PAPENOO, le 26 août 2016. Tahiti Heritage vous entraine cette semaine au cœur de l’île de Tahiti, dans la grande vallée de Papeno’o, pour découvrir quelques facettes de son patrimoine culturel.
Avec ses paysages grandioses et ses multiples vestiges archéologiques des temps anciens, la vallée de la Papeno’o est la plus belle et la plus riche des soixante dix vallées de Tahiti. Des berges jusqu’au sommet des montagnes s’étale une végétation luxuriante, de la forêt de bambou en passant par les goyaviers, manguiers et autres bananiers. Les cours d’eau et la flore exubérante sont le repère d’une faune toute aussi riche, cochons et chèvres sauvages, des dizaines de variétés d’oiseaux ; des chevrettes et anguilles.
La rivière de la Papeno’o s’appelait autrefois Vaituaru autrement dit, « le cours d’eau qui détruit tout sur son passage ». La vallée quant à elle portait le nom de Ha’apai’ano’o, signifiant « le rassemblement de toutes les eaux ». La vallée a également porté le nom de Te Mano Rahi, « les 10 000 guerriers », car pendant plusieurs siècles, elle a été un espace de vie permanent ou semi permanent de grandes chefferies tahitiennes.
Avant l’arrivée des Européens, la vallée de Papeno’o était en effet une des plus peuplées de l’île, malgré la pluviométrie et l’humidité très importantes. Difficilement pénétrable, elle servit également souvent de bastion et de refuge pour tous les habitants de l’île. Une fonction qu’elle honora notamment pendant la guerre franco-tahitienne, entre 1844 et 1847. Une vallée chargée d’histoires.
Avec ses paysages grandioses et ses multiples vestiges archéologiques des temps anciens, la vallée de la Papeno’o est la plus belle et la plus riche des soixante dix vallées de Tahiti. Des berges jusqu’au sommet des montagnes s’étale une végétation luxuriante, de la forêt de bambou en passant par les goyaviers, manguiers et autres bananiers. Les cours d’eau et la flore exubérante sont le repère d’une faune toute aussi riche, cochons et chèvres sauvages, des dizaines de variétés d’oiseaux ; des chevrettes et anguilles.
La rivière de la Papeno’o s’appelait autrefois Vaituaru autrement dit, « le cours d’eau qui détruit tout sur son passage ». La vallée quant à elle portait le nom de Ha’apai’ano’o, signifiant « le rassemblement de toutes les eaux ». La vallée a également porté le nom de Te Mano Rahi, « les 10 000 guerriers », car pendant plusieurs siècles, elle a été un espace de vie permanent ou semi permanent de grandes chefferies tahitiennes.
Avant l’arrivée des Européens, la vallée de Papeno’o était en effet une des plus peuplées de l’île, malgré la pluviométrie et l’humidité très importantes. Difficilement pénétrable, elle servit également souvent de bastion et de refuge pour tous les habitants de l’île. Une fonction qu’elle honora notamment pendant la guerre franco-tahitienne, entre 1844 et 1847. Une vallée chargée d’histoires.
1. Le déluge
II y a longtemps, très longtemps, l'île de Tahiti fut submergée par la mer. Un fort vent du Nord accompagné de pluies et de tornades se mit à souffler si fort que tout était projeté dans les airs. Pour se protéger, un couple chercha un l'abri pouvant les accueillir avec leurs poules, cochons, rats, chiens et leurs vêtements. L'homme proposa de se mettre à l'abri au sommet de l'Orohena (2 241 mètres), mais la femme décida qu'ils devaient plutôt se réfugier sur la montagne Pito-Hiti (2 110 mètres), qui se trouve dans la vallée de la Papeno'o. Le couple resta sur ce sommet pendant dix jours. Puis la pluie s'arrêta, mais laissa place à des glissements de terrain. Enfin, le vent s'arrêta, et tout ce qui était en l'air retomba. Le couple et leurs animaux attendirent au fond d’une grotte. Quand le calme revint, le couple sortit et constata que tout n'était que désastre et qu’ils étaient seuls.
Peu de temps après, la femme mit au monde des jumeaux, un garçon et une fille, puis d'autres enfants. L'île de Tahiti se repeupla petit à petit.
Une version locale de l’arche de Noé.
