L'intégralité des déchets du bac vert part aux quatre coins du monde où ils sont recyclés.©Fenua ma
Tahiti, le 17 novembre 2022 - Bac vert, bac gris, piles, médicaments ou encore huiles de moteur, le gisement de nos déchets semble sans limite alors que notre territoire, lui, en a. Le verre a la particularité d'être le seul produit qui est recyclé localement en Polynésie. L'intégralité des déchets du bac vert part aux quatre coins du monde pour être recyclés. Selon une étude Fenua ma, chaque année, 23 000 tonnes de déchets potentiellement recyclables atterrissent dans le bac gris. Tour d'horizon du chemin que prennent nos différents déchets.
Les déchets recyclables
• Le bac vert
Les déchets recyclables sont d'abord ceux que l'on retrouve dans le bac vert : papier, carton, canettes, conserves et bouteilles en plastique. Ils représentent environ 8 500 tonnes par an, dont un tiers provient des industriels et deux tiers des communes. Le carton représente la moitié des déchets déposés dans le bac vert, le papier 30% et enfin, à égalité, 10% de bouteilles en plastique et 10% de canettes et conserves.
À Tahiti et Moorea, toutes les communes, à l'exception de Faa'a, adhèrent au syndicat Fenua ma qui gère le tri et le traitement des déchets du bac vert.
Dans les îles, certaines communes travaillent avec Fenua ma pour la gestion de leurs déchets recyclables, il s'agit de Bora Bora, la communauté de commune Hava'i, Manihi, Fakarava, Nuku Hiva, Tubuai, Rimatara, Rapa et ponctuellement d'autres îles des Tuamotu. Une fois le tri effectué sur l'île, celle-ci se charge de mettre les déchets sur un bateau en direction de Tahiti où les équipes de Fenua ma les intègrent dans le flux des déchets. Comme l'indique Benoît Layrle, directeur général de Fenua ma, “les quantités restent faibles, mais sont un enjeu très important à l'échelle de ces petites communes”. Environ 250 tonnes par an sont acheminées des îles vers Tahiti et ce sont uniquement des bouteilles en plastique, des conserves et des canettes. Le carton et le papier sont broyés avec les déchets verts sur place pour économiser le coût du fret, l'un des principaux freins avancés par les communes. Dans de nombreuses îles, aucun tri n'est effectué, tous les déchets sont mélangés sans distinction dans la poubelle, faute de structure adaptée (bacs sélectifs, ramassage, tri et envoi vers Tahiti).
À lire aussi : L'encombrante gestion des déchets
Une fois les déchets collectés, ils sont déposés au centre de recyclage et de transfert (CRT) de Motu Uta, où ils sont triés. Les déchets non recyclables déposés par erreur dans les bacs verts représentent moins de 19%, ils sont récupérés à la fin du tapis roulant puis évacués vers le centre d’enfouissement technique (CET) de Paihoro. Les déchets recyclables sont quant à eux compactés en balles de 300 à 600 kg puis mis en containers. Tous les déchets du bac vert partent à l'étranger : le papier et le carton partent en Thaïlande, les canettes en aluminium prennent la direction de la Corée du Sud, les conserves sont envoyées en Nouvelle-Zélande et les bouteilles en plastique partent en Malaisie.
Les déchets recyclables
• Le bac vert
Les déchets recyclables sont d'abord ceux que l'on retrouve dans le bac vert : papier, carton, canettes, conserves et bouteilles en plastique. Ils représentent environ 8 500 tonnes par an, dont un tiers provient des industriels et deux tiers des communes. Le carton représente la moitié des déchets déposés dans le bac vert, le papier 30% et enfin, à égalité, 10% de bouteilles en plastique et 10% de canettes et conserves.
À Tahiti et Moorea, toutes les communes, à l'exception de Faa'a, adhèrent au syndicat Fenua ma qui gère le tri et le traitement des déchets du bac vert.
