Papara face au défi de l’insertion


Les stands ont été pris d’assaut par les visiteurs en quête d’opportunités professionnelles (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 3 juillet 2024 – Forces armées, entreprises locales, organismes de formation et de financement, services du Pays, une trentaine d’intervenants étaient réunis, mercredi, sous le chapiteau de la mairie de Papara, dans le cadre d’un forum des métiers organisé en partenariat avec la MFR de Taharu’u. Des demandeurs d’emploi de tous âges ont profité de cette initiative pour se mettre en quête de nouvelles opportunités.
 
Sous le grand chapiteau de la mairie de Papara, la trentaine de stands de la journée des métiers ont été pris d’assaut, mercredi matin. Des demandeurs d’emploi de tous âges avaient fait le déplacement, invités à venir munis d’un curriculum vitae et d’une lettre de motivation, avec la possibilité de les imprimer gratuitement sur place. Si les métiers de la sécurité ont toujours autant la cote auprès des jeunes, les visiteurs avaient l’embarras du choix.
 

Un partenariat entre la mairie et la MFR


C’était d’ailleurs l’objectif de cette première édition organisée conjointement par la municipalité et la Maison familiale rurale (MFR) de Taharu’u, qui ont mutualisé leurs forces et leurs ressources. “On faisait des choses chacun de notre côté et on trouvait ça dommage, car on cherche tous à insérer des jeunes. On est dans la même dynamique !”, remarque le directeur de l’établissement, Cédric Techer. “On a trois pôles : insertion, formation et entrepreneuriat avec la participation d’entreprises de Papara, les armées, les organismes de formation, les dispositifs de financement et les services du Pays, de l’agriculture au numérique.”
 
Tehone Mooroa, responsable de la cellule insertion de la commune, enregistre en moyenne une centaine de nouveaux demandeurs d’emploi chaque année. “Il y a des jeunes qui arrêtent leurs études, mais aussi des personnes plus âgées qui ont perdu leur travail ou leur conjoint”, précise-t-il. Pour la tāvana, Sonia Punua, ce rendez-vous annuel a pour vocation d’aider les administrés “à se prendre en main et à saisir leur chance pour trouver du travail”.
 

Tehone Mooroa, responsable de la cellule insertion de la commune, et Cédric Techer, directeur de la MFR de Taharu’u, coorganisateurs de l’événement.

Postuler, entreprendre, se former ?


Quelques entreprises de Papara ont participé aux échanges, notamment dans le domaine du tourisme. C’est le cas de Julia Chave-Moutardier, gérante d’une pension de famille. “Nous recevons principalement des demandes pour des postes d’entretien ou de cuisine. J’encourage surtout les gens à se lancer à leur compte, vu que nous travaillons en famille en tant que petite structure. Je leur explique comment j’ai créé mon entreprise, les étapes à passer et les services à contacter”, confie-t-elle, sans manquer de prendre les CV des personnes motivées, en cas de besoin.
 
Une façon de mûrir un projet, mais l’entrepreneuriat n’est pas à la portée de tous. Certaines personnes éloignées du monde du travail pourront commencer par avoir recours à des formations indemnisées, comme celles proposées au centre de formation professionnelle pour adultes (CFPA). D’autres structures, comme Tama Nui, misent sur l’insertion sociale par l’activité économique (SISAE) dans l’entretien des espaces verts et des locaux. “On passe par une mise en situation de travail sur des chantiers d’insertion, un programme de formation et un accompagnement socio-professionnel individualisé. On accompagne une soixantaine de personnes par an, avec un taux d’insertion autour de 40%”, explique Ronnie Bennett, directeur de l’association. Les difficultés rencontrées par les bénéficiaires relèvent souvent d’un manque de qualification et d’expérience, cumulé à des enjeux en matière de savoir-être et de mobilité. 
 

John Teataoterani, demandeur d’emploi de Papara : “Je suis prêt à partir pour avoir un avenir”

“J’ai un CAP mécanique. J’ai 25 ans, mais je n’ai jamais réussi à trouver du travail par ici. Je n’ai pas le permis de conduire, donc ça n’aide pas. C’est la première fois que je participe à ce type de journée. J’ai commencé par les stands de la Légion étrangère et de l’armée de l’Air. Ce qui m’attire, ce sont toutes les formations qui sont proposées pour avoir plus de compétences. Comme certains de mes amis, je suis prêt à partir pour trouver un emploi et avoir un avenir. Je vais aller sur place pour commencer les démarches.”

Maeva Ellacott, directrice d’une garderie à Taravao : “Nous cherchons à embaucher et nous implanter”

“Avec la réforme des rythmes scolaires à la rentrée d’août, nous cherchons à embaucher, mais aussi un lieu pour pouvoir nous implanter à Papara, que ce soit un lieu privé ou des locaux publics pour pouvoir occuper les enfants. Nous avons reçu de nombreux CV de jeunes formés à la MFR, et aussi des personnes diplômées venues de la zone urbaine. On a même reçu des parents intéressés ! Je suis accompagnée d’une élève stagiaire en seconde gestion-administration au lycée Taiarapu Nui, Evodie Fareata.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mercredi 3 Juillet 2024 à 16:24 | Lu 1312 fois