Ted ALJIBE / AFP
Manille, Philippines | AFP | mercredi 02/08/2023 - Des diplomates américains ont exprimé leurs inquiétudes en matière de sécurité et d'environnement vis-à-vis d'un projet de récupération de terres dans la baie de Manille, a déclaré mercredi un porte-parole de l'ambassade américaine aux Philippines.
Une filiale du groupe étatique chinois China Communications Construction Co (CCCC), mise sur liste noire en 2020 par Washington, a obtenu un contrat pour récupérer 318 hectares de terres dans les eaux face à l'ambassade américaine et au quartier général de la marine philippine, a appris l'AFP auprès de l'agence d'aménagement nationale, la Philippine Reclamation Authority (PRA).
Dans un communiqué, le porte-parole de l'ambassade américaine, Kanishka Gangopadhyay, explique que la mission diplomatique a fait part à Manille de plusieurs inquiétudes concernant notamment "les impacts potentiels négatifs à long terme et irréversibles sur l'environnement" d'un tel projet.
"Nous sommes également inquiets des projets liés à China Communications Construction Co., qui a été ajoutée par le ministère américain du Commerce à sa Entity List pour son rôle dans l'aide à l'armée chinoise pour construire et militariser des îlots artificiels en mer de Chine méridionale".
L'"Entity List" oblige les entreprises qui y figurent à demander des autorisations pour avoir accès à des produits et technologies américains ou pouvoir commercer aux Etats-Unis.
La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, route maritime importante qui abrite en outre de précieux gisements de pétrole et de gaz. Pékin y a accentué ses revendications territoriales en construisant des îles artificielles, déployant des patrouilles maritimes et harcelant les navires de pêche.
Des groupes de défense de l'environnement mettent en garde de longue date contre les conséquences négatives d'un éventuel aménagement de terres récupérées sur la mer dans la baie de Manille. Cela risque d'aggraver les inondations dans la métropole de 13 millions d'habitant, estiment-ils.
Le projet d'aménagement, d'un montant de 34,4 milliards de pesos (629 millions de dollars, 570 millions d'euros), est une co-entreprise entre le gouvernement de la ville de Manille et la société Waterfront Manila Premier Development, selon Joseph Literal, directeur général adjoint de la PRA.
La co-entreprise a conclu un contrat avec la filiale de la compagnie chinoise pour effectuer les travaux, a-t-il ajouté.
Le permis gouvernemental donné au projet prévoit l'obligation d'accorder un chenal d'accès de 200 mètres à la marine philippine, a précisé M. Literal.
La société Waterfront n'a pu être jointe et l'ambassade de Chine à Manille n'a pas souhaité répondre à une demande de commentaire.
La ministre philippine de l'Environnement, Antonia Yulo-Loyzaga, a déclaré mercredi que des parties tierces avaient également soulevé "des inquiétudes" à propos du projet et assuré que le ministère "conduira une étude d'impact complète des projets d'aménagement" dans la baie de 1.700 km2.
En 2020, le gouvernement du président philippin de l'époque, Rodrigo Duterte, avait déclaré qu'il n'emboîterait pas le pas aux Etats-Unis dans la mise à l'index de compagnies chinoises impliquées dans la construction d'îles artificielles dans des eaux disputées.
Une filiale du groupe étatique chinois China Communications Construction Co (CCCC), mise sur liste noire en 2020 par Washington, a obtenu un contrat pour récupérer 318 hectares de terres dans les eaux face à l'ambassade américaine et au quartier général de la marine philippine, a appris l'AFP auprès de l'agence d'aménagement nationale, la Philippine Reclamation Authority (PRA).
Dans un communiqué, le porte-parole de l'ambassade américaine, Kanishka Gangopadhyay, explique que la mission diplomatique a fait part à Manille de plusieurs inquiétudes concernant notamment "les impacts potentiels négatifs à long terme et irréversibles sur l'environnement" d'un tel projet.
"Nous sommes également inquiets des projets liés à China Communications Construction Co., qui a été ajoutée par le ministère américain du Commerce à sa Entity List pour son rôle dans l'aide à l'armée chinoise pour construire et militariser des îlots artificiels en mer de Chine méridionale".
L'"Entity List" oblige les entreprises qui y figurent à demander des autorisations pour avoir accès à des produits et technologies américains ou pouvoir commercer aux Etats-Unis.
La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, route maritime importante qui abrite en outre de précieux gisements de pétrole et de gaz. Pékin y a accentué ses revendications territoriales en construisant des îles artificielles, déployant des patrouilles maritimes et harcelant les navires de pêche.
Des groupes de défense de l'environnement mettent en garde de longue date contre les conséquences négatives d'un éventuel aménagement de terres récupérées sur la mer dans la baie de Manille. Cela risque d'aggraver les inondations dans la métropole de 13 millions d'habitant, estiment-ils.
Le projet d'aménagement, d'un montant de 34,4 milliards de pesos (629 millions de dollars, 570 millions d'euros), est une co-entreprise entre le gouvernement de la ville de Manille et la société Waterfront Manila Premier Development, selon Joseph Literal, directeur général adjoint de la PRA.
La co-entreprise a conclu un contrat avec la filiale de la compagnie chinoise pour effectuer les travaux, a-t-il ajouté.
Le permis gouvernemental donné au projet prévoit l'obligation d'accorder un chenal d'accès de 200 mètres à la marine philippine, a précisé M. Literal.
La société Waterfront n'a pu être jointe et l'ambassade de Chine à Manille n'a pas souhaité répondre à une demande de commentaire.
La ministre philippine de l'Environnement, Antonia Yulo-Loyzaga, a déclaré mercredi que des parties tierces avaient également soulevé "des inquiétudes" à propos du projet et assuré que le ministère "conduira une étude d'impact complète des projets d'aménagement" dans la baie de 1.700 km2.
En 2020, le gouvernement du président philippin de l'époque, Rodrigo Duterte, avait déclaré qu'il n'emboîterait pas le pas aux Etats-Unis dans la mise à l'index de compagnies chinoises impliquées dans la construction d'îles artificielles dans des eaux disputées.