Crédit TED ALJIBE / AFP
Manille, Philippines | AFP | lundi 12/11/2023 - La militante philippine des droits humains Leila de Lima a obtenu une libération sous caution lundi, a annoncé l'avocat de cette farouche opposante à l'ex-président Duterte, un pas de plus vers le retour à la liberté après plus de six ans de détention.
"C'est un moment de joie, de triomphe et d'action de grâce", a déclaré Mme de Lima à la presse au moment de quitter le tribunal, entourée de policiers. Elle est ensuite montée dans un minibus afin d'être reconduite à la prison.
La date de sa remise en liberté sous caution n'était pas connue dans l'immédiat. Son avocat, Filibon Tacardon, a espéré que ce serait plus tard lundi. Le montant de sa caution a été fixé à 300.000 pesos (environ 5.000 euros).
L'avocate, âgée de 64 ans, ancienne sénatrice et ministre de la Justice, est incarcérée depuis février 2017.
Elle est accusée de trafic de drogue, des accusations jugées fantaisistes par des groupes de défense des droits humains et Mme de Lima elle-même.
Avant son arrestation, cette avocate avait enquêté durant dix ans sur les milliers de personnes soupçonnées d'avoir été tuées par les "escadrons de la mort" que Rodrigo Duterte est accusé d'avoir mis en place quand il était maire de Davao (Sud), puis maintenus au début de son mandat de président en 2016.
Depuis l'accession à la présidence de Ferdinand Marcos Jr en juin 2022, des appels émanant de diplomates et de défenseurs des droits humains se sont multipliés en faveur de sa libération.
"Etat abusif"
"Je prie très fort pour que ce jour arrive. C'est très douloureux d'être emprisonnée alors que l'on est innocent", a confié lundi Mme de Lima.
Son avocat a rapporté que sa cliente a "pleuré" à l'annonce de la décision lundi par un tribunal de Manille.
"Nous attendions la libération sous caution", a expliqué Me Tacardon à la presse. "Nous la savons innocente - nous savons tous qu'elle est innocente et que toutes ces accusations ont été inventées de toutes pièces", a-t-il martelé.
Human Rights Watch a également salué cette libération sous caution.
"Elle n'aurait jamais dû être injustement poursuivie et détenue par l'ancien président Rodrigo Duterte", a estimé Bryony Lau, directrice adjointe en charge de l'Asie pour l'ONG, dans un communiqué.
Selon elle, l'administration de M. Duterte a "fabriqué des preuves et utilisé l'appareil d'un Etat abusif pour la punir d'avoir exercé ses fonctions de sénatrice et de s'être élevée contre sa +guerre contre la drogue+".
La militante est accusée d'avoir accepté de l'argent de détenus et de les avoir autorisés en échange à vendre de la drogue pendant qu'elle était ministre de la Justice (2010-2015), sous la présidence de Benigno Aquino.
Ces faits sont passibles de la prison à perpétuité.
Témoignages contraints
Deux témoins à charge sont morts et d'autres se sont rétractés, affirmant avoir été contraints de formuler des accusations à son encontre. Au cours de la procédure, deux des trois chefs d'accusation ont été abandonnés.
Pendant sa détention, Mme de Lima a connu des problèmes de santé et a dû faire l'objet d'une intervention chirurgicale. En octobre 2022, elle a par ailleurs été brièvement prise en otage lors d'une tentative d'évasion de trois détenus.
Après avoir remporté un siège au Sénat lors des élections de 2016 qui avaient porté M. Duterte au pouvoir, Mme de Lima était devenue l'une des rares voix de l'opposition.
Le chef de l'Etat l'a ensuite accusée d'avoir dirigé un réseau de trafic de drogue lorsqu'elle était ministre de la Justice, ce qui l'a obligée à quitter le Sénat et l'a conduite en détention.
Mme De Lima a perdu sa réélection au Sénat en mai 2022 après avoir mené campagne derrière les barreaux.