Dans les îles, certaines communes travaillent avec Fenua ma pour la gestion de leurs déchets recyclables, il s'agit de Bora Bora, la communauté de commune Hava'i, Manihi, Fakarava, Nuku Hiva, Tubuai, Rimatara, Rapa et ponctuellement d'autres îles des Tuamotu. Une fois le tri effectué sur l'île, celle-ci se charge de mettre les déchets sur un bateau en direction de Tahiti où les équipes de Fenua ma les intègrent dans le flux des déchets. Comme l'indique Benoît Layrle, directeur général de Fenua ma, “les quantités restent faibles, mais sont un enjeu très important à l'échelle de ces petites communes”. Environ 250 tonnes par an sont acheminées des îles vers Tahiti et ce sont uniquement des bouteilles en plastique, des conserves et des canettes. Le carton et le papier sont broyés avec les déchets verts sur place pour économiser le coût du fret, l'un des principaux freins avancés par les communes. Dans de nombreuses îles, aucun tri n'est effectué, tous les déchets sont mélangés sans distinction dans la poubelle, faute de structure adaptée (bacs sélectifs, ramassage, tri et envoi vers Tahiti).
À lire aussi : L'encombrante gestion des déchets
Une fois les déchets collectés, ils sont déposés au centre de recyclage et de transfert (CRT) de Motu Uta, où ils sont triés. Les déchets non recyclables déposés par erreur dans les bacs verts représentent moins de 19%, ils sont récupérés à la fin du tapis roulant puis évacués vers le centre d’enfouissement technique (CET) de Paihoro. Les déchets recyclables sont quant à eux compactés en balles de 300 à 600 kg puis mis en containers. Tous les déchets du bac vert partent à l'étranger : le papier et le carton partent en Thaïlande, les canettes en aluminium prennent la direction de la Corée du Sud, les conserves sont envoyées en Nouvelle-Zélande et les bouteilles en plastique partent en Malaisie.
• Le verre
Le verre a la particularité d'être le seul produit qui est recyclé localement en Polynésie. Il est concassé en gravier de verre qui sert dans les BTP. Le verre n'est pas collecté en porte à porte, les habitants le déposent dans des points d'apport volontaire dans les communes qui en sont équipées. Aux îles du Vent, cela représente près de 2 500 tonnes par an. Dans les autres îles, les cas de figure sont disparates. Certaines ont mis en place un système de points d'apport volontaire, dans ce cas il est parfois concassé localement et réutilisé comme agrégat, dans la construction des routes par exemple, et d'autres communes renvoient le verre à Tahiti. Enfin, tout comme pour le bac vert, certaines îles ne sont dotées d'aucun système de tri sélectif, le verre est mis à la poubelle ménagère, avec tous les autres déchets.
• Les déchets verts
Toutes les communes sont autonomes sur la gestion des déchets verts. Certaines communes urbaines travaillent avec la société Technival qui traite chaque année environ 5 000 m3 de déchets verts et qui lui permettent de produire environ 5 000 tonnes de compost. D'autres communes proposent une collecte ou un lieu de dépôt puis redistribuent les déchets broyés à leurs administrés pour le jardinage. Enfin, souvent, les habitants des îles se débrouillent par eux-mêmes.
Les déchets non recyclables
• Le bac gris
Une fois les déchets du bac vert triés, il reste, entre autres, ceux du bac gris. Ce sont nos ordures ménagères composées de déchets putrescibles.
Aux îles du Vent (hors Faa'a) :
Pour les douze communes, les déchets du bac gris représentent entre 50 000 et 60 000 tonnes par an. Une fois collectés, ces déchets sont acheminés vers le CET de Paihoro à Tahiti qui est doté de dix casiers étanches de catégorie 2 et dont la durée de vie devrait s’étendre jusqu’à 2025. Le CET traite en moyenne 160 tonnes par jour. Seule la commune de Faa'a ne rentre pas dans ce dispositif.
Le verre a la particularité d'être le seul produit qui est recyclé localement en Polynésie. Il est concassé en gravier de verre qui sert dans les BTP. Le verre n'est pas collecté en porte à porte, les habitants le déposent dans des points d'apport volontaire dans les communes qui en sont équipées. Aux îles du Vent, cela représente près de 2 500 tonnes par an. Dans les autres îles, les cas de figure sont disparates. Certaines ont mis en place un système de points d'apport volontaire, dans ce cas il est parfois concassé localement et réutilisé comme agrégat, dans la construction des routes par exemple, et d'autres communes renvoient le verre à Tahiti. Enfin, tout comme pour le bac vert, certaines îles ne sont dotées d'aucun système de tri sélectif, le verre est mis à la poubelle ménagère, avec tous les autres déchets.
