TAHITI, le 10 mars 2021 - Ingénieure agronome de formation, Poeti Lo est la directrice du système participatif de garantie (SPG) Bio Fetia depuis fin 2019. Elle ne pouvait espérer mieux, car grâce à ce poste, elle a pu rentrer en Polynésie après des études en métropole pour exercer dans un secteur qui la passionne.
Il a toujours été évident pour Poeti Lo de travailler avec la nature, dans l’environnement. Depuis toujours, elle le sait. Cela fait partie de ses valeurs profondes, "c’est tellement logique" !
Selon elle, "si l’on veut pouvoir continuer à vivre sur la Terre il va falloir travailler de façon intelligente". Et dans cette optique, le bio apparaît comme l’une des solutions.
Dans sa famille, elle n’avait pas autour d’elle d’agriculteurs, "on ne mangeait pas bio, on faisait simplement attention à l’environnement".
Elle a fait un pas de plus dans la démarche. Vivre au contact de la terre, la respecter et faire avancer cette idée en pratique, voilà ce qui motive Poeti Lo. Après son baccalauréat obtenu en 2011, elle est partie à Toulouse, dans une école d’ingénieurs avec prépa intégré, l’école de Purpan.
De Toulouse à la Bolivie, en passant par l'Irlande
Dans cet établissement, les pratiques et principes de l’agriculture biologique n’étaient pas au cœur des apprentissages. Toutefois, elle a pu prendre une option intitulée : Agriculture et développement durable.
Elle a effectué un premier stage en Bretagne dans une exploitation porcine, puis elle est partie en Irlande dans une ferme agrotouristique. Là, les pratiques ne respectaient pas les critères d’exploitation en bio, "mais ils n’utilisaient pas de produits chimiques. Ils élevaient des chèvres, on faisait la traite à la main. Ils transformaient le lait pour fabriquer notamment de la glace".
Quelques mois plus tard, toujours dans le cadre des enseignements de l’école Purpan, elle a pris la direction de la Bolivie pour un stage humanitaire.
"Je me suis retrouvée dans une coopérative laitière", précise-t-elle. Son stage de fin d’étude l’a amenée à s’interroger sur les leviers au changement de pratiques. Autrement dit, elle s’est interrogée sur les raisons qui poussent certains agriculteurs à passer au bio ou au très raisonné.
Les principaux leviers étaient soit économique, avoir une exploitation agricole plus rentable en passant au bio ou en optimisant l'utilisation des pesticides (moins d'achat de pesticides mais mieux utilisés), soit pour des raisons de santé (l'agriculteur était tombé malade à cause de l'utilisation des produits phytosanitaires), soit par conviction profonde.
Des expériences formatrices
Après l’école, elle a travaillé pour une association d’éducation à l’environnement pendant huit mois. Elle était animatrice.
Ensuite, elle a intégré une ferme de fruits rouges équipée d'un atelier de transformation de sorbets et cueillette à la ferme, dans une exploitation en maraîchage bio dans la périphérie de Toulouse. Toutes ses expériences lui ont permis d’affiner son propre projet.
Elle a imaginé se lancer dans l’agriculture biologique. Une opportunité s’est présentée, mais a fini par lui échapper. "C’est à ce moment-là que j’ai pris connaissance de l’offre d’emploi au SPG bio Fetia" se rappelle-t-elle.
Fin 2019, elle a rejoint l’équipe. Heiva Faatauira, technicienne agricole et assistante était déjà là depuis 2014, c’est l’autre salariée de l’association.
Heiva Faatauira a débuté en se chargeant de monter les dossiers de demande de garantie avec les agriculteurs. Avec le temps et l’expérience acquise, elle apporte son soutien administratif et technique aux agriculteurs. Ensemble, avec le bureau de l’association, elles mènent à bien les missions du SPG Bio Fetia.
"Je ne pouvais pas rêver mieux"
Le SPG Bio fetia est une association qui garantit et fait la promotion des produits agricoles bio du fenua. Elle gère la procédure de garantie des produits issus des exploitations des membres adhérents, suscite la création de groupes locaux.
Il existe aujourd’hui neuf groupes locaux : Cinq dans l’archipel de la Société, trois aux Marquises et un aux Tuamotu.
L’association promeut le développement de l’agriculture biologique et du commerce équitable, recherche et fait connaître les techniques et les pratiques culturales en vue d’une amélioration biologique des terres et de leurs produits.
Elle établit des rapports concrets et directs entre professionnels (producteurs, éleveurs, apiculteurs, aquaculteurs, transformateurs) et consommateurs et informe les citoyens pour permettre à chacun de déterminer ses choix dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation, de la santé.
Autant de missions qui sont en phase avec les valeurs de Poeti Lo. "Vraiment, je ne pouvais pas rêver mieux."
Des missions primordiales
Pour la suite, ses objectifs sont en cohérence avec le schéma directeur : Augmenter le nombre de producteurs bio pour atteindre 25 % de la demande du marché polynésien en légumes, fruits et tubercules tropicaux à l’horizon 2030.
