Paris, France | AFP | mardi 04/09/2018 - Chaque jour en France, un nouveau-né subit les conséquences néfastes de la consommation d'alcool par sa mère enceinte, selon les autorités sanitaires, qui insistent sur le mot d'ordre "Zéro alcool pendant la grossesse".
L'agence sanitaire Santé publique France a dévoilé mardi la première estimation nationale des troubles causés par l'alcoolisation foetale chez les nouveau-nés.
Entre 2006 et 2013, 3.207 d'entre eux (soit environ un par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à la consommation d'alcool par leur mère quand elle était enceinte.
Sur ce total, 452 nouveau-nés (soit un par semaine) étaient atteints par un syndrome d'alcoolisation foetale (SAF), forme la plus grave de ces troubles. Ces chiffres sont sous-estimés en raison de la difficulté du diagnostic, prévient l'agence sanitaire.
"L'alcool traverse le placenta et est toxique pour le bébé", a expliqué François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, lors d'une conférence de presse.
Potentiellement, les conséquences peuvent être lourdes: anomalies physiques (retard de croissance, malformations) et neurodéveloppementales (retard mental, déficit de l'attention, problèmes de mémoire, difficultés d'apprentissage...).
"Le SAF est la première cause de handicap mental non génétique à la naissance et d'inadaptation sociale de l'enfant et il est entièrement évitable", insiste l'étude de Santé publique France.
Les régions les plus touchées sont la Réunion, la Haute-Normandie et le Nord-Pas-de-Calais.
"C'est un risque majeur de perturbation du développement de l'enfant et il n'a pas forcément la place qu'ont les autres (génétique et accidentel, ndlr) dans notre système de santé", estime le neuropédiatre David Germanaud.
Santé publique France lancera une campagne d'information le 9 septembre, à l'occasion de la journée mondiale du SAF. Son slogan: "Par précaution, zéro alcool pendant la grossesse".
"On ne connaît pas de dose à partir de laquelle on peut affirmer qu'il n'y a pas de danger pour le bébé", souligne Caroline Marcel-Orzechowski, chargée de la campagne.
Elle concède que le message d'abstinence totale peut être "difficile à accepter" dans un pays où la consommation d'alcool, et notamment de vin, a une dimension culturelle.
D'où l'importance de ne pas culpabiliser les femmes et d'opter pour une "communication bienveillante". La campagne "rappelle aux femmes qu'elles ont le libre choix de consommer de l'alcool mais que ça comporte des risques", fait valoir Caroline Marcel-Orzechowski.
La lutte contre la consommation d'alcool par les femmes enceintes est l'un des chevaux de bataille de la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Le plan santé du gouvernement prévoit ainsi d'augmenter "significativement" la taille du pictogramme "interdit aux femmes enceintes" présent sur les bouteilles d'alcool (vin compris) depuis 2007.
La mise en oeuvre de cette mesure est espérée en 2019, "en concertation avec l'ensemble des acteurs", selon le texte du plan.
Mais des résistances existent du côté du lobby de l'alcool.
Mi-juillet, de grands domaines viticoles avaient ainsi estimé que le logo sur les dangers de l'alcool pour les femmes enceintes était une image "mortifère" qui fait du vin un "produit délictueux", des termes contestés par la ministre.
Selon Santé publique France, une prise de conscience a lieu dans la population sur les risques de l'alcool pendant la grossesse.
"De 2015 à 2017, on est passé de 25 à 44% des Français qui savent qu'il y a un risque", commente M. Bourdillon.
"Aujourd'hui, une femme sur dix dit consommer de l'alcool pendant sa grossesse. Notre objectif, c'est de réduire au maximum cette consommation", ajoute-t-il.
Les femmes qui se posent des questions peuvent se tourner vers le dispositif d'aide Alcool Info Service (par téléphone au 0 980 980 930 et sur internet, www.alcool-info-service.fr).