M. Duterte, auquel la Constitution interdisait de briguer un second mandat, a quitté le pouvoir le mois suivant.
L'avocate, mère de deux enfants, est détenue dans un établissement où les conditions de vie sont meilleures que dans les autres prisons surpeuplées de l'archipel.
"C'est un moment de joie, de triomphe et d'action de grâce", a déclaré Mme de Lima à la presse au moment de quitter le tribunal, entourée de policiers. Elle est ensuite montée dans un minibus afin d'être reconduite à la prison.
La date de sa remise en liberté sous caution n'était pas connue dans l'immédiat. Son avocat, Filibon Tacardon, a espéré que ce serait plus tard lundi. Le montant de sa caution a été fixé à 300.000 pesos (environ 5.000 euros).
L'avocate, âgée de 64 ans, ancienne sénatrice et ministre de la Justice, est incarcérée depuis février 2017.
Elle est accusée de trafic de drogue, des accusations jugées fantaisistes par des groupes de défense des droits humains et Mme de Lima elle-même.
Avant son arrestation, cette avocate avait enquêté durant dix ans sur les milliers de personnes soupçonnées d'avoir été tuées par les "escadrons de la mort" que Rodrigo Duterte est accusé d'avoir mis en place quand il était maire de Davao (Sud), puis maintenus au début de son mandat de président en 2016.
Depuis l'accession à la présidence de Ferdinand Marcos Jr en juin 2022, des appels émanant de diplomates et de défenseurs des droits humains se sont multipliés en faveur de sa libération.
"Etat abusif"
"Je prie très fort pour que ce jour arrive. C'est très douloureux d'être emprisonnée alors que l'on est innocent", a confié lundi Mme de Lima.
Son avocat a rapporté que sa cliente a "pleuré" à l'annonce de la décision lundi par un tribunal de Manille.
"Nous attendions la libération sous caution", a expliqué Me Tacardon à la presse. "Nous la savons innocente - nous savons tous qu'elle est innocente et que toutes ces accusations ont été inventées de toutes pièces", a-t-il martelé.
Human Rights Watch a également salué cette libération sous caution.
"Elle n'aurait jamais dû être injustement poursuivie et détenue par l'ancien président Rodrigo Duterte", a estimé Bryony Lau, directrice adjointe en charge de l'Asie pour l'ONG, dans un communiqué.
Selon elle, l'administration de M. Duterte a "fabriqué des preuves et utilisé l'appareil d'un Etat abusif pour la punir d'avoir exercé ses fonctions de sénatrice et de s'être élevée contre sa +guerre contre la drogue+".
La militante est accusée d'avoir accepté de l'argent de détenus et de les avoir autorisés en échange à vendre de la drogue pendant qu'elle était ministre de la Justice (2010-2015), sous la présidence de Benigno Aquino.
Ces faits sont passibles de la prison à perpétuité.
Témoignages contraints
Deux témoins à charge sont morts et d'autres se sont rétractés, affirmant avoir été contraints de formuler des accusations à son encontre. Au cours de la procédure, deux des trois chefs d'accusation ont été abandonnés.
Pendant sa détention, Mme de Lima a connu des problèmes de santé et a dû faire l'objet d'une intervention chirurgicale. En octobre 2022, elle a par ailleurs été brièvement prise en otage lors d'une tentative d'évasion de trois détenus.
Après avoir remporté un siège au Sénat lors des élections de 2016 qui avaient porté M. Duterte au pouvoir, Mme de Lima était devenue l'une des rares voix de l'opposition.
Le chef de l'Etat l'a ensuite accusée d'avoir dirigé un réseau de trafic de drogue lorsqu'elle était ministre de la Justice, ce qui l'a obligée à quitter le Sénat et l'a conduite en détention.
Mme De Lima a perdu sa réélection au Sénat en mai 2022 après avoir mené campagne derrière les barreaux.
M. Duterte, auquel la Constitution interdisait de briguer un second mandat, a quitté le pouvoir le mois suivant.
L'avocate, mère de deux enfants, est détenue dans un établissement où les conditions de vie sont meilleures que dans les autres prisons surpeuplées de l'archipel.