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Plage Lafayette, les locaux rassurent


Si la plage Maivi fait autant parler d'elle, les locaux sont quant à eux catégoriques : c'est aux baigneurs de faire attention !
Si la plage Maivi fait autant parler d'elle, les locaux sont quant à eux catégoriques : c'est aux baigneurs de faire attention !
Tahiti, le 18 février 2025 - Noyades ou incidents divers, les récents événements survenus à la plage Maivi, plus connue sous le nom de plage Lafayette, suscitent le débat. Faut-il interdire la baignade en cas de fortes houles ou renforcer la surveillance de cette plage ? Pour les locaux, la réponse est toute trouvée : “C'est une question de bon sens, si vous n'êtes pas habitués aux vagues et aux courants, restez à terre.”
 
Située à seulement une dizaine de minutes du centre-ville de Papeete, la plage Maivi, ou plus communément appelée plage Lafayette, à Arue, attire les foules pour la qualité de son bain et sa multitude de spots de surf. Néanmoins, en période de fortes houles, la baie montre un tout autre visage. Les vagues pouvant atteindre les 3 mètres, le spot exige un certain sens marin et une connaissance accrue de ses courants. D'ailleurs, pour les locaux, la règle est simple : “C'est une question de bon sens, si vous n'êtes pas habitués aux vagues et aux courants, restez à terre”, explique Vaihau, surfeur du coin, qui invite à prendre du recul quant aux récents événements tragiques survenus à la plage Maivi. “Il faut bien faire la distinction entre les baigneurs inconscients et les surfeurs, d'autant plus lorsqu'il s'agit des locaux. Les gens qui ont grandi ici ne font pas partie des noyés ou de ceux qu'il faut aller secourir. Dans ce cas, faut-il pénaliser tout le monde pour l'inconscience d'une poignée de personnes, souvent venues d'ailleurs ? Je ne pense pas.”
 
Des gestes qui sauvent
 
D'autant que pour les habitants de la baie, si des incidents peuvent survenir, ils peuvent surtout être évités par des gestes simples. Orava, 36 ans, surfeur et résident à l'extrémité gauche de la baie de Lafayette, nous explique quelques-unes de ses astuces : “La panique est souvent à l'origine des différents accidents qui ont eu lieu ici. La force des vagues et du courant pouvant être impressionnante pour les non-initiés, ces personnes paniquent, se fatiguent à lutter contre le courant et se noient. Or, c'est justement ce qu'il ne faut pas faire. La zone critique est la zone d'impact des vagues, et tant que vous n'avez pas passé cette barre, il faut tenter de retourner vers la plage calmement, quitte à se faire emporter par le courant. Le but n'étant pas de rejoindre l'endroit où l'on s'est mis à l'eau, mais juste le rivage, qui n'est finalement qu'à quelques mètres. Il faut arriver à profiter du passage des vagues pour gagner quelques mètres à chaque fois, jusqu'à rejoindre le bord.”
 
Et si le courant est trop fort, le calme reste de rigueur : “Hélas, il peut arriver que le courant soit tellement fort que vous vous retrouvez très rapidement au large. Dans ce cas, il vaut mieux économiser son énergie, chercher des gens sur la plage et leur faire comprendre que vous êtes en détresse. Cela semble contre-intuitif, mais il vaut mieux rester calme, être capable de flotter le plus longtemps possible et de se rendre visible. Des surfeurs du coin pourront venir vous chercher, ou la police municipale. D'ailleurs, un panneau d'affichage avec tous les numéros d'urgence est disponible au niveau des douches de la plage publique afin que le premier passant puisse contacter les autorités.” Interrogé quant à d'éventuelles mesures de sécurité supplémentaires, le local du spot relativise : “Un lifeguard ? Pourquoi pas, le risque zéro n'existe pas. Néanmoins, les jours à risque se font de plus en plus rares. Par an, les jours de très grosse houle du nord se comptent désormais sur les doigts d'une main. Du coup, est-ce réellement nécessaire ? Je ne sais pas.”
 
Interviewée lundi soir sur le plateau de nos confrères de TNTV, la tāvana de Arue, Teura Iriti, invitait d'ailleurs le grand public à prendre ses responsabilités : “Ce qui se passe, c'est que ce n'est pas nos habitants de Arue qui vont se baigner durant ces périodes, parce qu'ils connaissent leur plage. C'est surtout des personnes de l'extérieur. (...) N'allez pas sur la plage Maivi pendant ces périodes de pluie et de fortes houles.”
 

Au spot de "Boufa", les conditions peuvent être critiques mais les locaux savent que le calme est de mise.  (Crédit photo : Manea Fabisch)
Au spot de "Boufa", les conditions peuvent être critiques mais les locaux savent que le calme est de mise. (Crédit photo : Manea Fabisch)

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 18 Février 2025 à 14:07 | Lu 2618 fois