Au-delà des consommations ponctuelles, l'autre enjeu est d'assurer le suivi des femmes dépendantes à l'alcool. "Pour ces femmes-là, on n'aura pas +Zéro alcool pendant la grossesse+", prévient le Dr Germanaud.
L'agence sanitaire Santé publique France a dévoilé mardi la première estimation nationale des troubles causés par l'alcoolisation foetale chez les nouveau-nés.
Entre 2006 et 2013, 3.207 d'entre eux (soit environ un par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à la consommation d'alcool par leur mère quand elle était enceinte.
Sur ce total, 452 nouveau-nés (soit un par semaine) étaient atteints par un syndrome d'alcoolisation foetale (SAF), forme la plus grave de ces troubles. Ces chiffres sont sous-estimés en raison de la difficulté du diagnostic, prévient l'agence sanitaire.
"L'alcool traverse le placenta et est toxique pour le bébé", a expliqué François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, lors d'une conférence de presse.
Potentiellement, les conséquences peuvent être lourdes: anomalies physiques (retard de croissance, malformations) et neurodéveloppementales (retard mental, déficit de l'attention, problèmes de mémoire, difficultés d'apprentissage...).
"Le SAF est la première cause de handicap mental non génétique à la naissance et d'inadaptation sociale de l'enfant et il est entièrement évitable", insiste l'étude de Santé publique France.
Les régions les plus touchées sont la Réunion, la Haute-Normandie et le Nord-Pas-de-Calais.
"C'est un risque majeur de perturbation du développement de l'enfant et il n'a pas forcément la place qu'ont les autres (génétique et accidentel, ndlr) dans notre système de santé", estime le neuropédiatre David Germanaud.
Santé publique France lancera une campagne d'information le 9 septembre, à l'occasion de la journée mondiale du SAF. Son slogan: "Par précaution, zéro alcool pendant la grossesse".
- Prise de conscience -
"On ne connaît pas de dose à partir de laquelle on peut affirmer qu'il n'y a pas de danger pour le bébé", souligne Caroline Marcel-Orzechowski, chargée de la campagne.
Elle concède que le message d'abstinence totale peut être "difficile à accepter" dans un pays où la consommation d'alcool, et notamment de vin, a une dimension culturelle.
D'où l'importance de ne pas culpabiliser les femmes et d'opter pour une "communication bienveillante". La campagne "rappelle aux femmes qu'elles ont le libre choix de consommer de l'alcool mais que ça comporte des risques", fait valoir Caroline Marcel-Orzechowski.
La lutte contre la consommation d'alcool par les femmes enceintes est l'un des chevaux de bataille de la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Le plan santé du gouvernement prévoit ainsi d'augmenter "significativement" la taille du pictogramme "interdit aux femmes enceintes" présent sur les bouteilles d'alcool (vin compris) depuis 2007.
La mise en oeuvre de cette mesure est espérée en 2019, "en concertation avec l'ensemble des acteurs", selon le texte du plan.
Mais des résistances existent du côté du lobby de l'alcool.
Mi-juillet, de grands domaines viticoles avaient ainsi estimé que le logo sur les dangers de l'alcool pour les femmes enceintes était une image "mortifère" qui fait du vin un "produit délictueux", des termes contestés par la ministre.
Selon Santé publique France, une prise de conscience a lieu dans la population sur les risques de l'alcool pendant la grossesse.
"De 2015 à 2017, on est passé de 25 à 44% des Français qui savent qu'il y a un risque", commente M. Bourdillon.
"Aujourd'hui, une femme sur dix dit consommer de l'alcool pendant sa grossesse. Notre objectif, c'est de réduire au maximum cette consommation", ajoute-t-il.
Les femmes qui se posent des questions peuvent se tourner vers le dispositif d'aide Alcool Info Service (par téléphone au 0 980 980 930 et sur internet, www.alcool-info-service.fr).
Au-delà des consommations ponctuelles, l'autre enjeu est d'assurer le suivi des femmes dépendantes à l'alcool. "Pour ces femmes-là, on n'aura pas +Zéro alcool pendant la grossesse+", prévient le Dr Germanaud.