II y a longtemps, très longtemps, l'île de Tahiti fut submergée par la mer. Un fort vent du Nord accompagné de pluies et de tornades se mit à souffler si fort que tout était projeté dans les airs. Pour se protéger, un couple chercha un l'abri pouvant les accueillir avec leurs poules, cochons, rats, chiens et leurs vêtements. L'homme proposa de se mettre à l'abri au sommet de l'Orohena (2 241 mètres), mais la femme décida qu'ils devaient plutôt se réfugier sur la montagne Pito-Hiti (2 110 mètres), qui se trouve dans la vallée de la Papeno'o. Le couple resta sur ce sommet pendant dix jours. Puis la pluie s'arrêta, mais laissa place à des glissements de terrain. Enfin, le vent s'arrêta, et tout ce qui était en l'air retomba. Le couple et leurs animaux attendirent au fond d’une grotte. Quand le calme revint, le couple sortit et constata que tout n'était que désastre et qu’ils étaient seuls.
Peu de temps après, la femme mit au monde des jumeaux, un garçon et une fille, puis d'autres enfants. L'île de Tahiti se repeupla petit à petit.
Une version locale de l’arche de Noé.
2. Sexe de Hiro ou colline de la lune ?
Sur les hauteurs de la rive droite de la vallée de Papeno’o, juste après la vallée protégée de Te Faaiti, se dresse au milieu de la végétation une belle pointe rocheuse à la forme bien évocatrice. Son nom de Sexe de Hiro (Te ure o Hiro) lui a été donné en raison de sa forme phallique et du héros légendaire polynésien. L’Eglise plus prude, a rebaptisé ce rocher, Te ivi marana, la colline de la lune. Elle ne devait certainement pas savoir qu’en argot français la « lune » signifie les « fesses ». Pile ou face, à chacun de choisir !
Sur les hauteurs de la rive droite de la vallée de Papeno’o, juste après la vallée protégée de Te Faaiti, se dresse au milieu de la végétation une belle pointe rocheuse à la forme bien évocatrice. Son nom de Sexe de Hiro (Te ure o Hiro) lui a été donné en raison de sa forme phallique et du héros légendaire polynésien. L’Eglise plus prude, a rebaptisé ce rocher, Te ivi marana, la colline de la lune. Elle ne devait certainement pas savoir qu’en argot français la « lune » signifie les « fesses ». Pile ou face, à chacun de choisir !
3. La pierre phallique pour femmes stériles
Dans le lit de la rivière sur la rive droite de la Papenoo, se dresse la pierre Pona Roa, un ensemble composé d’une magnifique pierre de deux mètres de hauteur prise en deux petites pierres sphériques. Sa forme s’apparente à un phallus dressé avec ses attributs.
Aux temps anciens, c’était un lieu magique. En période de Matari’i i ni’a, lors de la nuit divine, les femmes stériles venaient sur Pona Roa, qui était réputée d’avoir le pouvoir d’enfanter. Grâce à un rituel nocturne en présence de toute la communauté, on disait qu’à la future lune, ces femmes tomberaient enceintes.
Dans le lit de la rivière sur la rive droite de la Papenoo, se dresse la pierre Pona Roa, un ensemble composé d’une magnifique pierre de deux mètres de hauteur prise en deux petites pierres sphériques. Sa forme s’apparente à un phallus dressé avec ses attributs.
Aux temps anciens, c’était un lieu magique. En période de Matari’i i ni’a, lors de la nuit divine, les femmes stériles venaient sur Pona Roa, qui était réputée d’avoir le pouvoir d’enfanter. Grâce à un rituel nocturne en présence de toute la communauté, on disait qu’à la future lune, ces femmes tomberaient enceintes.
4. La pierre Anave
Le Musée de Tahiti et des Iles possède une pierre nommée Anave (endurance), qui provient de la vallée de la Papenoo. C'est un énorme galet ovoïde à surface lisse qui pèse près de 85 kg. Cette pierre sacrée servait, avec des rites appropriés, à mesurer la force des chefs et des guerriers. Il fallait prendre la pierre en se baissant, se relever, la placer sur l'épaule et l'y soutenir jusqu'à épuisement. Pour compliquer la tâche, véritable épreuve herculéenne, la pierre était enduite d'huile pour la rendre glissante.
