Plan d'action pour la prison de Nouméa, "bagne post colonial"


NOUMEA, 24 février 2012 (AFP) - Un plan d'action pour rénover la prison de Nouméa, récemment qualifiée de "bagne post colonial" lors d'un procès en Cour de cassation, a été annoncé vendredi à Nouméa par l'Administration pénitentiaire.

En visite en Nouvelle-Calédonie, Caroline Meillerand, Secrétaire général de la mission des services pénitentiaires de l'Outre-mer, a détaillé tout une série de travaux prévus cette année au Camp Est, qui abrite 471 détenus pour 226 places.

Rappelant que depuis 2001, 11,5 millions d'euros ont déjà été investis dans ces bâtiments, qui datent du XIXe siècle, elle a annoncé la construction d'un centre pour peines aménagées en structures modulaires, la reconstruction du quartier fermé et de celle du quartier ouvert, ainsi que la rénovation des douches, du réseau électrique ou de la cuisine.

"A l'échéance de ce plan d'action, 70% des places du site auront été reconstruites et plus de 100 nouvelles places auront été livrées", a déclaré à la presse, Caroline Meillerand.

Une quarantaine de surveillants, recrutés en 2011, ont en outre pris leur fonction cette semaine.

Parallèlement, un projet de construction d'une nouvelle prison d'environ 500 places est en cours d'élaboration. "Le dossier est en phase finale. L'administration pénitentiaire annoncera dans les prochains jours, le choix du site de l'établissement, qui devrait être opérationnel d'ici 6 à 8 ans", a indiqué le député UMP, Gaël Yanno, impliqué dans ce dossier.

La semaine dernière, de manière inhabituelle, une avocate et un avocat général se sont ligués pour qualifier de "bagne post-colonial" le Camp Est, demandant à la Cour de cassation de libérer un détenu, au motif d'un "traitement dégradant".

Six détenus en détention provisoire s'étaient pourvus en cassation pour obtenir leur remise en liberté. Cinq d'entre eux ont été libérés dans le cadre normal des procédures les concernant et c'est le pourvoi du sixième qui a été examiné le 15 février.

La décision de la Cour, le 29 février, est attendue avec inquiétude par les autorités car elle pourrait ouvrir la voie à d'autres demandes de remise en liberté.

En décembre, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue, avait dénoncé dans un rapport la promiscuité régnant au Camp Est, avec jusqu'à six détenus dans des cellules insalubres de 12m2, où des matelas sont parfois posés "à même un sol crasseux où circulent des rats et des cafards".

cw/ed

Rédigé par - Monde (FRS) - AFP le Vendredi 24 Février 2012 à 05:40 | Lu 1428 fois