Tahiti, le 12 novembre 2024 - Élodie Cinquin-Beigbeder, ingénieure d’études en bioingénierie, passionnée par les fleurs, a signé le Guide des héliconias de Tahiti et des îles. Il recense 82 espèces et cultivars qui sont documentés, décrits et richement illustrés.
Le Guide des héliconias de Tahiti et des îles issu du travail d’Élodie Cinquin-Beigbeder et paru chez Au vent des îles emmène le lecteur à la rencontre d’une famille de plantes herbacées aux incroyables inflorescence. Longtemps rattachés à la famille des bananiers ou des oiseaux de paradis en raison d’un feuillage très semblable, les héliconias font aujourd’hui partie de la famille des Heliconiaceae qui ne comprend qu’un seul genre : Heliconia. Lequel compte plus de 200 espèces et près d’un millier de cultivars, autrement dit de “variétés cultivées par les horticulteurs”, précise l’auteure.
Les héliconias vivent en grande majorité en Amérique Centrale et Amérique du Sud dont ils sont originaires. Ils ont été introduits en Polynésie très récemment ; sans doute dans les années 1970. Si le jardin botanique de Papeari, créé en 1920 par Harrison Willard Smith, en compte aujourd’hui une dizaine d’espèces, celles-ci ne sont mentionnées nulle part dans les écrits de l’époque. Le docteur Paul Pétard (1912-1980), docteur en pharmacie, auteur d’un ouvrage qui recense plus de 200 plantes n’en parle pas, tout comme Henry René Papy qui a dressé un inventaire de plantes du Fenua.
En 1972, Heliconia rostrata illustre le dossier de J. Barrau et P. O’Reilly sur le jardin botanique. Voilà pour la première apparition. La première mention écrite date de 1974. B. Hermann et J. CL Celhay parlent de plusieurs espèces d’héliconias rencontrées à Tahiti.
Ensuite, le Service du développement rural (devenu depuis la Direction de l’agriculture) en a fait venir dans les années 1975 pour développer la filière horticole. Depuis ces variétés s’épanouissent sur les bords de route. Certains vivent à l’abri des regards, dans les jardins où ils sont parfois jalousement gardés.
Des années de traque
Élodie Cinquin-Beigbeder est passionnée. “D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours aimé les fleurs.” Et elle apprécie singulièrement les héliconias. Elle est allée à la rencontre des particuliers et des professionnels à Tahiti et dans les îles pour les recenser et les décrire. Pendant des années, elle les a traquées, récoltées, bouturées, photographiées.
“À l’origine, je n’avais pas du tout l’intention d’en faire un guide”, reconnaît-elle. “Je me suis prise au jeu en cours de recherche.” Elle a amassé une grande quantité de données qu’elle a organisées. Elle a contacté des spécialistes à travers le monde, s’est rapprochée de l’Heliconia Society International, une référence en la matière. Elle a soumis son travail au botaniste Jean-François Butaud qui l’a encouragée à se lancer dans un projet d’ouvrage grand public.
Elle explique ainsi son intention : “Par la description des caractéristiques anatomiques et de nombreuses photographies, cet opuscule vous aidera à identifier les espèces et cultivars rencontrés sur nos îles.” En faisant des recherches, elle s’est aperçue que peu de documentation existait. Il semble par exemple n’exister qu’un seul ouvrage en français consacré à cette famille de plantes. Elle a aussi constaté le manque de photographies, or ces plantes colorées peuvent changer de nuances selon leur stade de maturité. Il faut donc plusieurs clichés par plantes pour les identifier comme il faut.
Elle ajoute : “Vous y trouverez également des informations obligatoires accompagnées d’illustrations sur leur anatomie afin de mieux les appréhender, mais aussi sur leur histoire et celle de leur classification, leur habitat, leur culture, etc.”
De grandes émotions
Elle dit avoir vécu “des moments suspendus” et “de grandes émotions” lorsqu’elle a, par exemple, découvert une nouvelle espèce, un nouveau cultivar. Pour confirmer la découverte d’une nouvelle espèce, plusieurs étapes sont nécessaires. Il faudrait notamment procéder à une analyse moléculaire “pour confirmer l’hybridation”. L’hybridation est le croisement entre deux variétés. Il faudrait en plus rédiger une description extrêmement précise du plan et de ses inflorescences voire envoyer un plan à l’Heliconia Society International. En attendant, l’aventure continue. D’autres espèces ou cultivars secrets n’ont peut-être pas encore été découverts.
Le Guide des héliconias de Tahiti et des îles issu du travail d’Élodie Cinquin-Beigbeder et paru chez Au vent des îles emmène le lecteur à la rencontre d’une famille de plantes herbacées aux incroyables inflorescence. Longtemps rattachés à la famille des bananiers ou des oiseaux de paradis en raison d’un feuillage très semblable, les héliconias font aujourd’hui partie de la famille des Heliconiaceae qui ne comprend qu’un seul genre : Heliconia. Lequel compte plus de 200 espèces et près d’un millier de cultivars, autrement dit de “variétés cultivées par les horticulteurs”, précise l’auteure.
