Paris, France | AFP | dimanche 07/05/2017 - Un mois de tensions et de pièges en tous genres se profile pour Emmanuel Macron, élu très largement président dimanche mais qui doit transformer l'essai aux législatives mi-juin afin de pouvoir mettre en application son programme.
"On a conscience qu'il n'y aura pas d'état de grâce. Mais il n'y aura pas d'état de stress non plus", résume Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche!, en assurant que M. Macron "sait parfaitement que les attentes sont fortes".
Il n'est effectivement promis aucun répit au nouveau chef de l'Etat, déjà refroidi par l'immédiate polémique qui a suivi son dîner dans une brasserie parisienne pour fêter le résultat du premier tour.
Elu face à Marine Le Pen avec les voix composites de droite comme de gauche, après avoir engrangé 24% des suffrages au premier tour, M. Macron a été largement prévenu entre les deux tours que bulletin à son nom ne valait pas adhésion.
"Le résultat de dimanche sera un soutien à la République et non à sa politique", a ainsi assuré mercredi le candidat socialiste Benoît Hamon, en promettant qu'il s'opposerait "sans ambiguïté" au projet de M. Macron.
Même avertissement vendredi du secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer qui a invité M. Macron "à comprendre que son élection ne sera pas le résultat d’un débat de campagne présidentielle normal (...) et à admettre que ce sera le vote des Français aux élections législatives qui décidera démocratiquement de la majorité et donc de la politique qu’ils auront choisie pour la France".
Quant au journaliste-réalisateur et candidat aux législatives soutenu par La France insoumise François Ruffin, il a mis en garde le nouveau président sur sa "légitimité fragile": "Ça se respire dans l'air: vous êtes haï", a-t-il carrément affirmé.
Cette opposition devrait descendre dans la rue dès lundi, à l'appel de sections CGT, SUD ou Unef, qui n'ont jamais accepté la fin de la bataille contre la loi travail, et veulent marquer le coup d'entrée.
Dans ce contexte, M. Macron n'aura aucun droit à l'erreur surtout qu'il vise la majorité à l'Assemblée nationale pour faire passer rapidement ses réformes, comme celle du code du travail.
Dans les jours à venir, M. Macron doit dévoiler ses candidats aux législatives, alors que 14 noms seulement sont pour l'heure connus.
- Inflexion à droite -
Le président-élu a longtemps été l'apôtre d'une ligne intransigeante en rejetant tout accord d'appareil, sauf avec le MoDem, et en demandant à chacun de s'inscrire sous l'étiquette "En Marche!", afin d'assurer à son parti un maximum de subventions publiques qui sont corrélées aux résultats des législatives.
Cette position semble s'être légèrement infléchie. "Je ne demande à personne de déchirer sa carte (d'un autre parti, ndlr), parce qu'à titre personnel, les gens peuvent toujours garder des engagements", a-t-il déclaré vendredi.
"Il est évident qu'il devra basculer vers une majorité présidentielle, une forme de coalition", décrypte un rallié de droite de M. Macron. "Là, il est dans une posture de négociation mais je n'ai jamais cru qu'il tiendrait cette position dure", ajoute-t-il.
M. Macron, dont l'électorat et les soutiens penchent à gauche, cherche à rééquilibrer. Un petit groupe de députés LR pourrait ainsi tendre la main à M. Macron, et rejoindre la majorité présidentielle, sans avoir à adhérer à En Marche!
"Ce n'est pas la peine qu'ils soient nombreux non plus. Ce week-end ça va se décanter. Ca négocie beaucoup", confirme ce soutien de droite de M. Macron.
Mais cela impliquerait que ces élus n'aient pas de candidat En Marche! en face aux législatives, alors que M. Macron a juré qu'il alignerait des représentants dans les 577 circonscriptions.
M. Macron devra aussi se débrouiller avec sa promesse d'intégrer des membres de la société civile aux législatives (au moins 50%) comme dans son gouvernement de transition jusqu'aux élections, avec la part de danger que cela suppose.
