, chevauchant un vélo. Ce réalisateur capte chaque instant du périple dans l'optique d'en faire un film. "Je filme aussi tous les moments de rencontre avec la population", explique-t-il, la caméra à la main.
Enfin arrivé à Carnoët, Abraham Poincheval se dirige vers le bar de la commune. Il entre et commande un diabolo menthe tout en sortant un téléphone portable de l'armure. "Je reste un chevalier du XXIe siècle", sourit-il. Ce soir, comme les autres jours, il espère trouver une âme charitable pour la nuitée. "Nous n'avons pas encore dormi dehors, mais ça viendra sans aucun doute". Il y a en effet encore le temps avant son arrivée à Brest d'ici 10 à 15 jours. Lundi, Abraham Poincheval avait déjà parcouru 40 km. Son périple en fera 120 environ.
Depuis plusieurs années, Abraham Poincheval multiplie les expériences d'enfermement. Il a déjà passé une semaine dans une statue d'homme-lion dans le parc du musée d'Aurignac (juin 2018), huit jours dans un trou sous une pierre d'une tonne (2017) et deux semaines à l'intérieur d'un ours naturalisé (2015).
Il a aussi vécu une semaine sur une plateforme à 20 mètres au-dessus du sol devant la gare de Lyon, à Paris (2016), "enfermé dans le vide". Il a traversé les Alpes-de-Haute-Provence en poussant un cylindre de 70 kg, qui était à la fois un abri et un appareil photo (2011). Enfin, il a habité à bord d'une bouteille géante (6 mètres de long) en remontant le Rhône (2015).
Le long de la D97 en direction de Carnoët, l'artiste de 45 ans ne passe pas inaperçu. Les automobilistes ralentissent en le voyant passer. Sur leur visage, on devine leur regard médusé et leur sourire amusé. S'ils klaxonnent, le chevalier leur lance un salut de la main. "Les gens sont sidérés. Pour eux, c'est de l'ordre du mirage, de l'apparition. Je suis un fantôme qui arpente les routes."
Même les vaches et les chevaux dans les champs semblent intrigués par ce drôle de personnage, mais sont vite effrayés par le son de l'armure. Les morceaux de ferrailles s'entrechoquent à chaque pas de l'artiste. "Ce bruit crée un rythme, une sensation musicale. J'ai l'impression que toute une armée m'accompagne."
Ce vacarme dans la campagne rappelle aussi combien la carcasse métallique est lourde, près de 30 kg. Pas facile de marcher avec sous un soleil de plomb. "Je cuis là-dedans. Je vais me mettre à l'ombre". Assis dans l'herbe, il boit un peu d'eau et décide de repartir. Pour ce périple, l'artiste repousse ses limites physiques. "C'est toujours un sport pour moi de me redresser. Je donne beaucoup de moi. Avant cette aventure, j'aurais peut-être dû faire un entraînement physique", sourit-il.
- Point de cheval vers l'océan -
Tel un chevalier errant ayant perdu son cheval, il parcourt forêts et champs. Lorsqu'il prend la pause près des éoliennes ou des poteaux électriques, l'image paraît surréaliste. "Je laisse place à l'imprévu. C'est ce qui est beau et émouvant dans ce voyage. Je suis un chevalier sans cheval qui avance vers l'océan", raconte-t-il comme une poésie.
Si le chevalier est preux, il n'est pas solitaire. Son fidèle acolyte, Matthieu Verdeil, l'accompagne, chevauchant un vélo. Ce réalisateur capte chaque instant du périple dans l'optique d'en faire un film. "Je filme aussi tous les moments de rencontre avec la population", explique-t-il, la caméra à la main.
Enfin arrivé à Carnoët, Abraham Poincheval se dirige vers le bar de la commune. Il entre et commande un diabolo menthe tout en sortant un téléphone portable de l'armure. "Je reste un chevalier du XXIe siècle", sourit-il. Ce soir, comme les autres jours, il espère trouver une âme charitable pour la nuitée. "Nous n'avons pas encore dormi dehors, mais ça viendra sans aucun doute". Il y a en effet encore le temps avant son arrivée à Brest d'ici 10 à 15 jours. Lundi, Abraham Poincheval avait déjà parcouru 40 km. Son périple en fera 120 environ.
Depuis plusieurs années, Abraham Poincheval multiplie les expériences d'enfermement. Il a déjà passé une semaine dans une statue d'homme-lion dans le parc du musée d'Aurignac (juin 2018), huit jours dans un trou sous une pierre d'une tonne (2017) et deux semaines à l'intérieur d'un ours naturalisé (2015).
Il a aussi vécu une semaine sur une plateforme à 20 mètres au-dessus du sol devant la gare de Lyon, à Paris (2016), "enfermé dans le vide". Il a traversé les Alpes-de-Haute-Provence en poussant un cylindre de 70 kg, qui était à la fois un abri et un appareil photo (2011). Enfin, il a habité à bord d'une bouteille géante (6 mètres de long) en remontant le Rhône (2015).