"Selon moi, la formation des agriculteurs aux techniques de culture biologique est essentielle pour atteindre cet objectif. D’autres leviers existent, comme les aides au maintien de l'agriculture biologique, la disponibilité des terres agricoles, etc."
Pour Poeti Lo, encourager le développement du bio en Polynésie est primordial "si nous voulons préserver sur le long terme notre fenua, son environnement et notre santé, diminuer notre dépendance aux produits importés et avoir des systèmes agricoles plus résilients face aux challenges du changement climatique".
Il a toujours été évident pour Poeti Lo de travailler avec la nature, dans l’environnement. Depuis toujours, elle le sait. Cela fait partie de ses valeurs profondes, "c’est tellement logique" !
Selon elle, "si l’on veut pouvoir continuer à vivre sur la Terre il va falloir travailler de façon intelligente". Et dans cette optique, le bio apparaît comme l’une des solutions.
Dans sa famille, elle n’avait pas autour d’elle d’agriculteurs, "on ne mangeait pas bio, on faisait simplement attention à l’environnement".
Elle a fait un pas de plus dans la démarche. Vivre au contact de la terre, la respecter et faire avancer cette idée en pratique, voilà ce qui motive Poeti Lo. Après son baccalauréat obtenu en 2011, elle est partie à Toulouse, dans une école d’ingénieurs avec prépa intégré, l’école de Purpan.
De Toulouse à la Bolivie, en passant par l'Irlande
Dans cet établissement, les pratiques et principes de l’agriculture biologique n’étaient pas au cœur des apprentissages. Toutefois, elle a pu prendre une option intitulée : Agriculture et développement durable.
Elle a effectué un premier stage en Bretagne dans une exploitation porcine, puis elle est partie en Irlande dans une ferme agrotouristique. Là, les pratiques ne respectaient pas les critères d’exploitation en bio, "mais ils n’utilisaient pas de produits chimiques. Ils élevaient des chèvres, on faisait la traite à la main. Ils transformaient le lait pour fabriquer notamment de la glace".
Quelques mois plus tard, toujours dans le cadre des enseignements de l’école Purpan, elle a pris la direction de la Bolivie pour un stage humanitaire.
"Je me suis retrouvée dans une coopérative laitière", précise-t-elle. Son stage de fin d’étude l’a amenée à s’interroger sur les leviers au changement de pratiques. Autrement dit, elle s’est interrogée sur les raisons qui poussent certains agriculteurs à passer au bio ou au très raisonné.
Les principaux leviers étaient soit économique, avoir une exploitation agricole plus rentable en passant au bio ou en optimisant l'utilisation des pesticides (moins d'achat de pesticides mais mieux utilisés), soit pour des raisons de santé (l'agriculteur était tombé malade à cause de l'utilisation des produits phytosanitaires), soit par conviction profonde.
Des expériences formatrices
Après l’école, elle a travaillé pour une association d’éducation à l’environnement pendant huit mois. Elle était animatrice.
Ensuite, elle a intégré une ferme de fruits rouges équipée d'un atelier de transformation de sorbets et cueillette à la ferme, dans une exploitation en maraîchage bio dans la périphérie de Toulouse. Toutes ses expériences lui ont permis d’affiner son propre projet.
Elle a imaginé se lancer dans l’agriculture biologique. Une opportunité s’est présentée, mais a fini par lui échapper. "C’est à ce moment-là que j’ai pris connaissance de l’offre d’emploi au SPG bio Fetia" se rappelle-t-elle.
Fin 2019, elle a rejoint l’équipe. Heiva Faatauira, technicienne agricole et assistante était déjà là depuis 2014, c’est l’autre salariée de l’association.
Heiva Faatauira a débuté en se chargeant de monter les dossiers de demande de garantie avec les agriculteurs. Avec le temps et l’expérience acquise, elle apporte son soutien administratif et technique aux agriculteurs. Ensemble, avec le bureau de l’association, elles mènent à bien les missions du SPG Bio Fetia.
"Je ne pouvais pas rêver mieux"
Le SPG Bio fetia est une association qui garantit et fait la promotion des produits agricoles bio du fenua. Elle gère la procédure de garantie des produits issus des exploitations des membres adhérents, suscite la création de groupes locaux.
Il existe aujourd’hui neuf groupes locaux : Cinq dans l’archipel de la Société, trois aux Marquises et un aux Tuamotu.
L’association promeut le développement de l’agriculture biologique et du commerce équitable, recherche et fait connaître les techniques et les pratiques culturales en vue d’une amélioration biologique des terres et de leurs produits.
Elle établit des rapports concrets et directs entre professionnels (producteurs, éleveurs, apiculteurs, aquaculteurs, transformateurs) et consommateurs et informe les citoyens pour permettre à chacun de déterminer ses choix dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation, de la santé.
Autant de missions qui sont en phase avec les valeurs de Poeti Lo. "Vraiment, je ne pouvais pas rêver mieux."
Des missions primordiales
Pour la suite, ses objectifs sont en cohérence avec le schéma directeur : Augmenter le nombre de producteurs bio pour atteindre 25 % de la demande du marché polynésien en légumes, fruits et tubercules tropicaux à l’horizon 2030.
