Passeport mobilité : « C’est la fin du tout gratuit »


Le vice-recteur Jean Claude Cirioni est en charge de l’attribution des passeports « mobilité études » et « mobilité formation professionnelle » en Polynésie française. Face à l’inquiétude des parents et des étudiants, il a accepté de revenir sur les nouvelles conditions d’obtention qui font polémique. Pour lui, l’Etat ne fait que « mieux répartir les priorités », en mettant l’accent sur le passeport formation professionnelle.

« Avec cette réforme, le système est inversé : le passeport mobilité études absorbait la plus grande partie des aides, maintenant c’est le passeport mobilité formation professionnelle qui est très avantageux », explique J.C. Cirioni.
Désormais, ceux qui souhaitent poursuivre hors de Polynésie française une formation professionnelle pourront en effet bénéficier, en plus d’une prise en charge de leur voyage à 100%, d’une allocation d’installation allant jusqu’à 800 €, d’une allocation complémentaire de mobilité plafonnée à 7 500 € pour la durée de la formation et d’une aide à l’accompagnement vers l’emploi de 1 400 € pour débuter dans la vie professionnelle.


NET RECUL DES AIDES SUR LE PASSEPORT MOBILITE ETUDES

Du côté du passeport mobilité études, par contre, le recul est net. Seuls les boursiers bénéficieront toujours d’une prise en charge du prix de leur billet à 100%. Les non-boursiers ne pourront prétendre qu’à une subvention équivalente à 50 % du prix de leur titre voyage, et ce seulement si le quotient familial du demandeur est inférieur à 26 420 € (l’équivalent de 267 729 F par mois). « C’est la fin du tout gratuit », reconnaît le vice-recteur, qui précise tout de même que l’Etat a entamé des discussions avec Air France et Air Tahiti pour garantir à ces étudiants des tarifs négociés « largement inférieurs aux prix publics ». A titre d’exemple, le tarif négocié par l’Etat l’an dernier était au mieux de 120 000 F hors taxes pour un aller retour Paris/Papeete. Ces tarifs seront fixés fin avril.

L’an dernier, 1 000 étudiants avaient bénéficé du passeport mobilité, pour un montant total de 207 millions. Impossible de savoir à l’heure actuelle combien de ces étudiants seront exclus du dispositif, puisqu’en l’absence d’impôt sur le revenu en Polynésie, le calcul du quotient familial des étudiants demandeurs n’a encore jamais été réalisé. « Aujourd’hui, on ignore le nombre d’étudiants qui en bénéficieront », reconnaît le vice-recteur.


Rédigé par F K le Jeudi 7 Avril 2011 à 15:54 | Lu 1639 fois