Réunion à la Présidence sur le plan rivières du gouvernement. La commission rivières regroupant à la fis le Pays, l'Etat, les communes, le CESC, le président de la Fape et le président de la chambre syndicale des entreprises du génie civil devrait être créée d'ici la fin du mois d'avril.
PAPEETE, le 31 mars 2016. Pour mieux expliquer les objectifs du plan rivières, des spots télévisés seront réalisés. Après des années d'informations parfois contradictoires, de travaux sur le terrain qui ne paraissent pas en adéquation avec les annonces faites, le Pays veut se donner les moyens de convaincre.
Après l'exposé, il y a quinze jours en Conseil des ministres, le plan rivières était présenté ce jeudi après-midi à la Présidence aux "institutions". Dans la grande salle de réunion, il n'y avait pas foule. Le président de l'assemblée de Polynésie accompagnée d'une élue, quelques représentants de la Fédération des associations de protection de l'environnement et des chefs d'entreprise qui effectuent "des extractions pour curage" dans les rivières. Les ministres de l'Equipement et de l'Environnement, côte à côte ont joué les VRP de ce plan. D'autres réunions d'information seront organisées mais le planning n'a pas encore été bouclé. Néanmoins, soucieux de faire accepter ses vues, le gouvernement a prévu de faire réaliser des spots télévisés pour informer la population dans son ensemble. Le but : faire comprendre la différence (de taille) entre curage (par nécessité d'entretien d'une rivière) et extractions de matériaux que les associations dénoncent comme un pillage des rivières et une mort lente des plages aux embouchures.
Dans son plan, le ministère de l'Equipement indique aussi que les contrôles sur les rivières seront renforcés pour éviter les extractions sauvages. La redevance de curage payée par les entreprises qui viennent effectuer ces travaux d'entretien devrait doubler (de 50 millions à 100 millions de Fcfp par an) grâce à ces contrôles. Ce qui est effectivement un aveu d'impuissance de ce qui existe aujourd'hui. Ironie du plan présenté par le ministère: le fonds rivière qui sera créé, abondé par cette redevance de curages et d'extractions, viendra financer les nouveaux contrôles.
Après l'exposé, il y a quinze jours en Conseil des ministres, le plan rivières était présenté ce jeudi après-midi à la Présidence aux "institutions". Dans la grande salle de réunion, il n'y avait pas foule. Le président de l'assemblée de Polynésie accompagnée d'une élue, quelques représentants de la Fédération des associations de protection de l'environnement et des chefs d'entreprise qui effectuent "des extractions pour curage" dans les rivières. Les ministres de l'Equipement et de l'Environnement, côte à côte ont joué les VRP de ce plan. D'autres réunions d'information seront organisées mais le planning n'a pas encore été bouclé. Néanmoins, soucieux de faire accepter ses vues, le gouvernement a prévu de faire réaliser des spots télévisés pour informer la population dans son ensemble. Le but : faire comprendre la différence (de taille) entre curage (par nécessité d'entretien d'une rivière) et extractions de matériaux que les associations dénoncent comme un pillage des rivières et une mort lente des plages aux embouchures.
Dans son plan, le ministère de l'Equipement indique aussi que les contrôles sur les rivières seront renforcés pour éviter les extractions sauvages. La redevance de curage payée par les entreprises qui viennent effectuer ces travaux d'entretien devrait doubler (de 50 millions à 100 millions de Fcfp par an) grâce à ces contrôles. Ce qui est effectivement un aveu d'impuissance de ce qui existe aujourd'hui. Ironie du plan présenté par le ministère: le fonds rivière qui sera créé, abondé par cette redevance de curages et d'extractions, viendra financer les nouveaux contrôles.
Frère Maxime vice-président de la Fédération des associations de la protection de l'environnement (Fape)
"Sur une échelle de 100 on est arrivé à 2"
Comment avez-vous apprécié, appréhendé ce plan rivières ?
Ce plan-là c'est vraiment une grande promesse, une grande nouveauté. Il y a vraiment une volonté de mettre en place une politique de longue haleine en essayant de voir tous les problèmes. Il y a un grand début, mais comme je l'ai dit sur une échelle de 100 on est arrivé à 2. Il y a beaucoup de travail d'analyse et d'approfondissement pour préciser certaines orientations. Nous, en tant que Fédération de protection de l'environnement, nous sommes contents d'entendre un discours comme celui-là mais c'est un travail qui va se faire pendant dix ans au moins, et il doit y avoir un suivi à chaque instant
Sur la rivière Taharu'u à Papara, il y a deux ans déjà, il y avait aussi cette volonté de travailler dans un cadre précis, mais pour l'instant ce n'est pas une réussite. Qu'en pensez-vous ?
