Paris, France | AFP | vendredi 23/03/2017 - Planter des poireaux sur les trottoirs parisiens ou des fines herbes au pied des platanes, c'est possible, depuis que la mairie délivre des "permis de végétaliser" aux Parisiens souhaitant verdir leur quartier.
Un samedi après-midi, une quinzaine de personnes bêchent et plantent des légumineuses rue de Charenton (12e). Sur cet axe qui longe les voies ferrées menant à la gare de Lyon, un potager d'une trentaine de mètres a grignoté la moitié du trottoir.
Accroupie, Armelle Lorier, 59 ans, écrase de petites mottes de terre entre ses doigts: "c'est super d'avoir les mains dans la terre, on ne pense qu'à ça, à ce qu'on fait, on oublie tout le reste. Le travail de la terre, j'ai rien trouvé de mieux, moi, comme thérapie", dit-elle, rayonnante.
A quelques mètres Edmond, "10 ans et demi", assure que "c'est mieux que les jeux vidéos". "J'ai deux amis qui sont venus ici jardiner avec moi et ils trouvent ça génial", raconte le garçon qui a fait pousser radis, tomates cerises et salades. Il a goûté le fruit de sa production : la salade était "un peu acide" mais "les autres c'était bon".
Ce type de potager urbain en libre-accès existe depuis environ deux ans et préfigure ce à quoi pourraient bientôt ressembler les rues de la capitale.
Depuis juin 2015, la mairie de Paris délivre en effet des permis de végétaliser aux citoyens ou associations désireux de fleurir les pieds d'arbres ou de faire grimper des comestibles le long des murs.
"Cela répond à deux grands objectifs: faire rentrer plus de nature dans la ville mais surtout donner la possibilité aux parisiens d'avoir un nouvel oeil sur l'espace public et de se réapproprier un espace qui jusqu'à présent était un petit peu considéré comme privatif", explique Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée des espaces verts et de la nature.
Le permis est délivré dans un délai d'un mois et pour trois ans renouvelable, à condition de ne pas entraver la circulation, de ne pas utiliser de pesticides, d'utiliser des plantes locales et mellifères favorisant la biodiversité, et bien sûr de veiller à leur entretien.
La mairie peut fournir de la terre et des graines, et les débutants peuvent bénéficier de cours de jardinage gratuits.
A ce jour, 2.500 demandes ont été déposées et 1.500 permis accordés. Pour l'adjointe au maire, c'est le signe d'un "engouement important".
Parmi les heureuses détentrices du permis, Ingrid Michel, présidente de l'association des commerçants de la rue Didot (14e).
"Le déclic, ça a été un retour de weekend à la campagne", se rappelle-t-elle: "ma petite fille de 4 ans m'a dit: +j'aime pas Paris, il n'y a pas d'arbres, pas de nature+", raconte la restauratrice. Elle décide alors de faire quelque chose pour son quartier, entraînant commerçants et riverains.
Avec des chutes de bois, ils ont construit des bancs et des bacs à fleurs disposés autour de quatre arbres du quartier.
"On a beaucoup de menthe, du persil plat, du persil frisé, des framboisiers, des fraisiers, des mûriers, plein de petites choses différentes", égrène-t-elle.
Les passants viennent se servir, et si certains indélicats jettent leurs mégots parmi les herbes, "les gens respectent beaucoup plus (les lieux) qu'on pouvait l'imaginer", se réjouit Ingrid.
Dans le 12e, le potager urbain est la preuve que la végétalisation est une "utopie possible", dit Michel Cerdan, secrétaire du comité de quartier. "L'idée est belle, enchante les gens", même si "en même temps il y a des difficultés", comme l'accès à l'eau: à lui seul, le potager nécessite 150 litres d'eau chaque jour en été, souligne-t-il.
Mais cela ne décourage pas les riverains qui nourrissent un projet encore plus ambitieux, annonce Michel: "installer la première rizière de rue de Paris... et du monde".
Un samedi après-midi, une quinzaine de personnes bêchent et plantent des légumineuses rue de Charenton (12e). Sur cet axe qui longe les voies ferrées menant à la gare de Lyon, un potager d'une trentaine de mètres a grignoté la moitié du trottoir.
Accroupie, Armelle Lorier, 59 ans, écrase de petites mottes de terre entre ses doigts: "c'est super d'avoir les mains dans la terre, on ne pense qu'à ça, à ce qu'on fait, on oublie tout le reste. Le travail de la terre, j'ai rien trouvé de mieux, moi, comme thérapie", dit-elle, rayonnante.
A quelques mètres Edmond, "10 ans et demi", assure que "c'est mieux que les jeux vidéos". "J'ai deux amis qui sont venus ici jardiner avec moi et ils trouvent ça génial", raconte le garçon qui a fait pousser radis, tomates cerises et salades. Il a goûté le fruit de sa production : la salade était "un peu acide" mais "les autres c'était bon".
Ce type de potager urbain en libre-accès existe depuis environ deux ans et préfigure ce à quoi pourraient bientôt ressembler les rues de la capitale.
Depuis juin 2015, la mairie de Paris délivre en effet des permis de végétaliser aux citoyens ou associations désireux de fleurir les pieds d'arbres ou de faire grimper des comestibles le long des murs.
"Cela répond à deux grands objectifs: faire rentrer plus de nature dans la ville mais surtout donner la possibilité aux parisiens d'avoir un nouvel oeil sur l'espace public et de se réapproprier un espace qui jusqu'à présent était un petit peu considéré comme privatif", explique Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée des espaces verts et de la nature.
- 'Une utopie possible' -
Le permis est délivré dans un délai d'un mois et pour trois ans renouvelable, à condition de ne pas entraver la circulation, de ne pas utiliser de pesticides, d'utiliser des plantes locales et mellifères favorisant la biodiversité, et bien sûr de veiller à leur entretien.
La mairie peut fournir de la terre et des graines, et les débutants peuvent bénéficier de cours de jardinage gratuits.
A ce jour, 2.500 demandes ont été déposées et 1.500 permis accordés. Pour l'adjointe au maire, c'est le signe d'un "engouement important".
Parmi les heureuses détentrices du permis, Ingrid Michel, présidente de l'association des commerçants de la rue Didot (14e).
"Le déclic, ça a été un retour de weekend à la campagne", se rappelle-t-elle: "ma petite fille de 4 ans m'a dit: +j'aime pas Paris, il n'y a pas d'arbres, pas de nature+", raconte la restauratrice. Elle décide alors de faire quelque chose pour son quartier, entraînant commerçants et riverains.
Avec des chutes de bois, ils ont construit des bancs et des bacs à fleurs disposés autour de quatre arbres du quartier.
"On a beaucoup de menthe, du persil plat, du persil frisé, des framboisiers, des fraisiers, des mûriers, plein de petites choses différentes", égrène-t-elle.
Les passants viennent se servir, et si certains indélicats jettent leurs mégots parmi les herbes, "les gens respectent beaucoup plus (les lieux) qu'on pouvait l'imaginer", se réjouit Ingrid.
Dans le 12e, le potager urbain est la preuve que la végétalisation est une "utopie possible", dit Michel Cerdan, secrétaire du comité de quartier. "L'idée est belle, enchante les gens", même si "en même temps il y a des difficultés", comme l'accès à l'eau: à lui seul, le potager nécessite 150 litres d'eau chaque jour en été, souligne-t-il.
Mais cela ne décourage pas les riverains qui nourrissent un projet encore plus ambitieux, annonce Michel: "installer la première rizière de rue de Paris... et du monde".