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PPR de Punaauia : "une révision faite à la carte en fonction des clients"


Le plan de zonage du PPR à Punaauia avant révision. (Photo d'archives).
Le plan de zonage du PPR à Punaauia avant révision. (Photo d'archives).
PAPEETE, le 8 mars 2017 - Une habitante de Punaauia a déposé une requête devant le tribunal administratif. Elle souhaite faire annuler l'arrêté du conseil des ministres du 20 mai 2016 portant approbation du plan de prévention des risques naturels (PPR) révisé de la commune de Punaauia.

Le plan de prévention des risques naturels révisé de la commune de Punaauia pose question. Après une première phase d'enquête, la révision du plan de prévention des risques (PPR) de la commune a été adoptée le 20 mai 2016 en conseil des ministres. Par exemple, la zone située derrière la mairie de Punaauia, où est prévue l'implantation de la clinique Mana Ora, fait partie d'une de ces modifications. Auparavant, elle était en zone rouge pour inondation et éboulement, mais désormais sont accolés les termes "Gestion globale de l'aménagement". Cela signifie que les porteurs du projet devront réaliser des travaux pour "sécuriser la zone".

Une habitante de Punaauia ne comprend pas les changements induits par cette révision du PPR. Ce mardi, une audience s'est tenue au tribunal administratif pour examiner cette requête.

Dans ses conclusions, le rapporteur public a estimé qu'il était "difficile de voir un quelconque détournement de pouvoir de la Polynésie française" dans cette révision du PPR. "Il n'y a pas d'erreur manifeste d'appréciation non plus", a-t-il ajouté. Le rapporteur a rejeté la requête du demandeur.

Succédant au rapporteur public, l'avocate de l'habitante de Punaauia a exposé les raisons de sa requête. "Les faits sont graves et établis. La sécurité des biens et des personnes dépendent de ce PPR. Mais ce PPR a été organisé à la demande d'un promoteur privé, et ça fonctionne! Le PPR n' pas pour objet d'organiser le développement d'une commune…" Pour la défense, les modifications des zones qui permettent à certains endroits de devenir constructibles sont incohérentes. Elles exposent des "milliers de personnes à un risque". L'avocate a par ailleurs ajouté : "Cette révision a été faite à la carte, en fonction des clients."

A la sortie de l'audience, l'avocate a précisé qu'elle n'avait pas l'autorisation de s'exprimer.
Le tribunal administratif devrait rendre sa décision dans deux semaines.

Rédigé par Amelie David le Mercredi 8 Mars 2017 à 13:41 | Lu 4759 fois