Je ne suis pas rentré dans le détail de cette affaire de la Taharu'u. Notre politique à la Fape c'est toujours de laisser les associations immédiatement concernées s'en occuper. On les aide simplement, parce qu'on ne peut pas aller partout. Je ne vais pas faire de jugement, mais je pense qu'il y a une très mauvaise communication entre les deux parties, si bien que tout le monde a raison de taper sur l'autre.
Quand vous serez partie prenant dans la commission rivières, il vous faudra pourtant prendre partie, dans chaque dossier ?
Là on sera obligé de s'engager. Mais il ne s'agit pas de défendre la rivière de Taharu'u uniquement. Je viens d'en parler avec le directeur de l'Equipement, il faudra qu'il explique sur le plan scientifique, technique ce que c'est le curage, comment on le fait, comment on le contrôle. Et là, il y a une mésentente c'est certain. En voyant ce qui se fait, c'est catastrophique.
Comment avez-vous apprécié, appréhendé ce plan rivières ?
Ce plan-là c'est vraiment une grande promesse, une grande nouveauté. Il y a vraiment une volonté de mettre en place une politique de longue haleine en essayant de voir tous les problèmes. Il y a un grand début, mais comme je l'ai dit sur une échelle de 100 on est arrivé à 2. Il y a beaucoup de travail d'analyse et d'approfondissement pour préciser certaines orientations. Nous, en tant que Fédération de protection de l'environnement, nous sommes contents d'entendre un discours comme celui-là mais c'est un travail qui va se faire pendant dix ans au moins, et il doit y avoir un suivi à chaque instant
Sur la rivière Taharu'u à Papara, il y a deux ans déjà, il y avait aussi cette volonté de travailler dans un cadre précis, mais pour l'instant ce n'est pas une réussite. Qu'en pensez-vous ?
Je ne suis pas rentré dans le détail de cette affaire de la Taharu'u. Notre politique à la Fape c'est toujours de laisser les associations immédiatement concernées s'en occuper. On les aide simplement, parce qu'on ne peut pas aller partout. Je ne vais pas faire de jugement, mais je pense qu'il y a une très mauvaise communication entre les deux parties, si bien que tout le monde a raison de taper sur l'autre.
Quand vous serez partie prenant dans la commission rivières, il vous faudra pourtant prendre partie, dans chaque dossier ?
Là on sera obligé de s'engager. Mais il ne s'agit pas de défendre la rivière de Taharu'u uniquement. Je viens d'en parler avec le directeur de l'Equipement, il faudra qu'il explique sur le plan scientifique, technique ce que c'est le curage, comment on le fait, comment on le contrôle. Et là, il y a une mésentente c'est certain. En voyant ce qui se fait, c'est catastrophique.
Winiki Sage, président du CESC (président de la Fape)
"Ce n'est que le début"
Le CESC avait effectué, à votre initiative, en 2011 un rapport complet sur les dangers des extractions, il est enfin pris en compte cinq ans plus tard par le gouvernement, c'est une satisfaction ?
C'est une vraie reconnaissance du travail effectué, mais effectivement ce n'est que le début. Enfin on voit une politique à moyen et long terme que l'on avait jamais vue et que l'on avait critiquée et on voit une transversalité : parce que ça nous énervait, nous les associations, d'avoir différents sons de cloches selon les ministères. Il y avait eu un souci de travail en commun. Aujourd'hui tel que c'est présenté, ça paraît très beau, mais on attend la mise en œuvre qui va demander des moyens, par rapport aux contrôles notamment, ce qui a été très déficient pour l'instant sur le terrain.
Le ministre parlait de six à huit embauches de personnes pour effectuer ces contrôles sur le terrain, est-ce que ce sera suffisant pour suivre de près la trentaine de rivières de Tahiti ?
Largement insuffisant c'est sûr. Il faut des personnes qui bougent tout le temps, mais c'est déjà un bon début. Jusqu'à présent, c'était essentiellement les associations qui lançaient des alertes, qui avons dénoncé les choses. Au contraire, on voudrait pouvoir faciliter les procédures.
Et les carrières en roches massives, cette fois c'est bon ?
Il était temps ! Effectivement c'était une des préconisations majeures du rapport du CESC pour arrêter de massacrer les rivières. Une a été identifiée à Papenoo sur un plateau, juste avant la limite du plan d'aménagement détaillé. L'autre site se trouve à Orofara avec un site de qualité apparemment, et là, sur un site qui appartient entièrement au territoire, ce devrait être plus simple.