"Selon moi, la formation des agriculteurs aux techniques de culture biologique est essentielle pour atteindre cet objectif. D’autres leviers existent, comme les aides au maintien de l'agriculture biologique, la disponibilité des terres agricoles, etc."
Pour Poeti Lo, encourager le développement du bio en Polynésie est primordial "si nous voulons préserver sur le long terme notre fenua, son environnement et notre santé, diminuer notre dépendance aux produits importés et avoir des systèmes agricoles plus résilients face aux challenges du changement climatique".
Le bio à Tahiti
Années 1980 / 1990 : Émergence d’un courant associatif pour le respect de l’environnement en Polynésie Française.
2002 : Création de l’association "BioFenua" visant le développement des initiatives biologiques et la promotion des produits biologiques en Polynésie Française.
2003 : Premier contrôle de l’éligibilité à la certification des produits de l’entreprise Eden Parc par l’organisme certificateur international BioAgriCert. Émergence de la filière "jus de noni biologique" exclusivement destiné à l’export. Plus de 100 producteurs de noni obtiennent de l’organisme certificateur international BCS-Öko-Garantie la certification de leur production suivant les normes biologiques européenne, américaine et japonaise.
2005 : Lancement du programme de lutte biologique contre la cicadelle pisseuse (Homalodisca vitripennis) par l’introduction d’une micro-guèpe parasitoïde (Gonatocerus ashmeadi).
2008 : Création de la Norme Océanienne d’Agriculture Biologique et de son logo. Création du syndicat "Te Hotu Ora" regroupant les professionnels impliqués dans les traitements naturels.
2011 : Promulgation de la Loi du Pays sur l’agriculture biologique et publications des arrêtés d’application. Création du logo bio local à l’initiative du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage.
Création officielle du premier système participatif de garantie de Polynésie Française : SPG BioFetia. Il permet l'apposition du label Bio Pasifika.
Années 1980 / 1990 : Émergence d’un courant associatif pour le respect de l’environnement en Polynésie Française.
2002 : Création de l’association "BioFenua" visant le développement des initiatives biologiques et la promotion des produits biologiques en Polynésie Française.
2003 : Premier contrôle de l’éligibilité à la certification des produits de l’entreprise Eden Parc par l’organisme certificateur international BioAgriCert. Émergence de la filière "jus de noni biologique" exclusivement destiné à l’export. Plus de 100 producteurs de noni obtiennent de l’organisme certificateur international BCS-Öko-Garantie la certification de leur production suivant les normes biologiques européenne, américaine et japonaise.
2005 : Lancement du programme de lutte biologique contre la cicadelle pisseuse (Homalodisca vitripennis) par l’introduction d’une micro-guèpe parasitoïde (Gonatocerus ashmeadi).
2008 : Création de la Norme Océanienne d’Agriculture Biologique et de son logo. Création du syndicat "Te Hotu Ora" regroupant les professionnels impliqués dans les traitements naturels.
2011 : Promulgation de la Loi du Pays sur l’agriculture biologique et publications des arrêtés d’application. Création du logo bio local à l’initiative du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage.
Création officielle du premier système participatif de garantie de Polynésie Française : SPG BioFetia. Il permet l'apposition du label Bio Pasifika.
Intégrer le SPG : Une place pour tous
Le système est ouvert à tous ceux qui sont intéressés par la démarche. Chacun peut faire partie du SPG (consommateur ou producteur), se former pour des visites d’inspection des exploitations ou s’impliquer jusqu’à être en mesure de participer aux décisions d’attribution de la garantie, bénéficier de formations techniques, créer des points de ventes ou moyens d’écoulements alternatifs à la grande distribution dans un but de revalorisation des productions locales ainsi que par de l’animation locale (marchés communaux bio, expositions, foires, évènements culturels…).
Pour Poeti Lo, intégrer le SPG Bio Fetia c’est s'investir pour le fenua, avoir un impact positif. "Cela permet de mieux comprendre comment sont cultivés les fruits et légumes, découvrir des astuces pour cultiver son propre jardin, connaître les circuits de commercialisation des agriculteurs bio, comprendre les défis/difficultés auxquels sont confrontés les agriculteurs, créer du lien et de l'entraide avec les producteurs."
Le système est ouvert à tous ceux qui sont intéressés par la démarche. Chacun peut faire partie du SPG (consommateur ou producteur), se former pour des visites d’inspection des exploitations ou s’impliquer jusqu’à être en mesure de participer aux décisions d’attribution de la garantie, bénéficier de formations techniques, créer des points de ventes ou moyens d’écoulements alternatifs à la grande distribution dans un but de revalorisation des productions locales ainsi que par de l’animation locale (marchés communaux bio, expositions, foires, évènements culturels…).
Pour Poeti Lo, intégrer le SPG Bio Fetia c’est s'investir pour le fenua, avoir un impact positif. "Cela permet de mieux comprendre comment sont cultivés les fruits et légumes, découvrir des astuces pour cultiver son propre jardin, connaître les circuits de commercialisation des agriculteurs bio, comprendre les défis/difficultés auxquels sont confrontés les agriculteurs, créer du lien et de l'entraide avec les producteurs."