Partage d’expérience au forum des métiers du collège de Paopao


Tahiti le 25 janvier 2023 – Une trentaine de professionnels a participé au forum des métiers organisé par le collège de Paopao mercredi à Moorea. Un partage d’expérience qui s’est adressé cette année aux classes de 4e et de 3e.
 
Le collège de Paopao a organisé mercredi son forum des métiers. Particularité cette année les élèves des classes de 4e ont pu profiter de l’expérience et des conseils de la trentaine de professionnels qui ont répondu à l’appel de l’établissement. Certains d’entre eux ont même réussi à faire tourner la tête de ces élèves. À l’instar de Puairau, collégien en classe de 3e : “J’hésite maintenant entre être comptable ou dans la police. Mais j’ai un penchant pour la police car mon papa y a travaillé. J’aimerais reprendre sa relève. Et pour y arriver, il faut que je travaille bien à l’école.”

Hanaiti, aussi, a beaucoup apprécié ces échanges avec les professionnels : “C’était bien de les rencontrer. Je voulais être professeure de français mais après avoir discuté avec eux, je vais peut-être changer de voie et me diriger vers le tourisme car tu es proche de la nature, de la mer, et tu es en contact aussi avec les touristes.” Même son de cloche pour Poihere, qui a profité de l’événement pour puiser des informations dans les différents ateliers, comme celui de la mode : “C’est top car tu peux faire des motifs bien de chez nous sur des vêtements et ainsi partager et parler de notre culture.”

Le parcours des anciens

Un professionnel de la production audiovisuelle, Manu de Schoenburg, est venu partager sa passion avec ces collégiens. “Si cela peut inspirer des jeunes, tant mieux”, estime-t-il.
Ronald Teraiharoa, très jeune entrepreneur de l’île sœur, explique qu’il est surtout pour exposer “la vérité que l’on rencontre dans notre activité professionnelle. En plus, en tant qu’ancien élève du collège, c’est bien de parler de notre parcours et de ce qui nous a porté à être ce que l’on est maintenant”.

Mais nombreux sont d’accord sur un point : il n’est pas toujours évident de capter l’attention de ces collégiens. “C’était surtout un exercice assez difficile d’intéresser des élèves pendant une heure. J’ai donc un profond respect pour le travail des professeurs”, assure Manu de Schoenburg. Reia Rochette, artisane bien connue de Moorea, préfère tempérer : “Disons qu’à cet âge ils ne savent pas trop ce qu’ils veulent faire encore ».

Malgré la diversité de leurs professions, ces trois professionnels se rejoignent sur un point : ils travaillent à leur compte. “L’étape ultime pour ces jeunes, c’est d’être leur propre patron. Je suis dans le BTP et je leur ai tout de suite dit que s’ils voulaient avoir les mains propres de 7 à 18 heures ce secteur d’activité n’était pas fait pour eux. On a un métier qui est très salissant et ceux qui ont peur de se salir savent où il ne faut pas aller”, a ironisé Ronald Teraiharoa.

Être à son compte est également un aboutissement pour Reia Rochette “et je pense que le message est passé”, estime-t-elle. Elle se souvient avoir travaillé dans la fonction publique mesure bien aujourd’hui tous les avantages d’être son propre patron : “Plus personne ne m’embête. Je gère moi-même mon entreprise. Je crois que cette perspective les a motivés.”

“Plus tôt ils ont l’information, mieux ils choisissent”

Poema Kelley professeur d’anglais et organisatrice du forum des métiers du collège de Paopao a fait le choix cette année d’inviter des anciens du collège et des parents d’élève “pour qu’ils expliquent à nos jeunes ce qu’ils ont fait pour arriver où ils sont aujourd’hui, même s’ils n’étaient pas forcément bon en classe. Car ce n’est pas parce qu’on n’est pas bon en classe qu’on ne peut pas réussir dans la vie et avoir un super métier”.
 
Pour le principal du collège de Paopao, Jean-Michel Haran, un tel événement doit aider les élèves à s’orienter. À la différence de la précédente édition, réservée aux élèves de 3e, cette année les classes de 4e étaient également invitées à participer : “Plus tôt ils ont l’information, mieux ils choisissent. Et cela peut éviter des situations de décrochage. […] Quand on parle de métier, pour certains c’est dans quatre ou cinq ans. Là au moins, ils voient le lien entre l’école et le métier.”

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 25 Janvier 2024 à 16:30 | Lu 1105 fois