Passeport mobilité études : les parents d’étudiants sont inquiets


« Quatre-vingt pour cent des étudiants qui bénéficient aujourd’hui du passeport mobilité ne l’auront pas l’an prochain ». C'est la présidente de l’association de parents d’élèves étudiant en métropole (APEEM), Patricia Tiatia, qui le dit. Pour elle, beaucoup d’étudiants ne pourront pas poursuivre leurs études en raison du durcissement des conditions d’obtention du passeport mobilité.

Mardi, le Haut-commissariat tentait de calmer ces craintes en précisant que « ce nouveau principe d’attribution permettra de concentrer les crédits disponibles sur ceux qui en ont le plus besoin », et en détaillant ces nouveaux critères : les boursiers de l’Etat bénéficient de la prise en charge totale du coût de leur transport. Quant aux personnes ne bénéficiant pas de cette bourse de l’Etat, le cas sera étudié individuellement, et conduira le cas échéant à l’octroi d’une aide s’élevant à 50 % du prix du titre de voyage si le quotient familial du demandeur, c’est à dire le rapport entre les revenus annuels de 2010 et le nombre de parts de son foyer fiscal, est inférieur à 267 729 Fcfp/mois.

L’Etat estime que cette réforme nationale de la continuité territoriale mettra tous les ultramarins des collectivités d’outre-mer sur un pied d’égalité. Faux, selon l’APEEM, qui estime que « ce n’est pas ça l’égalité, parce que les prix des billets ne sont pas les mêmes dans tous les territoires d’Outre-mer. »
« Les étudiants non-boursiers auront beaucoup de mal à payer 50% du prix de leur billet, et c’est ça notre inquiétude », continue Patricia Tiatia, pour qui les billets d’avion sont désormais « aussi chers au moment de la rentrée de septembre que le reste de l’année. Ce qui est décevant, c’est qu’aucun de nos politiques n’a réagi à cette loi, et désormais c’est l’Etat qui s’en occupe » se désole-t-elle.

La présidente de l’APEEM convie les parents d’élèves étudiant en métropole à une réunion d’information le 14 avril à 17h à l’ISEPP. « Une centaine de parents nous ont déjà rejoints et je pense que nous serons nombreux le 14 », précise Patricia. Elle a par ailleurs pris contact avec les compagnies aériennes pour une éventuelle négociation du prix des billets d’avion. Cette solution de dernier recours impliquerait la création d’un groupement d’intérêt public.

De son côté, Taimana Ellacott, le président de la Fédération des associations des étudiants de Polynésie Française, a sollicité un rendez-vous avec la ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard.

Quant au vice-recteur, qui attribue les passeports mobilité études, il n'était pas disponible pour répondre à nos questions, mercredi après-midi.

Rédigé par F K le Mercredi 6 Avril 2011 à 15:14 | Lu 1147 fois