De gauche à droite, Cécile Moreau directrice de l'Apaj (association polyvalente d'actions judiciaires) qui vient notamment en aide aux victimes des violences conjugales ; Heimata Tang de la délégation à la famille et Tea Frogier, la ministre des solidarités et de la condition féminine lors de la présentation des actions qui seront menées ce mercredi pour la célébration de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes.
PAPEETE, le 23 novembre 2015. Pour célébrer la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes ce mercredi 25 novembre, la délégation à la famille et à la condition féminine a ciblé ses interventions sur les jeunes couples. L'objectif : prévenir les violences avant qu'elles ne se produisent et introduire le dialogue chez les adolescents qui expérimentent leurs premières relations de couple.
L'an dernier, déjà cette célébration de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, avait été abordée en Polynésie par le prisme de la jeunesse. En partant d'un constat simple : dès les premiers émois amoureux en Polynésie, une certaine forme de violence verbale ou physique s'exprime déjà. Avec des attitudes de jalousie, parfois poussées à l'extrême, des sentiments d'appartenance de l'un sur l'autre, des manques de repères évidents sur la façon d'exprimer ses sentiments et de les partager observés aussi bien par les acteurs sociaux du Fare Tama Hau ou par les référents de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ). Une campagne de communication "heureux à deux : stop aux violences dans les jeunes couples" avait été lancée pour une durée d'une année.
Cette campagne vient d'aboutir à la l'élaboration d'une mallette pédagogique destinée aux établissements scolaires et associations qui œuvrent avec ce public d'adolescents (14-17 ans). Jusqu'en juin prochain, cette mallette pédagogique sera testée dans huit établissements scolaires (collèges et lycées) avant d'être généralisée sur tout le territoire et au besoin, modifiée en fonction de l'utilisation qui en sera faite au cours de ces mois de tests (voir en encadré ci-dessous). "Nous avons voulu que cette mallette soit faite afin que les jeunes eux-mêmes s'adressent aux jeunes avec leurs mots, leurs expressions avec cette volonté forte de tenter d'éviter le passage à l'acte de la violence entre ces jeunes couples plutôt que d'avoir à soigner ensuite le préjudice subi" explique Tea Frogier, la ministre des solidarités et de la condition féminine.
Tea Frogier ne s'illusionne pas pour autant, "il faudra toujours des actions curatives". La preuve au sein de l'association polyvalente d'actions judiciaires (Apaj) qui travaille aussi bien avec les victimes qu'avec les auteurs de violence, 20% des cas concernent des violences entre conjoints. Chaque année plus de 500 victimes de violences conjugales sont traitées en Polynésie française. La ministre estime néanmoins que cibler l'action de prévention sur le sujet des violences faites aux femmes sur les couples adolescents, ces adultes de demain, a un sens pour l'avenir, pour une prise de conscience dès les premiers pas dans ces relations amoureuses. Pour leur rappeler que ces amours adolescentes, même si elles ne durent pas le plus souvent sont la matrice des relations de couple que ces adultes vivront ensuite. Que la pression des copains, du petit-copain (ou copine), des réseaux sociaux ne doit pas conduire à des décisions que ne sont pas réfléchies et surtout désirées.
L'an dernier, déjà cette célébration de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, avait été abordée en Polynésie par le prisme de la jeunesse. En partant d'un constat simple : dès les premiers émois amoureux en Polynésie, une certaine forme de violence verbale ou physique s'exprime déjà. Avec des attitudes de jalousie, parfois poussées à l'extrême, des sentiments d'appartenance de l'un sur l'autre, des manques de repères évidents sur la façon d'exprimer ses sentiments et de les partager observés aussi bien par les acteurs sociaux du Fare Tama Hau ou par les référents de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ). Une campagne de communication "heureux à deux : stop aux violences dans les jeunes couples" avait été lancée pour une durée d'une année.
Cette campagne vient d'aboutir à la l'élaboration d'une mallette pédagogique destinée aux établissements scolaires et associations qui œuvrent avec ce public d'adolescents (14-17 ans). Jusqu'en juin prochain, cette mallette pédagogique sera testée dans huit établissements scolaires (collèges et lycées) avant d'être généralisée sur tout le territoire et au besoin, modifiée en fonction de l'utilisation qui en sera faite au cours de ces mois de tests (voir en encadré ci-dessous). "Nous avons voulu que cette mallette soit faite afin que les jeunes eux-mêmes s'adressent aux jeunes avec leurs mots, leurs expressions avec cette volonté forte de tenter d'éviter le passage à l'acte de la violence entre ces jeunes couples plutôt que d'avoir à soigner ensuite le préjudice subi" explique Tea Frogier, la ministre des solidarités et de la condition féminine.
