Oscar Temaru, de Genève au Kazakhstan


PARIS, le 19 août 2016. Durant deux semaines, le président du Tavini va multiplier les déplacements. Oscar Temaru doit rencontrer François Hollande, il doit aussi convaincre des élus de soutenir sa candidature à la présidentielle avant de participer à une conférence internationale contre les armes nucléaires.

ONU, nucléaire, élection présidentielle : en un déplacement d’une quinzaine de jours hors du fenua, Oscar Temaru doit aborder de nombreux thèmes qui lui sont chers.

Arrivé jeudi à Paris avec Moetai Brotherson, son conseiller en charge des affaires internationales, le président du Tavini doit se rendre à Genève (Suisse) dès samedi pour rencontrer des avocats. Objectif : y voir plus clair dans l’élaboration d’une éventuelle procédure judiciaire contre la France au niveau international pour crime contre l’humanité en raison des expérimentations nucléaires réalisées en Polynésie française.

De Suisse, les deux hommes prendront ensuite la direction de la Corse. Cette fois, il sera question de l’élection présidentielle. Pour être candidat, il faut réunir 500 parrainages d’élus répartis dans toute la France. Pour y parvenir, le Tavini compte mobiliser les mouvements régionalistes, autonomistes et autres indépendantistes. Parmi ceux-ci, leurs alliés corses, qui dirigent les institutions de l’île depuis les dernières élections.

Lundi 22, les représentants indépendantistes polynésiens doivent être reçus par Jean-Guy Talamoni, le président de l’assemblée territoriale, puis par Gilles Siméoni, le président du conseil exécutif corse. Oscar Temaru connaît « très bien » le premier, confie Moetai Brotherson et il « connaît le père et l’oncle » du second. Ils doivent rencontrer également rencontrer les groupes politiques de l’assemblée territoriale. Le lendemain, direction Bastia, pour rencontrer d’autres élus sensibles à leur cause.

Le programme des jours suivants est encore évolutif. Après la Méditerranée, Oscar Temaru pourrait se rendre sur la côte atlantique, à Nantes, où se déroulera l’université d’été de la fédération Peuples et Régions Solidaires du 22 au 24 août, un rassemblement de mouvements régionalistes. Ils pourraient y rencontrer Christian Troadec, le maire de Carhaix et surtout ancien leader du mouvement des « Bonnets rouges » qui, en 2013, s’était opposé, avec succès, au gouvernement Ayrault contre la mise en place de l’écotaxe sur les autoroutes. Car lui aussi s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle. Oscar Temaru et lui savent qu’il n’y aura pas de place pour eux deux, l’un et l’autre cherchant à séduire le même vivier d’élus.

UNE CONFERENCE INTERNATIONALE
Avant son départ de Tahiti, Oscar Temaru confiait à Tahiti Infos avoir réuni 217 promesses de parrainage. Ce vendredi, il a reçu « une trentaine de soutiens » en provenance d’élus de la Guadeloupe.
Ensuite, retour à Paris. Lors de son voyage en Polynésie en février dernier, François Hollande avait invité Oscar Temaru à venir le rencontrer à l’Elysée. La date reste à confirmer, ce serait le 24 ou le 25 août.

Il sera alors temps de reprendre l’avion pour le Kazakhstan, un pays de 18 millions d’habitants situé entre la Russie et la Chine, indépendant depuis 1991. C’est là qu’eurent lieu les essais nucléaires réalisés par l’Union soviétique. Aujourd’hui, le président kazakh se présente comme un leader des pays anti-nucléaires et organise dans la capitale Astana, du 28 au 30 août, une conférence internationale pour « Construire un monde sans armes nucléaires ».
Oscar Temaru doit intervenir le lundi 29 sur le thème de l’interdiction des essais nucléaires et du rôle des Nations Unions pour parvenir au désarmement nucléaire. Le contact avec la diplomatie kazakh s’est noué lors d’une conférence à Melbourne, en Australie, qui avait suivi la conférence du Club de Madrid organisée à Tahiti en 2012 lorsqu’Oscar Temaru était président du Pays.

Le président du Tavini n’en aura pas fini avec les déplacements internationaux. Fin septembre, il mettra le cap pour New York, où l’attend une nouvelle réunion du comité de décolonisation de l’ONU, où il sera question du dossier polynésien. Au retour, il devrait en profiter pour faire escale dans les îles françaises de la Caraïbe, et notamment en Martinique. Toujours à la chasse aux parrainages.



Rédigé par Serge Massau, à Paris le Vendredi 19 Aout 2016 à 09:59 | Lu 5077 fois