• Les déchets verts
Toutes les communes sont autonomes sur la gestion des déchets verts. Certaines communes urbaines travaillent avec la société Technival qui traite chaque année environ 5 000 m3 de déchets verts et qui lui permettent de produire environ 5 000 tonnes de compost. D'autres communes proposent une collecte ou un lieu de dépôt puis redistribuent les déchets broyés à leurs administrés pour le jardinage. Enfin, souvent, les habitants des îles se débrouillent par eux-mêmes.
Les déchets non recyclables
• Le bac gris
Une fois les déchets du bac vert triés, il reste, entre autres, ceux du bac gris. Ce sont nos ordures ménagères composées de déchets putrescibles.
Aux îles du Vent (hors Faa'a) :
Pour les douze communes, les déchets du bac gris représentent entre 50 000 et 60 000 tonnes par an. Une fois collectés, ces déchets sont acheminés vers le CET de Paihoro à Tahiti qui est doté de dix casiers étanches de catégorie 2 et dont la durée de vie devrait s’étendre jusqu’à 2025. Le CET traite en moyenne 160 tonnes par jour. Seule la commune de Faa'a ne rentre pas dans ce dispositif.
Le CET de Paihora à Tahiti.
Dans les îles :
Seules les îles de Bora Bora, Tubuai, Rapa, Ua Pou et Nuku Hiva sont dotées d'un CET réglementaire. En dehors de celles-ci, les communes gèrent chacune à leur façon le traitement des déchets ménagers, le plus souvent à travers des décharges sauvages.
• Les déchets d'équipements électrique et électronique (DEEE).
Ce sont, entre autres, les appareils électroménagers, les ordinateurs, les outils, les télévisions, les consoles ou encore les panneaux photovoltaïques. Ils représentent un risque pour l'environnement, mais sont malheureusement parfois jetés avec les déchets ménagers et se retrouvent au CET.
Bien que la compétence du Pays ne soit pas clairement définie sur ce type de déchet, il prend en charge les campagnes de collectes. En revanche, elles ne sont organisées qu'à Tahiti et Moorea. Les îles en organisent ponctuellement de leur propre initiative. C'était le cas à Hao en décembre dernier avec l'aide d'associations locales.
• Les véhicules hors d'usage
Les véhicules hors d'usage (VHU) sont collectés, dépollués et compactés en blocs de 800 kg à 1,5 tonne et expédiés en Nouvelle-Zélande. Environ 1 200 carcasses sont traitées annuellement. Des campagnes sont en cours, via un financement de l'Ademe notamment. Le Pays se charge des campagnes à Tahiti. Moorea s'est équipée d'une presse en avril 2022. 800 carcasses étaient alors répertoriées sur l'île Sœur. Dans les autres îles, ce sont les services communaux qui se chargent de ces campagnes et les rapatrient vers Tahiti avec l'aide de l'Ademe.
Seules les îles de Bora Bora, Tubuai, Rapa, Ua Pou et Nuku Hiva sont dotées d'un CET réglementaire. En dehors de celles-ci, les communes gèrent chacune à leur façon le traitement des déchets ménagers, le plus souvent à travers des décharges sauvages.
• Les déchets d'équipements électrique et électronique (DEEE).
Ce sont, entre autres, les appareils électroménagers, les ordinateurs, les outils, les télévisions, les consoles ou encore les panneaux photovoltaïques. Ils représentent un risque pour l'environnement, mais sont malheureusement parfois jetés avec les déchets ménagers et se retrouvent au CET.
Bien que la compétence du Pays ne soit pas clairement définie sur ce type de déchet, il prend en charge les campagnes de collectes. En revanche, elles ne sont organisées qu'à Tahiti et Moorea. Les îles en organisent ponctuellement de leur propre initiative. C'était le cas à Hao en décembre dernier avec l'aide d'associations locales.
• Les véhicules hors d'usage
Les véhicules hors d'usage (VHU) sont collectés, dépollués et compactés en blocs de 800 kg à 1,5 tonne et expédiés en Nouvelle-Zélande. Environ 1 200 carcasses sont traitées annuellement. Des campagnes sont en cours, via un financement de l'Ademe notamment. Le Pays se charge des campagnes à Tahiti. Moorea s'est équipée d'une presse en avril 2022. 800 carcasses étaient alors répertoriées sur l'île Sœur. Dans les autres îles, ce sont les services communaux qui se chargent de ces campagnes et les rapatrient vers Tahiti avec l'aide de l'Ademe.