Le Musée de Tahiti et des Iles possède une pierre nommée Anave (endurance), qui provient de la vallée de la Papenoo. C'est un énorme galet ovoïde à surface lisse qui pèse près de 85 kg. Cette pierre sacrée servait, avec des rites appropriés, à mesurer la force des chefs et des guerriers. Il fallait prendre la pierre en se baissant, se relever, la placer sur l'épaule et l'y soutenir jusqu'à épuisement. Pour compliquer la tâche, véritable épreuve herculéenne, la pierre était enduite d'huile pour la rendre glissante.
5. L’arme secrète des guerriers de Bora Bora
Lorsque la vallée de Papenoo fût conquise par les guerriers de Bora Bora, les guerriers de la petite vallée annexe de Maroto se soumirent difficilement. Aussi les guerriers de Bora Bora les capturèrent, les ligotèrent avec des cordes fabriquées avec du ieie (pandanus à papillon) puis les suspendirent aux arbres par les pieds. On lâcha alors les petits enfants de la vallée et les prêtres leur dirent que s’ils triomphaient des guerriers suspendus, ils recevraient des cadeaux.
« Vous allez les chatouiller et trouverez leur point faible. Quand ils seront exaspérés, prenez garde car ils crieront, mordront… Il ne faudra pas céder, vous continuerez jusqu’à ce qu’ils diront « C’est assez, nous acceptons l’autorité du roi », vous cesserez alors de les chatouiller »
Les enfants se ruèrent et firent comme il a été demandé. Les guerriers de Maroto crièrent, tentèrent de mordre… et pour finir iles acceptèrent l’autorité du roi de Bora Bora. Les guerriers de la vallée de Maroto dirent : « Nous n’avons pas été battus par les grands guerriers mais nous avons été vaincus par des enfants »
Lorsque la vallée de Papenoo fût conquise par les guerriers de Bora Bora, les guerriers de la petite vallée annexe de Maroto se soumirent difficilement. Aussi les guerriers de Bora Bora les capturèrent, les ligotèrent avec des cordes fabriquées avec du ieie (pandanus à papillon) puis les suspendirent aux arbres par les pieds. On lâcha alors les petits enfants de la vallée et les prêtres leur dirent que s’ils triomphaient des guerriers suspendus, ils recevraient des cadeaux.
« Vous allez les chatouiller et trouverez leur point faible. Quand ils seront exaspérés, prenez garde car ils crieront, mordront… Il ne faudra pas céder, vous continuerez jusqu’à ce qu’ils diront « C’est assez, nous acceptons l’autorité du roi », vous cesserez alors de les chatouiller »
Les enfants se ruèrent et firent comme il a été demandé. Les guerriers de Maroto crièrent, tentèrent de mordre… et pour finir iles acceptèrent l’autorité du roi de Bora Bora. Les guerriers de la vallée de Maroto dirent : « Nous n’avons pas été battus par les grands guerriers mais nous avons été vaincus par des enfants »
6. Le rocher pour sacrifier les mauvais amants
L’ofai Pehi, est un ancien rocher à sacrifice de 5 m de long et de 1,50 m de haut, qui se trouve le long de la rive gauche dans la moyenne vallée de la Papenoo. L’histoire dit qu’au coucher du soleil, Maai a Ruahine attirait à elle tout homme pour l’amour. Elle était une femme à ce moment là. Mais dès le lever du soleil, elle se métamorphosait en moo-tua-raha (lézard). Si l’homme aimé était encore auprès d’elle après cela, elle pouvait le faire périr, mais si elle avait le dos tourné, ce dernier avait la vie sauve. On posait alors la tête de la victime dans l’encoche en haut de la pierre, avant de lui trancher la tête. On peut voir une grande trace rouge sur la pierre en dessous de l’entaille, que le sang des victimes a imprégné.
L’ofai Pehi, est un ancien rocher à sacrifice de 5 m de long et de 1,50 m de haut, qui se trouve le long de la rive gauche dans la moyenne vallée de la Papenoo. L’histoire dit qu’au coucher du soleil, Maai a Ruahine attirait à elle tout homme pour l’amour. Elle était une femme à ce moment là. Mais dès le lever du soleil, elle se métamorphosait en moo-tua-raha (lézard). Si l’homme aimé était encore auprès d’elle après cela, elle pouvait le faire périr, mais si elle avait le dos tourné, ce dernier avait la vie sauve. On posait alors la tête de la victime dans l’encoche en haut de la pierre, avant de lui trancher la tête. On peut voir une grande trace rouge sur la pierre en dessous de l’entaille, que le sang des victimes a imprégné.
