Pas de trêve pour le thon obèse dans le Pacifique occidental


Photographie : Un navire affrété par la CPS pour des opérations de marquage s’approche d’un senneur pour récupérer plusieurs marques trouvées sur des poissons capturés pendant la journée. Le marquage est l’un des principaux outils employés par la CPS pour surveiller l’état des stocks des thonidés. Photographe : Malo Hosken, CPS Reproduction libre de droits.
Le 25 janvier 2012, Secrétariat général de la Communauté du Pacifique, Nouméa (Nouvelle-Calédonie) – Les flottilles de pêche thonière du Pacifique occidental et central continuent de surexploiter la ressource en thon obèse dans ce qui constitue la plus grande zone de pêche thonière du monde, comme l’indique le rapport 2010 d’évaluation de la pêche thonière que publie ce mois-ci le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS).

Si l’espèce n’est pas menacée d’extinction, et ne le sera probablement jamais, l’évaluation révèle qu’il est nécessaire de réduire l’effort de pêche du thon obèse d’au moins 32 % par rapport aux niveaux moyens de 2006-2009 si l’on veut garantir une exploitation durable du stock.
En s’appuyant sur des données halieutiques et biologiques, dont certaines remontent aux années 50, la CPS a évalué les tendances récentes et l’état actuel des stocks des quatre principales espèces de thon ciblées par les pêcheurs : bonite, thon jaune, thon obèse et germon du sud.
Le total 2010 des captures de ces quatre espèces est estimé à 2 421 113 tonnes, soit le deuxième rang des prises records jamais enregistrées pour la pêche thonière. Ces captures représentent 83 % des prises totales du Pacifique et 60 % des captures mondiales de thonidés.
« Globalement, les pêcheries thonières sont en meilleure santé dans le Pacifique que partout ailleurs dans le monde, » explique John Hampton, Directeur du Programme pêche hauturière de la CPS. « Sur une échelle de 1 à 10, nous leur donnons une note de 6-7, soit notre feu vert avec quelques passages à l’orange. »
« Cela dit, nous assistons depuis de nombreuses années à une hausse tendancielle des captures totales de thonidés, avant tout en raison de l’augmentation des prises réalisées à la senne, qui comptent pour 75 % du total enregistré en 2010. »

Le thon obèse ne représente que 5 % du total des prises des thoniers. La majorité des thons obèses capturés sont pêchés dans les zones équatoriales tant par des senneurs que par des palangriers. Les senneurs et les navires philippins et indonésiens pratiquant la pêche de surface capturent de nombreux thons obèses de petite taille.
S’agissant du thon jaune, de la bonite et du germon, le rapport d’évaluation fait état d’une exploitation modérée et d’une relative bonne santé des stocks. Toutefois, John Hampton souligne qu’il faut rester prudent et insiste sur l’importance d’une gestion responsable pour garantir la viabilité des stocks.
« Le fait que le niveau d’exploitation de certaines espèces soit généralement jugé acceptable ne permet pas d’envisager une augmentation des prises, » précise M. Hampton. « Il est temps de penser à limiter le niveau des captures, ou l’effort de pêche, à peu près aux niveaux actuels. »
En particulier, le rapport préconise un gel du niveau des prises de thon jaune dans le Pacifique occidental équatorial et la prise éventuelle de mesures de restriction pour la pêche de la bonite.

Téléchargement du rapport et de la note d’orientation :

Le rapport complet La pêche thonière dans le Pacifique occidental et central : bilan de l'activité halieutique et état actuel des stocks de thonidés (2010) est disponible en version anglaise depuis le site:
http://www.spc.int/oceanfish/
La note d'orientation s’y rapportant peut être téléchargée en cliquant sur le lien suivant :
http://www.spc.int/DigitalLibrary/Doc/FAME/Brochures/Policy_Brief14_12_VF.pdf



Rédigé par communiqué de la Communauté du Pacifique (CPS). le Mardi 24 Janvier 2012 à 15:29 | Lu 923 fois