Tea Frogier ne s'illusionne pas pour autant, "il faudra toujours des actions curatives". La preuve au sein de l'association polyvalente d'actions judiciaires (Apaj) qui travaille aussi bien avec les victimes qu'avec les auteurs de violence, 20% des cas concernent des violences entre conjoints. Chaque année plus de 500 victimes de violences conjugales sont traitées en Polynésie française. La ministre estime néanmoins que cibler l'action de prévention sur le sujet des violences faites aux femmes sur les couples adolescents, ces adultes de demain, a un sens pour l'avenir, pour une prise de conscience dès les premiers pas dans ces relations amoureuses. Pour leur rappeler que ces amours adolescentes, même si elles ne durent pas le plus souvent sont la matrice des relations de couple que ces adultes vivront ensuite. Que la pression des copains, du petit-copain (ou copine), des réseaux sociaux ne doit pas conduire à des décisions que ne sont pas réfléchies et surtout désirées.
Le contenu de la mallette pédagogique : des flyers, des questionnaires sur les thématiques, un CD. Il s'agit avec ces outils d'ouvrir le débat dans les classes (à partir de la 3e). Pour l'instant une cinquantaine de mallettes est en circulation. Après une phase de test dans les établissements pilotes, la mallette sera proposée à l'ensemble des établissements du secondaire.
Une mallette pédagogique pour des établissements pilote
Fruit du travail mené depuis l'an dernier sur le thème de "Stop aux violences dans les jeunes couples", une mallette pédagogique sera présentée ce mercredi à 230 collégiens et lycéens de Tahiti et Moorea en salle polyvalente de la mairie de Pirae, mais aussi via Internet à des établissements scolaires dans les îles : collège de Bora Bora, lycée de Uturoa, LP protestant de Uturoa, collège de Atunoa. "Des signaux alarmants comme de la jalousie excessive ou l'utilisation de menaces ont été repérés au sein des jeunes couples adolescents et nous avons voulu, en prenant le contre-pied de campagnes précédentes non pas communiquer sur ce qui ne va pas mais montrer à ces jeunes quelles peuvent être les solutions" explique Heimata Tang de la délégation à la famille.
Cinq thématiques sont abordées dans cette mallette pédagogique : la communication, la sexualité (comment en parler entre jeunes), l'usage des réseaux sociaux et leurs dangers, le respect et la confiance. Ce mercredi matin, des saynètes de relations de couples de jeunes seront interprétées "en live" et ouvriront la discussion et le débat avec l'ensemble des participants pour une expérience inédite de "théâtre forum" afin de créer une communication interactive entre les acteurs et la salle. La discussion des jeunes s'appuiera également sur un court métrage réalisé par l'atelier de production audiovisuelle du lycée Gauguin, Social Wild Web. Le court métrage de 7 minutes sera ensuite diffusé jusqu'au 1er décembre dans les sept salles de cinéma de Pacific Films.
L'après-midi, à partir de 13 heures, est organisée une conférence axée vers les professionnels et les associations qui travaillent sur les problématiques de violences conjugales. Sera présentée notamment la politique pénale existante en Polynésie française par la juge aux affaires familiales, mais aussi par l'Apaj. L'association polyvalente d'actions judiciaires mène à la fois un travail de soutien et de reconstruction avec les victimes mais aussi avec les auteurs de violence, via notamment des stages de citoyenneté. L'Apaj présentera notamment le tout nouveau dispositif d'évaluation personnalisée des victimes.
Fruit du travail mené depuis l'an dernier sur le thème de "Stop aux violences dans les jeunes couples", une mallette pédagogique sera présentée ce mercredi à 230 collégiens et lycéens de Tahiti et Moorea en salle polyvalente de la mairie de Pirae, mais aussi via Internet à des établissements scolaires dans les îles : collège de Bora Bora, lycée de Uturoa, LP protestant de Uturoa, collège de Atunoa. "Des signaux alarmants comme de la jalousie excessive ou l'utilisation de menaces ont été repérés au sein des jeunes couples adolescents et nous avons voulu, en prenant le contre-pied de campagnes précédentes non pas communiquer sur ce qui ne va pas mais montrer à ces jeunes quelles peuvent être les solutions" explique Heimata Tang de la délégation à la famille.
Cinq thématiques sont abordées dans cette mallette pédagogique : la communication, la sexualité (comment en parler entre jeunes), l'usage des réseaux sociaux et leurs dangers, le respect et la confiance. Ce mercredi matin, des saynètes de relations de couples de jeunes seront interprétées "en live" et ouvriront la discussion et le débat avec l'ensemble des participants pour une expérience inédite de "théâtre forum" afin de créer une communication interactive entre les acteurs et la salle. La discussion des jeunes s'appuiera également sur un court métrage réalisé par l'atelier de production audiovisuelle du lycée Gauguin, Social Wild Web. Le court métrage de 7 minutes sera ensuite diffusé jusqu'au 1er décembre dans les sept salles de cinéma de Pacific Films.