7. Légende de Mo’o tua raha, le lézard de Papenoo
Il était une fois à Papenoo, un chef célibataire du nom de Pa’iti’a qui allait dans la vallée pour chercher du bois pour la construction d’une pirogue. Chemin faisant, il rencontra dans un ravin un grand lézard nommé Mo’o tua raha (lézard au large dos). Voyant le chef, ce lézard femelle s’en éprit et l’envoûta. Pa’iti’a eut l’impression d’avoir vécu longtemps dans un bonheur parfait, alors que tout s’était passé en une heure, en fin d’après-midi, et il rentra chez lui sans se souvenir de rien.
Quelque temps après, Mo’o tua raha donna naissance à un fils qu’elle appela Pa’iti’a, et qui était le portrait de son père.
Une quinzaine d’années plus tard, il y eut une grande fête dans le pays. Chaque clan se présenta en procession à son chef en indiquant sa généalogie. Le garçon, à qui Mo’o tua raha avait enseigné ce qu’il fallait dire, se rendit à la fête élégamment vêtu d’un pagne découpé dans la peau du ventre de sa mère, et dit en se présentant devant le chef : « Je suis Pa’iti’a, ton fils »
Ceci provoqua un étonnement considérable parmi l’assemblée, et le chef mystifié lui répondit : « Non, je n’ai pas de femme ! Tu n’es donc pas mon fils ! »
Alors ceux qui étaient présents s’écrièrent : « Il doit être ton fils, ô notre chef, car vois comme il te ressemble ! »
Et quelle ne fut pas l’humiliation du chef lorsque le garçon ajouta : « Je suis Pa’iti’a, le fils que tu as eu avec Mo’o tua raha que tu rencontras dans le ravin en rentrant chez toi »
Le chef ne pouvait pas donner au fils d’un lézard une place dans sa famille. Il fut accablé par cette révélation faite devant son peuple et devant la noblesse qui s’honorait d’une ascendance sans tache.
Humilié, il partit pour s’isoler sur l’atoll de Tetiaroa, séjour de prédilection de la famille royale.
Mo’o tua raha se rendit à la nage jusqu’à l’île pour tenter d’y plaider la cause de son fils. Mais, dès qu’il l’aperçut, le chef horrifié, envoya ses gens pour la tuer.
Quelques instants après, au moment où elle essayait de prendre pied sur le rivage, la pauvre mère lézard était assommée, et son cadavre resta longtemps abandonné à cet endroit.
On dit que les descendants du fils rejeté de Mo’o tua raha vivent encore de nos jours.
Il était une fois à Papenoo, un chef célibataire du nom de Pa’iti’a qui allait dans la vallée pour chercher du bois pour la construction d’une pirogue. Chemin faisant, il rencontra dans un ravin un grand lézard nommé Mo’o tua raha (lézard au large dos). Voyant le chef, ce lézard femelle s’en éprit et l’envoûta. Pa’iti’a eut l’impression d’avoir vécu longtemps dans un bonheur parfait, alors que tout s’était passé en une heure, en fin d’après-midi, et il rentra chez lui sans se souvenir de rien.
Quelque temps après, Mo’o tua raha donna naissance à un fils qu’elle appela Pa’iti’a, et qui était le portrait de son père.
Une quinzaine d’années plus tard, il y eut une grande fête dans le pays. Chaque clan se présenta en procession à son chef en indiquant sa généalogie. Le garçon, à qui Mo’o tua raha avait enseigné ce qu’il fallait dire, se rendit à la fête élégamment vêtu d’un pagne découpé dans la peau du ventre de sa mère, et dit en se présentant devant le chef : « Je suis Pa’iti’a, ton fils »
Ceci provoqua un étonnement considérable parmi l’assemblée, et le chef mystifié lui répondit : « Non, je n’ai pas de femme ! Tu n’es donc pas mon fils ! »
Alors ceux qui étaient présents s’écrièrent : « Il doit être ton fils, ô notre chef, car vois comme il te ressemble ! »
Et quelle ne fut pas l’humiliation du chef lorsque le garçon ajouta : « Je suis Pa’iti’a, le fils que tu as eu avec Mo’o tua raha que tu rencontras dans le ravin en rentrant chez toi »
Le chef ne pouvait pas donner au fils d’un lézard une place dans sa famille. Il fut accablé par cette révélation faite devant son peuple et devant la noblesse qui s’honorait d’une ascendance sans tache.
