Pénétrez à l'intérieur de la prison de Taiohae


NUKU HIVA, le 19 mars 2017. Jean-Jacques Urvoas, le ministre de Justice, a visité les établissements pénitentiaires de Nuku Hiva et de Raiatea ce samedi. L'établissement pénitentiaire de Taiohae est le plus petit de France. Suivez-nous pour cette visite guidée.

En arrivant par avion à Nuku Hiva, pour arriver jusqu'à la prison de Taiohae, il faut traverser l'île. La route est aujourd'hui entièrement bétonnée. Si vous profitez des magnifiques points de vue sur la route, vous mettrez une heure pour y arriver.

Dès que vous arrivez devant la prison de Taiohae. Vous voyez sa particularité : pas d’enceinte, ni de mirador ou de barbelés.
Le bâtiment est assez petit et a la taille d'une maison. Lla prison peut accueillir cinq détenus. Aujourd’hui, ils ne sont que trois. Les condamnés qui viennent ici, sont en fin de peine et sont marquisiens. "J’étais à Nuutania avant d’être ici", explique un détenu à l’ombre du manguier devant l’établissement pénitentiaire. "Comme on est chez nous,ça se passe mieux ici."

Une cellule
Ce samedi, pour la première fois, un ministre de la Justice visitait cette prison. Le bâtiment sent la peinture, les lits ont été faits. Tout est bien rangé. Pendant sa visite, le garde des Sceaux, rompus aux visites de prison en métropole, n’a pas caché sa surprise. "C’est la première fois que je vois un établissement aussi petit", a-t-il souligné."Je suis satisfait de découvrir ici aux îles Marquises un établissement particulier de l’administration pénitentiaire. C’est rassurant pour montrer la capacité du service public à s’adapter à l’insularité et aux spécificités."

Le dortoir
En France, il existe un seul autre centre pénitentiaire qui ressemble à celui de Taiohae. C’est celui de Casabianda en Corse. Là il n’y a pas de barreaux, de murs d'enceinte et de miradors, la prison de Casabianda, spécialisée dans l'accueil des délinquants sexuels, prépare leur réinsertion par des travaux agricoles.

Dans une étagère, à côté de la porte d'entrée, des jeux de cartesn des balles de ping-pong et un damier.
Après avoir visité les cellules, la salle de sport et la salle de culture, le ministre de la Justice souligne : "C’est très important qu’il existe un établissement ici de façon à ce que l’on voit que la sanction est prononcée. Nous sommes sur une île qui n’est pas très grande. Partout sur le territoire de la République, la loi est la même avec la même rigueur. Elle s’applique avec la même fermeté."

La salle de bain commune.

Une salle est consacrée au culte. L'aménagement est sommaire. Une table dans un coin de la pièce. Un crucifix y a été placé.

La salle de sport.

Tamatea Richard, un des gardiens de la prison de Taiohae

Revêtu de l’habit d’agent pénitentiaire, Tamatea Richard présente une des cellules de la prison de Taiohae au ministre de la Justice. Au total, ils sont trois surveillants et un responsable à s’occuper de la prison au quotidien et des détenus. Tamataea Richard vient tout juste de rejoindre cet établissement pénitentiaire. L’an dernier, fin février, il était parti pour Agen se former avec d’autres Polynésiens qui travailleront au centre de détention de Papeari. "En plus d’une formation théorique, on a appris à se défendre et on a des cours de psychologie pour savoir comment parler avec les personnes détenues, on a eu une très bonne formation."

Originaire de Nuku Hiva, Tamataea Richard a postulé dès qu’il a su qu’un appel à candidatures pour un poste de surveillant au centre de Taiohae. "C’était le moment où jamais", souligne-t-il. Il a ainsi pu s’installer avec ses enfants et sa femme qui a aussi un travail sur l’île.
Tamatea s’est inscrit au concours de gardien de prison car "Avec mon père, qui était administrateur d’État adjoint, j’ai pris goût au service public."

Dans la cuisine.

Jean-JAcques Urvoas a signé le livre d'or


Rédigé par Mélanie Thomas le Dimanche 19 Mars 2017 à 13:11 | Lu 8880 fois