Les déchets toxiques et spéciaux (compétence du Pays, Direction de la santé)
• Déchets d'activité de soins à risque infectieux
Les déchets d'activité de soins à risque infectieux (Dasri) sont produits par les établissements de soin, les médecins, infirmiers, laboratoires et vétérinaires. Ces déchets sont traités soit par incinération, soit par banalisation.
Aux îles du Vent, le CHPF dispose de son propre banaliseur et incinérateur. La société Technival propose un service de collecte et de traitement des Dasri. Il existe un CET capable de traiter les Dasri, sur le site de Nivee dans la commune de Hitia'a o te Ra.
Dans les îles, les dispensaires et centres médicaux rapatrient les déchets dits “piquants, coupants ou tranchants” vers Tahiti. Pour les autres, ils sont traités sur place et dans certains cas finissent avec les ordures ménagères sans distinction.
• Déchets ménagers spéciaux (DME)
Il s'agit des huiles, piles et batteries. Les DME sont traités par la société Technival qui a une convention avec la Direction de l'environnement. La société fournit les contenants aux communes qui, ensuite, contactent la Diren pour le ramassage puis ils sont expédiés chez Technival pour traitement.
Les piles contiennent un produit toxique, l'amiante chrysotile. Une fois collectées, elles sont expédiées en France pour traitement, c'est le seul déchet envoyé en métropole. Les batteries qui contiennent du plomb, les huiles de moteur ainsi que les médicaments sont également envoyés en Nouvelle-Zélande.
• Déchets d'activité de soins à risque infectieux
Les déchets d'activité de soins à risque infectieux (Dasri) sont produits par les établissements de soin, les médecins, infirmiers, laboratoires et vétérinaires. Ces déchets sont traités soit par incinération, soit par banalisation.
Aux îles du Vent, le CHPF dispose de son propre banaliseur et incinérateur. La société Technival propose un service de collecte et de traitement des Dasri. Il existe un CET capable de traiter les Dasri, sur le site de Nivee dans la commune de Hitia'a o te Ra.
Dans les îles, les dispensaires et centres médicaux rapatrient les déchets dits “piquants, coupants ou tranchants” vers Tahiti. Pour les autres, ils sont traités sur place et dans certains cas finissent avec les ordures ménagères sans distinction.
• Déchets ménagers spéciaux (DME)
Il s'agit des huiles, piles et batteries. Les DME sont traités par la société Technival qui a une convention avec la Direction de l'environnement. La société fournit les contenants aux communes qui, ensuite, contactent la Diren pour le ramassage puis ils sont expédiés chez Technival pour traitement.
Les piles contiennent un produit toxique, l'amiante chrysotile. Une fois collectées, elles sont expédiées en France pour traitement, c'est le seul déchet envoyé en métropole. Les batteries qui contiennent du plomb, les huiles de moteur ainsi que les médicaments sont également envoyés en Nouvelle-Zélande.
Interview de Benoît Layrle, directeur général de Fenua ma
“On a copié-collé un système métropolitain sans avoir les accompagnements financiers”
Est-ce qu'on peut développer localement une filière de recyclage sur d'autres déchets que le verre ?
“Actuellement, on a lancé un marché sur les pneumatiques. Les tests sont en train de se terminer, la machine est ici, les réglages sont prêts, on va démarrer. L'objectif, c'est de broyer les pneus en ‘chips’ en morceaux de 15 à 20 cm de long. Le pneu sous forme de chips a la faculté de donner 50% de vide dans un volume donné. Il est souvent utilisé pour des bassins d'orage, dans des systèmes de récupération de l'eau, par exemple en métropole dans la construction des parkings de magasins. Ici, en Polynésie, l'idée, c'est d'au moins faire des massifs drainants avec ces matériaux. Il y a suffisant d'applications possibles pour justifier cette démarche.”
Est-ce qu'on peut espérer un jour pouvoir traiter le papier ou le plastique localement ?