Humilié, il partit pour s’isoler sur l’atoll de Tetiaroa, séjour de prédilection de la famille royale.
Mo’o tua raha se rendit à la nage jusqu’à l’île pour tenter d’y plaider la cause de son fils. Mais, dès qu’il l’aperçut, le chef horrifié, envoya ses gens pour la tuer.
Quelques instants après, au moment où elle essayait de prendre pied sur le rivage, la pauvre mère lézard était assommée, et son cadavre resta longtemps abandonné à cet endroit.
On dit que les descendants du fils rejeté de Mo’o tua raha vivent encore de nos jours.
8. La grotte qui pue de la vallée de Papenoo
La grotte funéraire d’Ana Piro, littéralement « la grotte qui pue », est située sur les hauteurs de la rive gauche de la Papeno’o. La déesse, maîtresse des lieux, Maai a Ruahine, appelée aussi Moo Tua Raha (lézard) était une femme à la tombée de la nuit, mais à l’aurore, elle prenait l’apparence d’un lézard au dos large. Au coucher du soleil, la déesse Maai a Ruahine attirait à elle tout homme pour l’amour. Elle était une femme à ce moment là. Mais dès le lever du soleil, elle se métamorphosait en lézard. Si l’homme aimé était encore auprès d’elle après cela, elle pouvait le faire périr et l’emportait pour le déposer dans cette caverne. Mais si elle avait le dos tourné, ce dernier avait la vie sauve. A cause du nombre élevé de dépouilles entreposées dans cette excavation, une odeur pestilentielle, perçue de loin, s’en dégageait. Les habitants de la vallée donnaient à cette grotte le nom de Te Ana Piro.
La grotte funéraire d’Ana Piro, littéralement « la grotte qui pue », est située sur les hauteurs de la rive gauche de la Papeno’o. La déesse, maîtresse des lieux, Maai a Ruahine, appelée aussi Moo Tua Raha (lézard) était une femme à la tombée de la nuit, mais à l’aurore, elle prenait l’apparence d’un lézard au dos large. Au coucher du soleil, la déesse Maai a Ruahine attirait à elle tout homme pour l’amour. Elle était une femme à ce moment là. Mais dès le lever du soleil, elle se métamorphosait en lézard. Si l’homme aimé était encore auprès d’elle après cela, elle pouvait le faire périr et l’emportait pour le déposer dans cette caverne. Mais si elle avait le dos tourné, ce dernier avait la vie sauve. A cause du nombre élevé de dépouilles entreposées dans cette excavation, une odeur pestilentielle, perçue de loin, s’en dégageait. Les habitants de la vallée donnaient à cette grotte le nom de Te Ana Piro.
9. Le plongeoir de Teura vahine
Teura, de la famille royale d’Anau à Bora Bora était une princesse d'une grande beauté au corps élancé, mais c’était aussi une guerrière très habile et d'une efficacité remarquable. Elle avait la particularité d'affectionner les abeilles.
Un jour, le roi dû s'absenter de l'île de Bora Bora pour effectuer des visites de contrôle, et confia donc l'île à Teura. Quelques temps plus tard, une armée ennemie attaqua l'île. Teura et son armée résistèrent à leurs assaillants, mais la fatigue arrivant, Teura demanda aux abeilles de venir les aider. Les abeilles survinrent et aiguillonnèrent les ennemis. Grâce à ses alliées, Teura remporta la victoire.
La grande guerrière Teura alla dans la rivière qui coule dans la vallée de Papenoo pour se soulager, à ce même moment la rivière grossit et coula abondamment. Depuis, lorsque ce phénomène se produit, on dit alors : « Ua mimi o Teura vahine », ce qui signifie : « la princesse Teura fait pipi».
Teura, de la famille royale d’Anau à Bora Bora était une princesse d'une grande beauté au corps élancé, mais c’était aussi une guerrière très habile et d'une efficacité remarquable. Elle avait la particularité d'affectionner les abeilles.