L'après-midi, à partir de 13 heures, est organisée une conférence axée vers les professionnels et les associations qui travaillent sur les problématiques de violences conjugales. Sera présentée notamment la politique pénale existante en Polynésie française par la juge aux affaires familiales, mais aussi par l'Apaj. L'association polyvalente d'actions judiciaires mène à la fois un travail de soutien et de reconstruction avec les victimes mais aussi avec les auteurs de violence, via notamment des stages de citoyenneté. L'Apaj présentera notamment le tout nouveau dispositif d'évaluation personnalisée des victimes.
Pour suivre cette matinée de discussion et d'échanges sur les violences au sein des jeunes couples, écouter les façons de gérer ces situations et de trouver des solutions adaptées, sans être sur place à la mairie de Pirae, une diffusion "en live streaming" sur Internet est prévue ce mercredi 25 novembre en suivant le lien ci-dessous, de 8h45 à 11h45
Il suffira de CLIQUER ICI
ou de se connecter depuis un ordinateur sur Internet à l'adresse suivante :
https://www.youtube.com/watch?v=mo2bGcjIocY&sns=em
Il suffira de CLIQUER ICI
ou de se connecter depuis un ordinateur sur Internet à l'adresse suivante :
https://www.youtube.com/watch?v=mo2bGcjIocY&sns=em
Le triste "record" de la Polynésie….
En France, tous les deux jours, un homicide est commis au sein du couple.
En 2012, 174 personnes sont décédées victimes de leur conjoint ou ex-partenaire : 148 d'entre elles étaient des femmes. Avec ce terrible constat : en 2012, la Polynésie française détient un "record" national. Celui du plus fort taux de décès violents au sein des couples rapporté au nombre d'habitants. Cette année-là, il y avait eu quatre décès violents de femmes au sein de leur couple, pour un total de 274 000 habitants cela équivaut à un taux de 1,4 femme tuée pour 100 000 habitants. Le taux le plus élevé de France et une progression plus qu'inquiétante puisque il n'y avait eu aucun décès constaté en 2011 ! Quatre femmes mortes sous les coups de leurs conjoints en Polynésie française, c'était autant qu'en Isère la même année qui comptait 1,2 million d'habitants ou que le département de la Moselle plus d'un million d'habitants.
Et le pire c'est que ça ne s'arrange pas vraiment. En 2014, on constate encore trois décès violents au sein des couples polynésiens. Il n'y a plus de "record" national certes sur le taux de mortalité dans les couples, mais la Polynésie reste encore en 5e position des départements ou collectivités les plus meurtriers au sein des couples. Ce sont les résultats de l'étude nationale sur les morts violentes au sein du couple publiée chaque année par le ministère de l'Intérieur à partir des données enregistrées par la police et la gendarmerie. Il y a donc toujours énormément de travail à faire pour lutter contre ce fléau des violences conjugales.
En France, tous les deux jours, un homicide est commis au sein du couple.
En 2012, 174 personnes sont décédées victimes de leur conjoint ou ex-partenaire : 148 d'entre elles étaient des femmes. Avec ce terrible constat : en 2012, la Polynésie française détient un "record" national. Celui du plus fort taux de décès violents au sein des couples rapporté au nombre d'habitants. Cette année-là, il y avait eu quatre décès violents de femmes au sein de leur couple, pour un total de 274 000 habitants cela équivaut à un taux de 1,4 femme tuée pour 100 000 habitants. Le taux le plus élevé de France et une progression plus qu'inquiétante puisque il n'y avait eu aucun décès constaté en 2011 ! Quatre femmes mortes sous les coups de leurs conjoints en Polynésie française, c'était autant qu'en Isère la même année qui comptait 1,2 million d'habitants ou que le département de la Moselle plus d'un million d'habitants.
Et le pire c'est que ça ne s'arrange pas vraiment. En 2014, on constate encore trois décès violents au sein des couples polynésiens. Il n'y a plus de "record" national certes sur le taux de mortalité dans les couples, mais la Polynésie reste encore en 5e position des départements ou collectivités les plus meurtriers au sein des couples. Ce sont les résultats de l'étude nationale sur les morts violentes au sein du couple publiée chaque année par le ministère de l'Intérieur à partir des données enregistrées par la police et la gendarmerie. Il y a donc toujours énormément de travail à faire pour lutter contre ce fléau des violences conjugales.