Pepena en tournée internationale


PAPEETE, le 29 septembre 2014 - Le groupe polynésien Pepena, aux influences rock, reggae et locales, part à la conquête d’un nouveau public. Après une semaine au Japon, il repart pour huit concerts en métropole espérant y trouver des contacts et surtout de l’inspiration pour grandir dans leur art.

Pepena est déjà un des groupes les plus à la mode en Polynésie, et il s’attaque maintenant aux aficionados de musique du reste du monde. Après une tournée en Nouvelle-Zélande en début d’année, les quatre jeunes polynésiens enchainent les destinations internationales. Ils rentrent à peine d’une semaine de festival au Japon, qu’ils repartent en France pour une tournée de huit concerts en deux semaines (toutes les dates sur leur page Facebook).

Le choc culturel au Japon

Le Pays du Soleil Levant a été « un vrai choc culturel » pour le groupe. « Dès le début il y a la barrière de la langue, tout est dans le ressenti, mais c’était génial » expliquent les artistes. Leur déplacement s’est fait dans le cadre du festival Tahiti Festa, dans un centre commercial à Obaida, Tokyo. Plusieurs autres fleurons de la nouvelle culture polynésienne, le chanteur Teiva LC et les danseurs de Tahiti Ora, étaient aussi présents pendant une semaine au milieu des nombreux Japonais fans de notre culture. En particulier, les écoles japonaises de danses tahitiennes sont venues nombreuses.

Le groupe repart pour la Métropole dès le 4 octobre et y restera jusqu’au 21. Huit concerts sont programmés avec comme plus grosse date Paris, le 17 octobre, à la mythique salle du Gibus dans le 11ème arrondissement.

Des musiciens qui veulent vivre de leur art

Pepena a été créé en juin 2010, et a donc fêté cet été ses quatre bougies. Un jeune âge qui semble déjà vénérable parmi les artistes du fenua tant les groupes ont du mal à survivre dans nos îles. Mais Pepena, anciennement Manaiki, montre que des musiciens peuvent à nouveau vivre de leur art aujourd’hui.

Le succès du groupe est construit entièrement sur leurs prestations live, qui leur apportent leurs revenus et leur notoriété : « on se présente aux gens directement, on leur vend nos albums, nos T-shirts, c’est comme ça que ça marche. C’est vrai que ce qu’on fait plait. On relance quelque chose de nouveau. Nous, on n’est pas issus de familles de musiciens professionnels, ou d’écoles. Dans notre équipe on est tous autodidactes, et peut-être que les gens se reconnaissent en notre musique. Il y a une confiance qui grandit, et un respect pour notre musique. Les gens voient de plus en plus notre activité comme un travail » explique Raimana Bareille, le chanteur. Il avait d’ailleurs participé aux réunions sur le projet de la création d’un statut d’artiste en Polynésie, une réforme qu’il appelle de ses vœux.

Un avis que partage Teiki Curet, le batteur, qui reconnait que les quatre musiciens « s’en sortent de mieux en mieux » et ont arrêté leurs jobs annexes. C’est d’ailleurs le message d’espoir qu’ils envoient aux jeunes : « on a fait du chemin, on a affronté toutes les scènes de Tahiti et beaucoup dans les îles. Au début on ne jouait même pas une fois par semaine, mais aujourd’hui on doit refuser des soirées pour avoir le temps de composer. Maintenant nous espérons pouvoir vivre de notre musique, et on peut donner espoir aux futures générations. »

Sortir pour grandir

Pepena signifie « la création » en marquisien, et son style très diversifié s’en ressent. « Au départ on avait du mal à définir notre style, du rock, du reggae, du blues, de la bossa nova… Et on final on a essayé de rester très éclectique. Après la chanson Faafaite, qui signifie réconciliation et parle de la situation aujourd’hui où les jeunes ne reçoivent plus l’héritage de leurs anciens, on a continué à composer en tahitien, marquisien, pascuan… On veut mélanger les différents styles des îles du Pacifique » assure Raimana.

Le groupe est composé de Raimana Bareille (chanteur et guitariste), Teiki Curet (batteur), Jean-Charles Amiot (bassiste) et Ruahere Chebret (guitariste). C’est pour renforcer sa capacité créatrice que le groupe considère qu’il est primordial de se frotter aux scènes internationales. « Ce sont des expériences qui sont assez intenses, du fait de la richesse des rencontres, de la diversité des paysages, et personnellement, pour le quotidien du groupe et sa qualité de vie, elle n’en sera que meilleure. L’objectif est d’ailleurs de renouveler tous les ans, et repartir en tournée. Nous on est loin d’être accomplis encore, on commence à peine. On a fait un bout de chemin sur Tahiti, mais on n'a encore rien fait dans tout le reste du monde » explique Teiki.

Yannick, le jeune manager du groupe, confirme que « c’est de sortir qui permettrait aux groupes polynésiens de s’en sortir, et d’avoir une vraie identité et ne pas faire que de la reprise. L’identité des groupes se confirmera à l’extérieur. »

Les dates de la tournée française :

mardi 07 octobre : Lyon, Blogg
mercredi 08 octobre : Lyon, Sirius
vendredi 10 octobre : Apt, Café du palais
samedi 11 octobre : Bordeaux, Bacalan
Mardi 14 octobre : Bordeaux, Hôpital Pellegrin
jeudi 16 octobre : Talence, Campus Universitaire
vendredi 17 octobre : Paris, Gibus
samedi 18 octobre : Paris, Sense Afternoon


A quand un nouvel album ?

Un nouvel album est promis pour 2015, peut-être un album live. Avec une quinzaine de compositions encore inédites, le groupe a de quoi produire de nouveaux contenus. Ses clips sont également diffusés aux États-Unis sur BonjourTV et une équipe néozélandaise, CoconetTV, est venue filmer deux de leurs chansons.

Le groupe et son sponsor

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 29 Septembre 2014 à 16:19 | Lu 1737 fois