Un jour, le roi dû s'absenter de l'île de Bora Bora pour effectuer des visites de contrôle, et confia donc l'île à Teura. Quelques temps plus tard, une armée ennemie attaqua l'île. Teura et son armée résistèrent à leurs assaillants, mais la fatigue arrivant, Teura demanda aux abeilles de venir les aider. Les abeilles survinrent et aiguillonnèrent les ennemis. Grâce à ses alliées, Teura remporta la victoire.
La grande guerrière Teura alla dans la rivière qui coule dans la vallée de Papenoo pour se soulager, à ce même moment la rivière grossit et coula abondamment. Depuis, lorsque ce phénomène se produit, on dit alors : « Ua mimi o Teura vahine », ce qui signifie : « la princesse Teura fait pipi».
10. La météorite de Pere, la déesse du feu
La vallée de Papeno'o est le pays natal de la déesse Pere, la déesse des volcans et du feu appelée Pele par les Hawaïens.
A Farehape, près d'une source est placé un grand rocher gravé de pétroglyphes, dont les motifs représentent des figures humaines, une coiffe de deuilleur, un homme-lézard et des cercles concentriques. La légende raconte que ce serait des géants, les Mihi, qui auraient placé cette pierre dénommée Te Opuri a Pere (la Météorite de Pere) et sculptés les symboles qui y sont gravés. Le mot "opurei" signifie météore ou météorite car cette pierre aurait été projetée par le volcan.
Les Mihi manifestèrent ainsi leur volonté de transmettre leur histoire. Cette transcription fut l'une des solutions envisagée par eux, afin de renseigner les générations ultérieures sur les événements survenus à leur époque et de ceux qui adviendraient à la fin des temps, notamment en matière culturelle et religieuse.
Aux temps anciens, la pierre Te Opuri a Pere était un monument sacré. Beaucoup de rois sont venus dans la vallée à Farehape pour la contempler. Il était d'usage de déposer sur cette pierre des fleurs ou des produits du pays. Cette manifestation attestait qu'ils n'étaient pas oubliés. Encore aujourd'hui des visiteurs y déposent des offrandes et de nombreux Hawaïens viennent chaque année à Papeno'o lui rendre hommage.
La vallée de Papeno'o est le pays natal de la déesse Pere, la déesse des volcans et du feu appelée Pele par les Hawaïens.
A Farehape, près d'une source est placé un grand rocher gravé de pétroglyphes, dont les motifs représentent des figures humaines, une coiffe de deuilleur, un homme-lézard et des cercles concentriques. La légende raconte que ce serait des géants, les Mihi, qui auraient placé cette pierre dénommée Te Opuri a Pere (la Météorite de Pere) et sculptés les symboles qui y sont gravés. Le mot "opurei" signifie météore ou météorite car cette pierre aurait été projetée par le volcan.
Les Mihi manifestèrent ainsi leur volonté de transmettre leur histoire. Cette transcription fut l'une des solutions envisagée par eux, afin de renseigner les générations ultérieures sur les événements survenus à leur époque et de ceux qui adviendraient à la fin des temps, notamment en matière culturelle et religieuse.
Aux temps anciens, la pierre Te Opuri a Pere était un monument sacré. Beaucoup de rois sont venus dans la vallée à Farehape pour la contempler. Il était d'usage de déposer sur cette pierre des fleurs ou des produits du pays. Cette manifestation attestait qu'ils n'étaient pas oubliés. Encore aujourd'hui des visiteurs y déposent des offrandes et de nombreux Hawaïens viennent chaque année à Papeno'o lui rendre hommage.
11 La chenille de la Papeno’o
Autrefois, vivaient dans la vallée de Papeno’o, une chenille colossale, la chenille Arutaruta Tamaumau Auahi (déesse chargée d’entretenir le feu du volcan) et un lézard, Moo-Tua-Raha. Lorsque Père, la déesse des volcans et du feu, quitta la vallée pour partir à Hawaii, la chenille s'installa dans une des falaises.
La chenille, qui raffolait des 'ahi'a (Eugenia malaccensis ou pomme rouge de Malaisie) était nourrie par la population. C’est pour cela que les habitants cultivèrent cet arbre fruitier sur leurs terres. Elle en devint la gardienne. Quand elle s’agitait et se retournait dans sa grotte, les habitants savaient qu’il y avait un nouvel arrivant. Si elle gémissait puis disparaissait dans son antre, c’était un signe annonciateur d’une calamité. La population se préparerait à la guerre ou tâchait de se prémunir. Une à deux fois l'an la chenille changeait d'aspect, et devenait un papillon. Dès l'instant où elle allait se transformer, elle quittait son trou, descendait auprès de la rivière parmi les habitants. Ils la nettoyaient et la gavait de fruits.
