FRANCFORT, 14 mai 2012 (AFP) - Un tribunal de Francfort (ouest) a décidé lundi après-midi de maintenir en détention le fondateur de l'organisation écologiste Sea Shepherd, Paul Watson, arrêté la veille dans l'aéroport de cette ville, afin d'examiner une demande d'extraditon du Costa Rica.
M. Watson, de nationalité canadienne, a été interpellé en raison d'un mandat d'arrêt émis par San José et qui porte sur des faits datant de 2002, lors d'une campagne de Sea Shepherd contre la pêche aux requins, avait indiqué plus tôt à l'AFP le parquet de Francfort. Il est accusé d'avoir mis un danger un équipage costaricien lors de cette intervention en pleine mer.
"Mon client est consterné", a déclaré à l'AFP l'avocat de M. Watson, Oliver Wallasch à l'issue d'une audience d'une quarantaine de minutes au tribunal d'instance de Francfort. Il doit rester en prison jusqu'à ce que la demande du Costa Rica, qui veut le juger, soit examinée, "mais on ne sait combien de temps cela va prendre", a-t-il ajouté.
M. Watson, 61 ans, était en transit à Francfort et prévoyait initialement de se rendre en France pour y tenir des conférences, avant de revenir en Allemagne, a expliqué à l'AFP Olav Jost, un membre allemand de Sea Shepherd qui lui a tenu compagnie dans les premières heures de son arrestation à l'aéroport.
"Il était extrêmement surpris d'être arrêté car il s'était déjà rendu en Allemagne et ailleurs en Europe sans problèmes par le passé", a ajouté ce volontaire de l'organisation, jugeant l'affaire "politique".
"C'est complètement aberrant. Il y a quelque chose de bizarre dans cette Europe. Il entre officiellement en France et ailleurs et en Allemagne on en fait tout une affaire, alors que même Interpol dit qu'il n'y a plus de cas Paul Watson", a déclaré à l'AFP le député Vert européen Daniel Cohn-Bendit, l'un de ses proches.
"Je vais essayer d'intervenir auprès du gouvernement allemand pour tenter de débloquer la situation", a ajouté M. Cohn-Bendit.
Réputée pour ses coups de force contre des bateaux de pêcheurs, Sea Shepherd ("Berger de la mer") est une organisation non gouvernementale consacrée à la protection des océans. Basée aux Etats-Unis, elle a été fondée en 1977, après le départ de M. Watson de Greenpeace.
Contesté pour ses méthodes, celui que les membres de l'ONG appellent affectueusement le "Capitaine" avait déclaré dans un entretien avec l'AFP en 2010 n'avoir de comptes à rendre qu'aux baleines ou aux phoques.
"La seule Marine qui défend les océans, c'est la nôtre", avait ajouté ce marin à l'épaisse chevelure et barbe blanches.
"Les lois (qui protègent certaines espèces) existent mais les Etats ne veulent pas les faire respecter. Ils ont peur des pêcheurs! Notre but est de protéger les océans car, s'ils (les animaux marins) meurent, nous mourrons tous", avait-il ajouté.
Sea Shepherd a l'habitude de jeter du beurre rance à l'odeur pestilentielle sur les ponts des bateaux pour gêner les équipages et contaminer la viande, bloquer les hélices à l'aide de cordes. L'organisation n'a pas hésité non plus à éperonner en 1979 le baleinier Sierra, qui a coulé dans le port de Lisbonne.
Le Japon, pays toujours adepte de la chasse à la baleine, a qualifié par le passé ses méthodes de "terroristes".
M. Watson est accusé par le Costa Rica d'avoir violé le droit maritime lors du tournage du film documentaire "Les Seigneurs de la mer" (Sharkwater), qui dénonce la pratique du "shark finning" consistant à pêcher les requins pour leur couper et récupérer les ailerons puis à les rejeter à la mer.
Selon le site internet allemand de Sea Shepherd, l'incident a eu lieu au large du Guatemala et concernait un bateau de pêche costaricien, le Varadero, dont les membres d'équipage ont accusé l'organisation d'avoir voulu les tuer. Sea Shepherd affirme avoir des preuves du contraire en vidéo.
etb/oaa/jeb
M. Watson, de nationalité canadienne, a été interpellé en raison d'un mandat d'arrêt émis par San José et qui porte sur des faits datant de 2002, lors d'une campagne de Sea Shepherd contre la pêche aux requins, avait indiqué plus tôt à l'AFP le parquet de Francfort. Il est accusé d'avoir mis un danger un équipage costaricien lors de cette intervention en pleine mer.
"Mon client est consterné", a déclaré à l'AFP l'avocat de M. Watson, Oliver Wallasch à l'issue d'une audience d'une quarantaine de minutes au tribunal d'instance de Francfort. Il doit rester en prison jusqu'à ce que la demande du Costa Rica, qui veut le juger, soit examinée, "mais on ne sait combien de temps cela va prendre", a-t-il ajouté.
