Outre-mer: Mélenchon prône l'autonomie énergétique et la souveraineté alimentaire


Paris, France | AFP | vendredi 16/12/2016 - Le candidat à la présidentielle de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, en déplacement en Martinique puis en Guadeloupe, prône un "avenir endogène" pour les Outre-mer, défendant notamment "l'autonomie énergétique" et "la souveraineté alimentaire", dans un entretien vendredi à France-Antille.

"Toutes les îles devraient, avec leurs assemblées locales, prendre la décision de parvenir à l'autonomie énergétique, pas comme un vœu pieux, mais avec un calendrier et de la visibilité pour les entreprises locales qui feraient des investissements", estime Jean-Luc Mélenchon.

Il juge d'ailleurs "préférable" que "l'Etat et les collectivités investissent directement plutôt que de faire des dispenses fiscales ou sociales qui au bout du compte sont prises en charge par le budget de l'Etat au profit de très peu de monde".

Pour M. Mélenchon, "les départements et territoires d'Outre-mer peuvent avoir un avenir autre et endogène. Il y a un modèle de développement économique possible et il faut partir des nécessités fondamentales des territoires: l'approvisionnement énergétique, la souveraineté alimentaire".

"Vous ne pouvez pas avoir d'économie locale si vous n'êtes pas capable de produire votre propre énergie d'une manière non polluante", estime-t-il. "Il y a de l'industrie autour de l'économie de la mer, beaucoup d'industries. Le développement d'un type industriel et technologique de haut niveau sur cette base n'est pas une utopie", affirme-t-il encore.

Même si la souveraineté alimentaire "n'est pas toujours possible à 100 %", "il y a une planification nécessaire pour le retour à l'agriculture vivrière", estime M. Mélenchon. "Si ça ne produit pas ipso facto la souveraineté alimentaire, ça peut permettre néanmoins un abaissement du niveau des prix de l'alimentation et une élévation de la qualité", dit-il.

Quant au tourisme, il juge qu'"on ne peut pas construire un mode de développement uniquement sur ce registre".

Le candidat regrette que les Outre-mer soient "considérés comme des espèces de hubs commerciaux avec des marchandises de l'Union européenne à destination de la population locale et éventuellement du marché le plus proche. Comme ce système ne marche pas, on a voulu croire qu'en faisant de la défiscalisation et de la décharge de cotisations sociales, on allait stimuler comme ça une production locale".

Selon lui, François Fillon ou Emmanuel Macron "sont la prolongation du libéralisme et de la mise sous tutelle des DOM et TOM pour lesquels ils n'ont aucune espèce d'idée, sinon de continuer à les considérer comme des lieux où l'on fait de l'engraissement fiscal".

Rédigé par () le Vendredi 16 Décembre 2016 à 06:02 | Lu 1072 fois