"C'est un risque colossal car les erreurs, on les fait au début et on ne peut pas se le permettre en vue des législatives", estime ce conseiller, qui attend avec impatience de voir les subtils dosages employés pour composer l'exécutif dans les prochains jours, secret bien gardé par M. Macron.
"On a conscience qu'il n'y aura pas d'état de grâce. Mais il n'y aura pas d'état de stress non plus", résume Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche!, en assurant que M. Macron "sait parfaitement que les attentes sont fortes".
Il n'est effectivement promis aucun répit au nouveau chef de l'Etat, déjà refroidi par l'immédiate polémique qui a suivi son dîner dans une brasserie parisienne pour fêter le résultat du premier tour.
Elu face à Marine Le Pen avec les voix composites de droite comme de gauche, après avoir engrangé 24% des suffrages au premier tour, M. Macron a été largement prévenu entre les deux tours que bulletin à son nom ne valait pas adhésion.
"Le résultat de dimanche sera un soutien à la République et non à sa politique", a ainsi assuré mercredi le candidat socialiste Benoît Hamon, en promettant qu'il s'opposerait "sans ambiguïté" au projet de M. Macron.
Même avertissement vendredi du secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer qui a invité M. Macron "à comprendre que son élection ne sera pas le résultat d’un débat de campagne présidentielle normal (...) et à admettre que ce sera le vote des Français aux élections législatives qui décidera démocratiquement de la majorité et donc de la politique qu’ils auront choisie pour la France".
Quant au journaliste-réalisateur et candidat aux législatives soutenu par La France insoumise François Ruffin, il a mis en garde le nouveau président sur sa "légitimité fragile": "Ça se respire dans l'air: vous êtes haï", a-t-il carrément affirmé.
Cette opposition devrait descendre dans la rue dès lundi, à l'appel de sections CGT, SUD ou Unef, qui n'ont jamais accepté la fin de la bataille contre la loi travail, et veulent marquer le coup d'entrée.
Dans ce contexte, M. Macron n'aura aucun droit à l'erreur surtout qu'il vise la majorité à l'Assemblée nationale pour faire passer rapidement ses réformes, comme celle du code du travail.
Dans les jours à venir, M. Macron doit dévoiler ses candidats aux législatives, alors que 14 noms seulement sont pour l'heure connus.
- Inflexion à droite -
Le président-élu a longtemps été l'apôtre d'une ligne intransigeante en rejetant tout accord d'appareil, sauf avec le MoDem, et en demandant à chacun de s'inscrire sous l'étiquette "En Marche!", afin d'assurer à son parti un maximum de subventions publiques qui sont corrélées aux résultats des législatives.
Cette position semble s'être légèrement infléchie. "Je ne demande à personne de déchirer sa carte (d'un autre parti, ndlr), parce qu'à titre personnel, les gens peuvent toujours garder des engagements", a-t-il déclaré vendredi.
"Il est évident qu'il devra basculer vers une majorité présidentielle, une forme de coalition", décrypte un rallié de droite de M. Macron. "Là, il est dans une posture de négociation mais je n'ai jamais cru qu'il tiendrait cette position dure", ajoute-t-il.
M. Macron, dont l'électorat et les soutiens penchent à gauche, cherche à rééquilibrer. Un petit groupe de députés LR pourrait ainsi tendre la main à M. Macron, et rejoindre la majorité présidentielle, sans avoir à adhérer à En Marche!
"Ce n'est pas la peine qu'ils soient nombreux non plus. Ce week-end ça va se décanter. Ca négocie beaucoup", confirme ce soutien de droite de M. Macron.
Mais cela impliquerait que ces élus n'aient pas de candidat En Marche! en face aux législatives, alors que M. Macron a juré qu'il alignerait des représentants dans les 577 circonscriptions.
M. Macron devra aussi se débrouiller avec sa promesse d'intégrer des membres de la société civile aux législatives (au moins 50%) comme dans son gouvernement de transition jusqu'aux élections, avec la part de danger que cela suppose.
"C'est un risque colossal car les erreurs, on les fait au début et on ne peut pas se le permettre en vue des législatives", estime ce conseiller, qui attend avec impatience de voir les subtils dosages employés pour composer l'exécutif dans les prochains jours, secret bien gardé par M. Macron.