Paris restituera les têtes maori à la Nouvelle-Zélande fin janvier


PARIS, 3 octobre 2011 (AFP) - La France remettra officiellement à la Nouvelle-Zélande toutes les têtes de guerriers maori en sa possession lors d'une cérémonie qui sera organisée fin janvier au musée du quai Branly, a indiqué à l'AFP Stéphane Martin, président de l'établissement.

Le musée présente jusqu'au 22 janvier une exposition sur les Maori, qui permet de découvrir 250 oeuvres issues des collections du musée national de Nouvelle-Zélande Te Papa, qui s'attache à sauvegarder la culture maori.

Le Parlement français a autorisé en mai 2010 la restitution à la Nouvelle-Zélande de ces têtes maori conservées dans les musées français. Le musée du quai Branly en a sept. Les autres sont en cours de rassemblement par les services du ministère de la Culture.

L'exposition était prévue avant le vote de la loi, précise M. Martin.

"A la clôture de l'exposition, il y aura une cérémonie de restitution de toutes les têtes maori dans les collections françaises, qui sont environ au nombre de vingt au total", a déclaré M. Martin.

Les têtes maori vont être remises au musée Te Papa qui effectuera des recherches pour savoir à quelle tribu appartenait le guerrier.

Le devenir de ces têtes trophées reste en débat, certains Maori souhaitant les enterrer dans les tribus d'origine, d'autres préférant les préserver de la destruction dans un but de mémoire et de meilleure connaissance de la culture maori.

En mai dernier, la ville de Rouen a déjà solennellement restitué une tête de guerrier maori tatouée et momifiée qui avait été donnée à son muséum à la fin du XIXe siècle.

Considérées comme des trophées ou des objets de curiosité, ces têtes ont fait l'objet d'un trafic et parfois de chasses à l'homme dès les débuts de la colonisation de l'Océanie au XVIIIe siècle. Interdit en 1831 par le gouvernement britannique, tant en Nouvelle-Zélande qu'en Australie, ce commerce s'est poursuivi illégalement bien au-delà de cette date.

Plusieurs pays notamment la Suisse, la Grande-Bretagne, le Danemark, les Pays-Bas et l'Allemagne ont déjà répondu positivement à la demande néo-zélandaise de restitution de ces restes humains.

pcm/pjl/ei

Rédigé par AFP le Lundi 3 Octobre 2011 à 09:23 | Lu 763 fois