Les héliconias vivent en grande majorité en Amérique Centrale et Amérique du Sud dont ils sont originaires. Ils ont été introduits en Polynésie très récemment ; sans doute dans les années 1970. Si le jardin botanique de Papeari, créé en 1920 par Harrison Willard Smith, en compte aujourd’hui une dizaine d’espèces, celles-ci ne sont mentionnées nulle part dans les écrits de l’époque. Le docteur Paul Pétard (1912-1980), docteur en pharmacie, auteur d’un ouvrage qui recense plus de 200 plantes n’en parle pas, tout comme Henry René Papy qui a dressé un inventaire de plantes du Fenua.
En 1972, Heliconia rostrata illustre le dossier de J. Barrau et P. O’Reilly sur le jardin botanique. Voilà pour la première apparition. La première mention écrite date de 1974. B. Hermann et J. CL Celhay parlent de plusieurs espèces d’héliconias rencontrées à Tahiti.
Ensuite, le Service du développement rural (devenu depuis la Direction de l’agriculture) en a fait venir dans les années 1975 pour développer la filière horticole. Depuis ces variétés s’épanouissent sur les bords de route. Certains vivent à l’abri des regards, dans les jardins où ils sont parfois jalousement gardés.
Des années de traque
Élodie Cinquin-Beigbeder est passionnée. “D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours aimé les fleurs.” Et elle apprécie singulièrement les héliconias. Elle est allée à la rencontre des particuliers et des professionnels à Tahiti et dans les îles pour les recenser et les décrire. Pendant des années, elle les a traquées, récoltées, bouturées, photographiées.
“À l’origine, je n’avais pas du tout l’intention d’en faire un guide”, reconnaît-elle. “Je me suis prise au jeu en cours de recherche.” Elle a amassé une grande quantité de données qu’elle a organisées. Elle a contacté des spécialistes à travers le monde, s’est rapprochée de l’Heliconia Society International, une référence en la matière. Elle a soumis son travail au botaniste Jean-François Butaud qui l’a encouragée à se lancer dans un projet d’ouvrage grand public.
Elle explique ainsi son intention : “Par la description des caractéristiques anatomiques et de nombreuses photographies, cet opuscule vous aidera à identifier les espèces et cultivars rencontrés sur nos îles.” En faisant des recherches, elle s’est aperçue que peu de documentation existait. Il semble par exemple n’exister qu’un seul ouvrage en français consacré à cette famille de plantes. Elle a aussi constaté le manque de photographies, or ces plantes colorées peuvent changer de nuances selon leur stade de maturité. Il faut donc plusieurs clichés par plantes pour les identifier comme il faut.
Elle ajoute : “Vous y trouverez également des informations obligatoires accompagnées d’illustrations sur leur anatomie afin de mieux les appréhender, mais aussi sur leur histoire et celle de leur classification, leur habitat, leur culture, etc.”
De grandes émotions
Elle dit avoir vécu “des moments suspendus” et “de grandes émotions” lorsqu’elle a, par exemple, découvert une nouvelle espèce, un nouveau cultivar. Pour confirmer la découverte d’une nouvelle espèce, plusieurs étapes sont nécessaires. Il faudrait notamment procéder à une analyse moléculaire “pour confirmer l’hybridation”. L’hybridation est le croisement entre deux variétés. Il faudrait en plus rédiger une description extrêmement précise du plan et de ses inflorescences voire envoyer un plan à l’Heliconia Society International. En attendant, l’aventure continue. D’autres espèces ou cultivars secrets n’ont peut-être pas encore été découverts.
Une plante aux multiples usages
Si en Polynésie les héliconias servent uniquement à l’ornementation, ailleurs elles sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle, la conservation d’aliments ou pour la confection de vêtement.
À La Réunion par exemple, H. bihai permettrait de lutter contre les brûlures d’estomac en macération, ou contre les enflures, les œdèmes et les jambes lourdes en décoction de plantes fraîches hachées, dans les Caraïbes, H. caribaea est utilisée pour emballer les vivres frais afin de mieux les conserver ou pour envelopper les aliments avant leur cuisson au four. Dans certains pays d’Amérique, les feuilles d’héliconias sont transformées en sorte de bonnet après avoir été exposées au feu pour les ramollir.
Si en Polynésie les héliconias servent uniquement à l’ornementation, ailleurs elles sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle, la conservation d’aliments ou pour la confection de vêtement.
À La Réunion par exemple, H. bihai permettrait de lutter contre les brûlures d’estomac en macération, ou contre les enflures, les œdèmes et les jambes lourdes en décoction de plantes fraîches hachées, dans les Caraïbes, H. caribaea est utilisée pour emballer les vivres frais afin de mieux les conserver ou pour envelopper les aliments avant leur cuisson au four. Dans certains pays d’Amérique, les feuilles d’héliconias sont transformées en sorte de bonnet après avoir été exposées au feu pour les ramollir.