M. Watson, 61 ans, était en transit à Francfort et prévoyait initialement de se rendre en France pour y tenir des conférences, avant de revenir en Allemagne, a expliqué à l'AFP Olav Jost, un membre allemand de Sea Shepherd qui lui a tenu compagnie dans les premières heures de son arrestation à l'aéroport.
"Il était extrêmement surpris d'être arrêté car il s'était déjà rendu en Allemagne et ailleurs en Europe sans problèmes par le passé", a ajouté ce volontaire de l'organisation, jugeant l'affaire "politique".
"C'est complètement aberrant. Il y a quelque chose de bizarre dans cette Europe. Il entre officiellement en France et ailleurs et en Allemagne on en fait tout une affaire, alors que même Interpol dit qu'il n'y a plus de cas Paul Watson", a déclaré à l'AFP le député Vert européen Daniel Cohn-Bendit, l'un de ses proches.
"Je vais essayer d'intervenir auprès du gouvernement allemand pour tenter de débloquer la situation", a ajouté M. Cohn-Bendit.
Réputée pour ses coups de force contre des bateaux de pêcheurs, Sea Shepherd ("Berger de la mer") est une organisation non gouvernementale consacrée à la protection des océans. Basée aux Etats-Unis, elle a été fondée en 1977, après le départ de M. Watson de Greenpeace.
Contesté pour ses méthodes, celui que les membres de l'ONG appellent affectueusement le "Capitaine" avait déclaré dans un entretien avec l'AFP en 2010 n'avoir de comptes à rendre qu'aux baleines ou aux phoques.
"La seule Marine qui défend les océans, c'est la nôtre", avait ajouté ce marin à l'épaisse chevelure et barbe blanches.
"Les lois (qui protègent certaines espèces) existent mais les Etats ne veulent pas les faire respecter. Ils ont peur des pêcheurs! Notre but est de protéger les océans car, s'ils (les animaux marins) meurent, nous mourrons tous", avait-il ajouté.
Sea Shepherd a l'habitude de jeter du beurre rance à l'odeur pestilentielle sur les ponts des bateaux pour gêner les équipages et contaminer la viande, bloquer les hélices à l'aide de cordes. L'organisation n'a pas hésité non plus à éperonner en 1979 le baleinier Sierra, qui a coulé dans le port de Lisbonne.
Le Japon, pays toujours adepte de la chasse à la baleine, a qualifié par le passé ses méthodes de "terroristes".
M. Watson est accusé par le Costa Rica d'avoir violé le droit maritime lors du tournage du film documentaire "Les Seigneurs de la mer" (Sharkwater), qui dénonce la pratique du "shark finning" consistant à pêcher les requins pour leur couper et récupérer les ailerons puis à les rejeter à la mer.
Selon le site internet allemand de Sea Shepherd, l'incident a eu lieu au large du Guatemala et concernait un bateau de pêche costaricien, le Varadero, dont les membres d'équipage ont accusé l'organisation d'avoir voulu les tuer. Sea Shepherd affirme avoir des preuves du contraire en vidéo.
etb/oaa/jeb
Paul Watson, un shérif des mers controversé
Le militant canadien Paul Watson, détenu en Allemagne à la demande du Costa Rica qui veut le juger, a passé sa vie à défendre les baleines et les phoques en harcelant les pêcheurs avec des méthodes qui ont fait de ce "shérif des mers" un personnage controversé.
Réputé pour ses coups de force contre les chalutiers, M. Watson est le fondateur de l'organisation non gouvernementale Sea Shepherd ("Berger de la mer"), qui se consacre à la protection des océans. Il l'a créée en 1977 après une rupture avec Greenpeace.
Défenseur de l'"action directe", le Canadien a été arrêté dimanche à l'aéroport de Francfort en vertu d'une demande d'extradition du Costa Rica, qui l'accuse d'avoir mis en danger un équipage costaricien lors d'une opération contre la chasse aux requins en 2002.
Celui que les membres de l'ONG basée aux Etats-Unis appellent affectueusement le "Capitaine" avait déclaré dans un entretien à l'AFP en 2010 n'avoir de comptes à rendre qu'aux baleines ou aux phoques.
"La seule marine qui défend les océans, c'est la nôtre", avait ajouté ce marin à l'épaisse chevelure et à la barbe blanche.
"Les lois (qui protègent certaines espèces) existent, mais les Etats ne veulent pas les faire respecter. Ils ont peur des pêcheurs! Notre but est de protéger les océans, car s'ils meurent, nous mourrons tous", avait-il ajouté.
"Les seuls qui aient tout compris étaient les Polynésiens: quand ils découvraient qu'il y avait moins de poissons dans une zone, ils la mettaient en jachère 20, 30 ans, et si quelqu'un y pêchait... ils le tuaient".
Si ça ne tenait qu'à lui, il faudrait mettre plusieurs mers en jachère totale pendant 40 ans, dont la Méditerrannée, pour protéger les populations de thons.