“Je pense qu'on ne pourra jamais le faire localement. Les volumes sont trop petits, l'énergie est trop chère. Si on prend l'exemple de la Nouvelle-Zélande, ce sont 3 à 5 millions d'habitants et ils n'ont pas toutes les filières de traitement. Par exemple, Fenua ma récupère environ 500 tonnes de bouteilles en plastique par an, la plus petite usine que je connaisse en traite 30 000 tonnes par an. Il faudrait stocker nos plastiques pendant 60 ans pour faire tourner l'usine une année. Et cette usine ne fait pas tout le traitement des bouteilles, elle fait juste les broyats de corps de bouteilles et de bouchons puis cela part dans une autre usine, puis une autre…”
Y a-t-il des pistes à explorer selon vous ?
“Une capacité plus réaliste, c'est de continuer à trier pour avoir des déchets propres et permettre une meilleure valorisation énergétique locale des produits. C'est-à-dire transformer ces matières en énergie. Par incinération pour récupérer l'énergie développée par les fours pour la transformer en énergie.”
Vu que tous nos déchets partent à l'étranger, est-ce que l'augmentation du coût des transports peut mettre en péril notre filière ?
“Bien sûr. On est dans un moment critique. On a toujours fait du ‘quoi qu'il en coûte, on fait partir’. Mais là, cette année, avec l'augmentation du fret international, il y a des destinations où on a pris +120% ; c'est pour cela qu'on a arrêté d'y aller. En gros, on a pris entre +25 et +60% d'augmentation. Les coûts du fret ont augmenté et la valeur des produits à destination n'est pas bonne, cela veut dire que tout ce système, financièrement, c'est à perte. La difficulté, aujourd'hui, c'est qu'on a copié-collé un système métropolitain d'un point de vue technique sans avoir les accompagnements financiers.”
Est-ce qu'on peut développer localement une filière de recyclage sur d'autres déchets que le verre ?
“Actuellement, on a lancé un marché sur les pneumatiques. Les tests sont en train de se terminer, la machine est ici, les réglages sont prêts, on va démarrer. L'objectif, c'est de broyer les pneus en ‘chips’ en morceaux de 15 à 20 cm de long. Le pneu sous forme de chips a la faculté de donner 50% de vide dans un volume donné. Il est souvent utilisé pour des bassins d'orage, dans des systèmes de récupération de l'eau, par exemple en métropole dans la construction des parkings de magasins. Ici, en Polynésie, l'idée, c'est d'au moins faire des massifs drainants avec ces matériaux. Il y a suffisant d'applications possibles pour justifier cette démarche.”
Est-ce qu'on peut espérer un jour pouvoir traiter le papier ou le plastique localement ?
“Je pense qu'on ne pourra jamais le faire localement. Les volumes sont trop petits, l'énergie est trop chère. Si on prend l'exemple de la Nouvelle-Zélande, ce sont 3 à 5 millions d'habitants et ils n'ont pas toutes les filières de traitement. Par exemple, Fenua ma récupère environ 500 tonnes de bouteilles en plastique par an, la plus petite usine que je connaisse en traite 30 000 tonnes par an. Il faudrait stocker nos plastiques pendant 60 ans pour faire tourner l'usine une année. Et cette usine ne fait pas tout le traitement des bouteilles, elle fait juste les broyats de corps de bouteilles et de bouchons puis cela part dans une autre usine, puis une autre…”
Y a-t-il des pistes à explorer selon vous ?
“Une capacité plus réaliste, c'est de continuer à trier pour avoir des déchets propres et permettre une meilleure valorisation énergétique locale des produits. C'est-à-dire transformer ces matières en énergie. Par incinération pour récupérer l'énergie développée par les fours pour la transformer en énergie.”
Vu que tous nos déchets partent à l'étranger, est-ce que l'augmentation du coût des transports peut mettre en péril notre filière ?
“Bien sûr. On est dans un moment critique. On a toujours fait du ‘quoi qu'il en coûte, on fait partir’. Mais là, cette année, avec l'augmentation du fret international, il y a des destinations où on a pris +120% ; c'est pour cela qu'on a arrêté d'y aller. En gros, on a pris entre +25 et +60% d'augmentation. Les coûts du fret ont augmenté et la valeur des produits à destination n'est pas bonne, cela veut dire que tout ce système, financièrement, c'est à perte. La difficulté, aujourd'hui, c'est qu'on a copié-collé un système métropolitain d'un point de vue technique sans avoir les accompagnements financiers.”