Emmanuel DUNAND / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 28/06/2023 - L'armée française déploie cet été une vingtaine d'avions, dont des Rafale, en Asie-Pacifique a-t-elle indiqué mercredi, alors que le président Emmanuel Macron veut faire de la France une "puissance d'équilibre" entre Chine et Etats-Unis.
"Depuis le 25 juin et jusqu'au 3 août, l'armée de l'Air et de l'Espace déploie depuis l'Hexagone une vingtaine d'aéronefs au plus près de ses territoires de l'Indo-Pacifique", a-t-elle précisé dans un communiqué.
Emmanuel Macron a érigé en priorité stratégique ce que les diplomates occidentaux qualifient de région "Indo-Pacifique", vaste zone allant des côtes est-africaines aux côtes ouest-américaines, où la France compte de nombreux territoires et espaces maritimes et où la Chine témoigne de fortes ambitions territoriales.
La mission surnommée Pégase 23 mobilise 320 aviateurs, 55 tonnes de fret, dix Rafale, cinq avions de transport et de ravitaillement A330 MRTT Phénix et quatre A400M. Ils effectueront 11 escales dans dix pays pour des échanges avec 14 armées partenaires.
Après une escale technique sur la base aérienne des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU), la mission doit participer en juillet à des "exercices depuis l'île de Guam et depuis Hawaï", en parallèle "du déploiement d'un dispositif vers les forces de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française.
A partir du 24 juillet et jusqu'au 3 août, le retour sera "ponctué d'escales en Corée du Sud, au Japon, en Indonésie, au Qatar et à Djibouti" avec une série "d'entraînements conjoints" et de discussions notamment autour du spatial, de l'assistance humanitaire et de la gestion des catastrophes, selon le communiqué.
Capacité de projection
La mission illustre la volonté de Paris d'affirmer sa "capacité de projection de puissance en 72 heures de la métropole jusqu'à Singapour" et "l'affirmation de la France comme un acteur stratégique", a commenté pour l'AFP une source familière du dossier qui a requis l'anonymat.
"On essaye de convaincre à la fois les compétiteurs et les partenaires", a-t-il fait valoir, avec des "messages de réassurance auprès de nos alliés" ainsi qu'auprès des "gouvernements locaux des territoires ultra-marins".
Selon cette source, la mission doit aussi interagir avec la frégate Lorraine, déployée en Asie et actuellement à Manille.
La France détient dans la région la majeure partie de sa zone économique exclusive (ZEE), la deuxième du monde, autour de sept territoires, de la Réunion à la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, où vivent 1,65 million de citoyens français.
En septembre 2021, Paris avait essuyé un camouflet retentissant avec la conclusion de l'alliance AUKUS entre l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, conduisant Canberra à annuler un méga contrat pour l'acquisition de douze sous-marins conventionnels français, qui auraient été construits en Australie.
Canberra a décidé d'acheter à la place des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités atomiques.
La mission Pégase 23 n'a en revanche pas prévue de s'approcher de l'île de Taïwan, sujet de crispation majeur entre la Chine et les Etats-Unis.
"Je ne pense pas qu'il y ait volonté de s'immiscer dans cette dialectique sino-américaine. Ce que l'on veut, c'est réaffirmer nos partenariats et, ce faisant, affirmer que la France peut être un partenaire utile si c'était nécessaire" notamment en cas de conflit, a précisé la source familière du dossier.
"Depuis le 25 juin et jusqu'au 3 août, l'armée de l'Air et de l'Espace déploie depuis l'Hexagone une vingtaine d'aéronefs au plus près de ses territoires de l'Indo-Pacifique", a-t-elle précisé dans un communiqué.
Emmanuel Macron a érigé en priorité stratégique ce que les diplomates occidentaux qualifient de région "Indo-Pacifique", vaste zone allant des côtes est-africaines aux côtes ouest-américaines, où la France compte de nombreux territoires et espaces maritimes et où la Chine témoigne de fortes ambitions territoriales.
La mission surnommée Pégase 23 mobilise 320 aviateurs, 55 tonnes de fret, dix Rafale, cinq avions de transport et de ravitaillement A330 MRTT Phénix et quatre A400M. Ils effectueront 11 escales dans dix pays pour des échanges avec 14 armées partenaires.
Après une escale technique sur la base aérienne des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU), la mission doit participer en juillet à des "exercices depuis l'île de Guam et depuis Hawaï", en parallèle "du déploiement d'un dispositif vers les forces de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française.
A partir du 24 juillet et jusqu'au 3 août, le retour sera "ponctué d'escales en Corée du Sud, au Japon, en Indonésie, au Qatar et à Djibouti" avec une série "d'entraînements conjoints" et de discussions notamment autour du spatial, de l'assistance humanitaire et de la gestion des catastrophes, selon le communiqué.
Capacité de projection
La mission illustre la volonté de Paris d'affirmer sa "capacité de projection de puissance en 72 heures de la métropole jusqu'à Singapour" et "l'affirmation de la France comme un acteur stratégique", a commenté pour l'AFP une source familière du dossier qui a requis l'anonymat.
"On essaye de convaincre à la fois les compétiteurs et les partenaires", a-t-il fait valoir, avec des "messages de réassurance auprès de nos alliés" ainsi qu'auprès des "gouvernements locaux des territoires ultra-marins".
Selon cette source, la mission doit aussi interagir avec la frégate Lorraine, déployée en Asie et actuellement à Manille.
La France détient dans la région la majeure partie de sa zone économique exclusive (ZEE), la deuxième du monde, autour de sept territoires, de la Réunion à la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, où vivent 1,65 million de citoyens français.
En septembre 2021, Paris avait essuyé un camouflet retentissant avec la conclusion de l'alliance AUKUS entre l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, conduisant Canberra à annuler un méga contrat pour l'acquisition de douze sous-marins conventionnels français, qui auraient été construits en Australie.
Canberra a décidé d'acheter à la place des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités atomiques.
La mission Pégase 23 n'a en revanche pas prévue de s'approcher de l'île de Taïwan, sujet de crispation majeur entre la Chine et les Etats-Unis.
"Je ne pense pas qu'il y ait volonté de s'immiscer dans cette dialectique sino-américaine. Ce que l'on veut, c'est réaffirmer nos partenariats et, ce faisant, affirmer que la France peut être un partenaire utile si c'était nécessaire" notamment en cas de conflit, a précisé la source familière du dossier.