Opunohu : des travaux inquiètent les riverains


Les travaux ont été effectués dans la baie de Opunohu.
MOOREA, le 4 avril 2019. L’association A Paruru Ia Oponohu exprime son mécontentement au sujet des travaux d’installation d’un réseau par le Criobe dans la baie de Opunohu. Ses membres reprochent l’absence de communication du Criobe vis-à-vis des riverains et s’interrogent sur la légalité de ses travaux. Ils craignent des impacts sur l’environnement.

Le Criobe effectue actuellement des travaux dans la baie de Opunohu afin de déposer un tuyau d’une longueur de plusieurs centaines de mètres au fond du lagon de la baie. Ce tuyau servira à aspirer de l’eau de mer via une pompe pour alimenter ses aquariums actuels et ceux du futur Fare Natura dans quelques mois.

Les membres de l’association A Paruru Ia Oponuhu regrettent de ne pas avoir été informés de ces travaux.
La première phase des travaux consiste à faire, à l’aide d’une drague, un curage sous le pont du
chenal reliant le Criobe à la mer. La drague doit notamment se faire un « un chemin de drague en
sable », c'est-à-dire un remblai provisoire en face du pont, pour pouvoir ensuite creuser sous le
pont. Le tuyau sera ensuite posé à la profondeur convenable.

Durant la deuxième phase des travaux, le tuyau entier sera déposé le long de la baie et maintenu dans le fond à l’aide de plusieurs lests en ciment. La dure des travaux est estimée à une semaine.
Mais, les membres de l’association A Paruru Ia Oponuhu se disent surpris de ne pas avoir été informés de ces travaux.

« De par ses objectifs, qui sont la protection et la préservation de la baie de Opunohu, et son statut, l’association Paruru Ia Opunohu demande à ce qu’elle soit consultée pour le lancement de tous les projets à Opunohu. Le Criobe le sait. Or ni la population, ni les membres de l’association n’ont été informés », souligne la présidente de l’association A Paruru Ia Opunohu.

Les membres de l’association ont également des doutes sur la légalité de ces travaux.
« On demande au Criobe de nous montrer les autorisations du service de l’équipement et de l’environnement pour faire ces travaux. Aucun panneau d’information n’a été installé (le panneau d’autorisation du service de l’équipement a été installé peu de temps après). De plus, on ne peut pas faire n’importe quoi sur le plan d’eau car Il y a des articles de lois du PGEM à respecter», regrette la présidente.

Les membres de l’association sont également très préoccupés par l’impact de ces travaux sur l’environnement. « La réglementation exige une étude d’impact avec les raisons et les justifications de ces travaux. Or cela ne s’est pas fait. Par exemple, le chemin de drague en sable, quoi qu’en dise le Criobe, est bien un remblai qui aura un impact sur l’environnement», insiste Edmée Brosious.
Les membres de l’association vérifient actuellement auprès des services compétents si le Criobe a bien les autorisations nécessaires pour lancer ces travaux. Ces derniers réfléchiraient à mener des « actions ultérieures » dans le cas contraire.

Yannick Chancerelles, responsable de site au Criobe

« Le service de l’équipement nous a délivré l’autorisation nécessaire »


Pouvez-vous nous dire en quoi ces travaux sont importants pour le Criobe ?
Notre réseau actuel pour capter et approvisionner nos aquariums en eau de mer date d’une vingtaine d’années. Il est trop vieux et ne marche pas bien. Cela perturbe nos travaux de recherches scientifiques De plus, le Fare Natura (écomusée en construction) sera aussi demandeur en eau sur le pompage pour ses aquariums. On aura besoin d’un réseau rénové et propre. On ne pourra pas se permettre d’avoir des pannes ou d’avoir un réseau sale avec le nombre de visiteurs dans cet écomusée. Ce n’est pas possible.

Avez-vous les autorisations des services compétentes pour lancer ces travaux ?
Le service de l’équipement nous a délivré l’autorisation nécessaire pour faire ces travaux et nous a dit que ce n’était pas la peine d’avoir l’autorisation du service de l’environnement. A chaque fois qu’on fait un curage, on fait une demande d’autorisation au service de l’équipement. D’ailleurs, leurs agents étaient sur place pour superviser les travaux. Il ne peut pas y avoir de tricherie.

Ces travaux pourraient ils avoir des impacts sur l’environnement comme le craint l’association ?
On est dans un fond de sable bleu. Il n’y a rien, pas un corail qui pousse. Tu n’as que quelques organismes qui vivent dans le sable. En quelques mois, tout sera repeuplé. Au fond de la baie, il n’y a que de la vase. Il n’y aura pas d’impact paysager, pas d’impact pour les touristes et pas d’impact pour l’environnement. Il faut être réaliste. Il ne faut pas non plus que les gens pensent qu’il s’agit d’un rejet. Ce n’est pas un émissaire. Concernant le chemin de drague, il s’agit d’un remblai temporaire. Tout sera remis en place après.

Rédigé par Toatane Rurua le Dimanche 7 Avril 2019 à 16:00 | Lu 2822 fois