Quand elle était repue, elle rampait sur la montagne que l’on appelait à l’époque Te papa o Uruhë, où elle se métamorphosait en papillon. Mais dès l'instant où elle se transformait, le lézard appelé Moo-Tua-Raha arrivait pour tenter de la dévorer. C’était alors au tour de la population de la protéger en lançant des pierres au lézard. Après s’être changée en papillon, elle s’envolait où elle le désirait. Le moment de reprendre sa nature première arrivé, elle revenait sur cette montagne que l’on appelle aujourd’hui Te Uruhe.
Arutaruta-Tamaumau-Auahi était une déesse fripée et maigre qui avait des yeux rouges et brillants. Son travail était de s'occuper du feu de Pere afin qu'il reste toujours allumé. Elle était la sœur cadette de la déesse. Quand Pere disparut de cette vallée, la chaleur du volcan cessa également. La tanière de cette chenille existe encore de nos jours.
Autrefois, vivaient dans la vallée de Papeno’o, une chenille colossale, la chenille Arutaruta Tamaumau Auahi (déesse chargée d’entretenir le feu du volcan) et un lézard, Moo-Tua-Raha. Lorsque Père, la déesse des volcans et du feu, quitta la vallée pour partir à Hawaii, la chenille s'installa dans une des falaises.
La chenille, qui raffolait des 'ahi'a (Eugenia malaccensis ou pomme rouge de Malaisie) était nourrie par la population. C’est pour cela que les habitants cultivèrent cet arbre fruitier sur leurs terres. Elle en devint la gardienne. Quand elle s’agitait et se retournait dans sa grotte, les habitants savaient qu’il y avait un nouvel arrivant. Si elle gémissait puis disparaissait dans son antre, c’était un signe annonciateur d’une calamité. La population se préparerait à la guerre ou tâchait de se prémunir. Une à deux fois l'an la chenille changeait d'aspect, et devenait un papillon. Dès l'instant où elle allait se transformer, elle quittait son trou, descendait auprès de la rivière parmi les habitants. Ils la nettoyaient et la gavait de fruits.
Quand elle était repue, elle rampait sur la montagne que l’on appelait à l’époque Te papa o Uruhë, où elle se métamorphosait en papillon. Mais dès l'instant où elle se transformait, le lézard appelé Moo-Tua-Raha arrivait pour tenter de la dévorer. C’était alors au tour de la population de la protéger en lançant des pierres au lézard. Après s’être changée en papillon, elle s’envolait où elle le désirait. Le moment de reprendre sa nature première arrivé, elle revenait sur cette montagne que l’on appelle aujourd’hui Te Uruhe.
Arutaruta-Tamaumau-Auahi était une déesse fripée et maigre qui avait des yeux rouges et brillants. Son travail était de s'occuper du feu de Pere afin qu'il reste toujours allumé. Elle était la sœur cadette de la déesse. Quand Pere disparut de cette vallée, la chaleur du volcan cessa également. La tanière de cette chenille existe encore de nos jours.
Sources :
Raymond Teeriierooiterai GRAFFE.
Charles MANU-TAHI, Te parau o Papenoo, e peho no Tahiti - L'Histoire de la vallée profonde de Papenoo, île de Tahiti Editions Veia Rai
Teuira HENRY, Tahiti aux temps anciens, 1928, Paris, 1951, Publication de la Société des Océanistes n° 1
Retrouvez d’autres histoires du fenua, sur le site Tahiti Heritage http://www.tahitiheritage.pf ou sur la page Facebook de Tahiti Heritage https://www.facebook.com/tahitiheritage2
Raymond Teeriierooiterai GRAFFE.
Charles MANU-TAHI, Te parau o Papenoo, e peho no Tahiti - L'Histoire de la vallée profonde de Papenoo, île de Tahiti Editions Veia Rai
Teuira HENRY, Tahiti aux temps anciens, 1928, Paris, 1951, Publication de la Société des Océanistes n° 1
Retrouvez d’autres histoires du fenua, sur le site Tahiti Heritage http://www.tahitiheritage.pf ou sur la page Facebook de Tahiti Heritage https://www.facebook.com/tahitiheritage2