Armé de son charisme, son ton provocateur, son discours percutant et alarmiste, Paul Watson, qui a débuté comme garde-côtes au Canada, multiplie conférences et interviews, quand il n'est pas en mer.
Il ne manque aucune campagne depuis qu'il a créé Sea Shepherd, après avoir quitté Greenpeace dont il est l'un des co-fondateurs et qu'il critique pour ses méthodes, trop molles à ses yeux.
Il a participé à déjà plus de 200 opérations musclées, médiatisées, pour sauver phoques, dauphins, thons, requins, et baleines.
L'objectif? Empêcher les pêcheurs d'agir et alerter le grand public.
La méthode? Jeter du beurre rance à l'odeur pestilentielle sur les ponts pour gêner l'équipage et contaminer la viande, bloquer les hélices à l'aide de cordes ... et surtout pousser les bateaux à fuir.
Son organisation n'a pas hésité non plus à éperonner en 1979 le baleinier Sierra, qui a coulé dans le port de Lisbonne, même si elle assure tout faire pour "ne mettre personne en danger".
Des méthodes de "terroristes", selon les autorités japonaises. Une étude publiée en 1998 par le Service canadien du renseignement de sécurité (contre-espionnage) associait de son côté la Sea Shepherd au "terrorisme lié à une cause particulière", en l'occurence les droits des animaux et l'environnement.
Fin décembre 2009, le trimaran dernier cri de l'ONG a fini au fond de l'océan, percuté par un des baleiniers japonais qui, en Antarctique, contournent le moratoire sur la chasse aux cétacés au nom de la "recherche scientifique". Depuis, il reste trois bateaux à l'organisation, dont un trimaran, le "Brigitte Bardot".
Réputé pour ses coups de force contre les chalutiers, M. Watson est le fondateur de l'organisation non gouvernementale Sea Shepherd ("Berger de la mer"), qui se consacre à la protection des océans. Il l'a créée en 1977 après une rupture avec Greenpeace.
Défenseur de l'"action directe", le Canadien a été arrêté dimanche à l'aéroport de Francfort en vertu d'une demande d'extradition du Costa Rica, qui l'accuse d'avoir mis en danger un équipage costaricien lors d'une opération contre la chasse aux requins en 2002.
Celui que les membres de l'ONG basée aux Etats-Unis appellent affectueusement le "Capitaine" avait déclaré dans un entretien à l'AFP en 2010 n'avoir de comptes à rendre qu'aux baleines ou aux phoques.
"La seule marine qui défend les océans, c'est la nôtre", avait ajouté ce marin à l'épaisse chevelure et à la barbe blanche.
"Les lois (qui protègent certaines espèces) existent, mais les Etats ne veulent pas les faire respecter. Ils ont peur des pêcheurs! Notre but est de protéger les océans, car s'ils meurent, nous mourrons tous", avait-il ajouté.
"Les seuls qui aient tout compris étaient les Polynésiens: quand ils découvraient qu'il y avait moins de poissons dans une zone, ils la mettaient en jachère 20, 30 ans, et si quelqu'un y pêchait... ils le tuaient".
Si ça ne tenait qu'à lui, il faudrait mettre plusieurs mers en jachère totale pendant 40 ans, dont la Méditerrannée, pour protéger les populations de thons.
Armé de son charisme, son ton provocateur, son discours percutant et alarmiste, Paul Watson, qui a débuté comme garde-côtes au Canada, multiplie conférences et interviews, quand il n'est pas en mer.
Il ne manque aucune campagne depuis qu'il a créé Sea Shepherd, après avoir quitté Greenpeace dont il est l'un des co-fondateurs et qu'il critique pour ses méthodes, trop molles à ses yeux.
Il a participé à déjà plus de 200 opérations musclées, médiatisées, pour sauver phoques, dauphins, thons, requins, et baleines.
L'objectif? Empêcher les pêcheurs d'agir et alerter le grand public.
La méthode? Jeter du beurre rance à l'odeur pestilentielle sur les ponts pour gêner l'équipage et contaminer la viande, bloquer les hélices à l'aide de cordes ... et surtout pousser les bateaux à fuir.
Son organisation n'a pas hésité non plus à éperonner en 1979 le baleinier Sierra, qui a coulé dans le port de Lisbonne, même si elle assure tout faire pour "ne mettre personne en danger".
Des méthodes de "terroristes", selon les autorités japonaises. Une étude publiée en 1998 par le Service canadien du renseignement de sécurité (contre-espionnage) associait de son côté la Sea Shepherd au "terrorisme lié à une cause particulière", en l'occurence les droits des animaux et l'environnement.
Fin décembre 2009, le trimaran dernier cri de l'ONG a fini au fond de l'océan, percuté par un des baleiniers japonais qui, en Antarctique, contournent le moratoire sur la chasse aux cétacés au nom de la "recherche scientifique". Depuis, il reste trois bateaux à l'organisation, dont un trimaran, le "Brigitte Bardot".