Le CESC avait effectué, à votre initiative, en 2011 un rapport complet sur les dangers des extractions, il est enfin pris en compte cinq ans plus tard par le gouvernement, c'est une satisfaction ?
C'est une vraie reconnaissance du travail effectué, mais effectivement ce n'est que le début. Enfin on voit une politique à moyen et long terme que l'on avait jamais vue et que l'on avait critiquée et on voit une transversalité : parce que ça nous énervait, nous les associations, d'avoir différents sons de cloches selon les ministères. Il y avait eu un souci de travail en commun. Aujourd'hui tel que c'est présenté, ça paraît très beau, mais on attend la mise en œuvre qui va demander des moyens, par rapport aux contrôles notamment, ce qui a été très déficient pour l'instant sur le terrain.
Le ministre parlait de six à huit embauches de personnes pour effectuer ces contrôles sur le terrain, est-ce que ce sera suffisant pour suivre de près la trentaine de rivières de Tahiti ?
Largement insuffisant c'est sûr. Il faut des personnes qui bougent tout le temps, mais c'est déjà un bon début. Jusqu'à présent, c'était essentiellement les associations qui lançaient des alertes, qui avons dénoncé les choses. Au contraire, on voudrait pouvoir faciliter les procédures.
Et les carrières en roches massives, cette fois c'est bon ?
Il était temps ! Effectivement c'était une des préconisations majeures du rapport du CESC pour arrêter de massacrer les rivières. Une a été identifiée à Papenoo sur un plateau, juste avant la limite du plan d'aménagement détaillé. L'autre site se trouve à Orofara avec un site de qualité apparemment, et là, sur un site qui appartient entièrement au territoire, ce devrait être plus simple.
Albert Solia , Ministre de l'Equipement
"On va communiquer avec des spots télévisés"
Les carrières en roches massives, c'est la grande idée depuis quelques années pour stopper les extractions en rivières. Cette fois, c'est fait ?
C'est lancé, je l'avais déjà annoncé déjà. Il y a un premier site qui a été reconnu, il est à Papenoo, il a été testé en partie : le site appartient en partie au Pays en partie à une indivision, il faudra régler çà, mais on sait qu'on a la ressource en qualité importante et en grande quantité. J'ai lancé l'étude économique pour faire ensuite le lancement dans deux ans environ d'une concession. Le deuxième site se trouve à Orofara à Mahina, on a préparé tout ça avec la commune, le PGA est en cours de modification, des tests sont en cours sur un terrain du Pays et sur une très grande zone. Nous avons des millions de m3 ici. Ces carrières vont permettre de séparer les besoins réels pour les constructions de la notion de curage qui sera toujours obligatoire et nécessaire.
Il n'y aura plus d'extractions en rivières ?
On va communiquer avec des spots télévisés sur ce sujet, car ces notions de curage et d'extractions sont difficiles à expliquer. Les extractions c'est vraiment enlever des matériaux pour les utiliser, les transporter ailleurs. Quand on fait un curage, on enlève effectivement des matériaux, mais dans des quantités limitées, sur des épaisseurs reconnues pour éviter qu'ensuite l'eau ne déborde en cas de crue.
Les carrières en roches massives, c'est la grande idée depuis quelques années pour stopper les extractions en rivières. Cette fois, c'est fait ?
C'est lancé, je l'avais déjà annoncé déjà. Il y a un premier site qui a été reconnu, il est à Papenoo, il a été testé en partie : le site appartient en partie au Pays en partie à une indivision, il faudra régler çà, mais on sait qu'on a la ressource en qualité importante et en grande quantité. J'ai lancé l'étude économique pour faire ensuite le lancement dans deux ans environ d'une concession. Le deuxième site se trouve à Orofara à Mahina, on a préparé tout ça avec la commune, le PGA est en cours de modification, des tests sont en cours sur un terrain du Pays et sur une très grande zone. Nous avons des millions de m3 ici. Ces carrières vont permettre de séparer les besoins réels pour les constructions de la notion de curage qui sera toujours obligatoire et nécessaire.
Il n'y aura plus d'extractions en rivières ?
On va communiquer avec des spots télévisés sur ce sujet, car ces notions de curage et d'extractions sont difficiles à expliquer. Les extractions c'est vraiment enlever des matériaux pour les utiliser, les transporter ailleurs. Quand on fait un curage, on enlève effectivement des matériaux, mais dans des quantités limitées, sur des épaisseurs reconnues pour éviter qu'ensuite l'eau ne déborde en cas de crue.