Oscar Temaru : "Nous faisons confiance à Saint François", à propos du recours en grâce de Flosse


PAPEETE, 29 juillet 2014 - C'est un Oscar Temaru détendu et enclin à l'humour qui s'est exprimé mardi en début d'après-midi pour réagir face à la décision prise au plus haut niveau de l'Etat d'accorder du temps au président de la Polynésie française, avant d'ordonner à Gaston Flosse l'exécution de sa peine d'inéligibilité.

Quelle est votre position vis-à-vis de la décision prise par le haut-commissaire lundi de surseoir à l’ordre d’exécution de la peine d’inéligibilité de Gaston Flosse ?

Oscar Temaru : C’est tout à fait normal. Lui c’est un employé. Il a un patron au-dessus. Il ne peut pas prendre des décisions qui seraient, qui pourraient être contraires à celles du grand patron. Vous vous rendez compte ? Il est obligé d’attendre la décision de Saint François. Prions pour Gaston…

De la part d’un allié politique, François Hollande, comment avez-vous reçu cette décision de l’Etat vis-à-vis de Gaston Flosse ?

Oscar Temaru : Saint François n’a pas encore pris sa décision : il faut attendre. Nous faisons confiance à Saint François.

Etes-vous déçus par la situation ?

Oscar Temaru : Pas du tout, pas du tout. Nous avons confiance en la justice.

On entend parler d’un éventuel sitting du Tavini, en guise de manifestation.

Oscar Temaru : Sitting pour quoi faire ? La plus haute juridiction française a pris sa décision : la Cour de cassation. Vous vous rendez compte ? Si au niveau du politique on ne suivait pas cette décision, là les prisonniers à Nuutania vont faire la même chose. Ils vont tous demander à être gracié par Saint François Hollande. Vous vous rendez compte ? Nous sommes vraiment dans une République bananière. J’ai eu l’occasion de le dire au haut-commissaire : nous sommes une collectivité d’Etat, c’est tout. Ce n’est pas un Etat.

Vous prévoyez des manifestations pour marquer votre désapprobation ?

Oscar Temaru : Non, non. Ca fait 50 ans. Il a commencé sa carrière politique en magouillant et il termine en magouillant, tout est bien qui finit mal.
(…) Radio Australie m’a appelé ce matin, Radio New Zealand, Radio Fidji. On me demande ce qu’il se passe en Polynésie
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Avez-vous tenté de joindre le président de la République pour parler de cette demande de grâce présidentielle ?

Oscar Temaru : Pas pour ça, on ne va pas déranger un président de la République pour ça. M. Le haut-commissaire suffit. On s’est rencontré calmement. Je vous ai dit que nous rêvions d’être jugés au nom du peuple ma’ohi, c’est le droit international qui doit être appliqué ici. Cette histoire-là cela fait 50 ans qu’elle dure.

Rédigé par JPV le Mardi 29 Juillet 2014 à 15:37 | Lu 2597 fois