Wabag, Papouasie-Nouvelle-Guinée | AFP | mardi 06/07/2021 - Les dirigeants de Bougainville ont fixé mardi à 2027 la date limite pour obtenir l'indépendance totale et quitter le giron de la Papouasie Nouvelle-Guinée alors que se poursuivent des pourparlers sur l'avenir de cette île mélanésienne qui a été déchirée dix ans durant par un conflit armé.
Les habitants de Bougainville ont voté à 97,7% pour l'indépendance en 2019 lors d'un référendum prévu par l'accord de paix de 2001 qui avait fixé une feuille de route impliquant notamment la création d'un gouvernement autonome ou un référendum avant 2020.
Le gouvernement de Papouasie Nouvelle-Guinée a jusqu'ici accepté les résultats de cette consultation malgré les inquiétudes de voir un départ de Bougainville fracturer ce pays à la grande diversité ethnique et linguistique. Un rejet de l'indépendance risquerait de raviver les tensions séparatistes au détriment de la paix.
L'ex-chef rebelle Ishamel Toroama, élu président de Bougainville en septembre dernier, et le Premier ministre de Papouasie Nouvelle-Guinée James Marape, se sont retrouvés dans la ville de Wabag pour tenter de s'accorder sur la voie à prendre.
"Le message est clair - ce long voyage doit s'achever et le plus tôt sera le mieux", a déclaré M. Toroama, ajoutant que l'indépendance doit se réaliser "pas plus tard que 2027". Il a demandé au gouvernement central de ne pas tenter de contrecarrer le processus.
Pour sa part, M. Marape a indiqué qu'un accord sur une "issue" devrait être élaboré d'ici 2030, laissant la porte ouverte à une sorte d'indépendance.
"Le processus ne peut être précipité. L'avenir de notre pays est en jeu", a-t-il déclaré alors que les pourparlers se poursuivent. "Mon travail est d'assurer que le reste du pays reste uni".
Le Parlement de Papouasie Nouvelle-Guinée aura le dernier mot pour ratifier le vote de Bougainville et l'inconnue demeure quant à un éventuel blocage de l'indépendance par ses 111 membres.
"Il n'y a rien à craindre d'un Bougainville indépendant", leur a assuré mardi M. Toroama. "Bougainville aura de nouveaux symboles nationaux et une nouvelle frontière internationale, mais Bougainville restera un frère mélanésien".
M. Toroama était un des chefs de l'Armée révolutionnaire de Bougainville qui livra une guerre sanglante au pouvoir papouasien dans les années 1980 et 1990.
La guerre, qui avait mis aux prises les rebelles, les forces de sécurité papouasiennes et des mercenaires étrangers, a fait 20.000 morts avant le cessez-le-feu de 1998, et fut à ce titre la plus sanglante dans le Pacifique depuis 1945.
Le conflit était né des protestations des habitants contre les dégâts environnementaux causés par la gigantesque mine de cuivre de Panguna - appartenant en partie au gouvernement papouasien - et le peu de retombées financières pour la population de son exploitation.
Panguna, qui fut un temps la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde, représenta à elle seule jusqu'à 40% des exportations papouasiennes. Elle est fermée depuis 1989.
La société Bougainville Copper Limited estime qu'elle renferme toujours plus de cinq millions de tonnes de cuivre et de gigantesques réserves d'or.
L'île, qui doit son nom à celui du navigateur français Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811) qui l'explora en 1768, est parmi les plus pauvres de l'hémisphère Sud. Elle a grand besoin d'investissements ce qui peut notamment attiser les appétits d'un acteur comme la Chine, selon certains experts.
Les habitants de Bougainville ont voté à 97,7% pour l'indépendance en 2019 lors d'un référendum prévu par l'accord de paix de 2001 qui avait fixé une feuille de route impliquant notamment la création d'un gouvernement autonome ou un référendum avant 2020.
Le gouvernement de Papouasie Nouvelle-Guinée a jusqu'ici accepté les résultats de cette consultation malgré les inquiétudes de voir un départ de Bougainville fracturer ce pays à la grande diversité ethnique et linguistique. Un rejet de l'indépendance risquerait de raviver les tensions séparatistes au détriment de la paix.
L'ex-chef rebelle Ishamel Toroama, élu président de Bougainville en septembre dernier, et le Premier ministre de Papouasie Nouvelle-Guinée James Marape, se sont retrouvés dans la ville de Wabag pour tenter de s'accorder sur la voie à prendre.
"Le message est clair - ce long voyage doit s'achever et le plus tôt sera le mieux", a déclaré M. Toroama, ajoutant que l'indépendance doit se réaliser "pas plus tard que 2027". Il a demandé au gouvernement central de ne pas tenter de contrecarrer le processus.
Pour sa part, M. Marape a indiqué qu'un accord sur une "issue" devrait être élaboré d'ici 2030, laissant la porte ouverte à une sorte d'indépendance.
"Le processus ne peut être précipité. L'avenir de notre pays est en jeu", a-t-il déclaré alors que les pourparlers se poursuivent. "Mon travail est d'assurer que le reste du pays reste uni".
Le Parlement de Papouasie Nouvelle-Guinée aura le dernier mot pour ratifier le vote de Bougainville et l'inconnue demeure quant à un éventuel blocage de l'indépendance par ses 111 membres.
"Il n'y a rien à craindre d'un Bougainville indépendant", leur a assuré mardi M. Toroama. "Bougainville aura de nouveaux symboles nationaux et une nouvelle frontière internationale, mais Bougainville restera un frère mélanésien".
M. Toroama était un des chefs de l'Armée révolutionnaire de Bougainville qui livra une guerre sanglante au pouvoir papouasien dans les années 1980 et 1990.
La guerre, qui avait mis aux prises les rebelles, les forces de sécurité papouasiennes et des mercenaires étrangers, a fait 20.000 morts avant le cessez-le-feu de 1998, et fut à ce titre la plus sanglante dans le Pacifique depuis 1945.
Le conflit était né des protestations des habitants contre les dégâts environnementaux causés par la gigantesque mine de cuivre de Panguna - appartenant en partie au gouvernement papouasien - et le peu de retombées financières pour la population de son exploitation.
Panguna, qui fut un temps la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde, représenta à elle seule jusqu'à 40% des exportations papouasiennes. Elle est fermée depuis 1989.
La société Bougainville Copper Limited estime qu'elle renferme toujours plus de cinq millions de tonnes de cuivre et de gigantesques réserves d'or.
L'île, qui doit son nom à celui du navigateur français Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811) qui l'explora en 1768, est parmi les plus pauvres de l'hémisphère Sud. Elle a grand besoin d'investissements ce qui peut notamment attiser les appétits d'un acteur comme la Chine, selon certains experts.