Opération séduction de LFI en Polynésie


Mathilde Panot (à droite), présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, et le second de liste de la France insoumise pour les élections européennes, Younous Omarjee, ont rencontré le président de l'assemblée de la Polynésie, Antony Géros, ce lundi matin, en compagnie du jeune député Tematai Le Gayic qui siège quant à lui dans les rangs de GDR-Nupes au palais Bourbon. credit photo SD
Tahiti, le 27 mai 2024 – En visite en Polynésie pendant quatre jours dans le cadre des élections européennes, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, et Younous Omarjee, second de liste de la France insoumise, ont notamment rencontré Antony Géros ce lundi matin à Tarahoi. Le Tavini soutiendra-t-il LFI pour ce scrutin boudé par les Polynésiens... et par le parti indépendantiste ? Antony Géros laisse la porte ouverte à Oscar Temaru qui a pourtant déjà appelé au boycott de ce scrutin. 
 
Visite marathon pour Mathilde Panot et Younous Omarjee arrivés à Tahiti vendredi soir avant de repartir ce mercredi. La présidente du groupe parlementaire LFI au palais Bourbon n'est pas venue avec Manon Aubry, qui est la tête de liste de la France insoumise pour les élections européennes du 9 juin prochain (le 8 en Polynésie), mais avec Younous Omarjee. Second de liste, il est ainsi quasiment certain de retrouver son fauteuil au Parlement européen, où il siège sous les couleurs de LFI depuis 2019.
 
Quatre jours au pas de course pour faire “campagne”, disent-ils. Curieux quand on voit qu'ils ne rencontreront pas vraiment d'électeurs polynésiens pendant leur séjour, si ce n'est un dîner-débat ce lundi soir avec des chefs d'entreprise. Un séjour essentiellement axé autour de rencontres protocolaires, comme notamment celle avec le président de l'assemblée de la Polynésie française, Antony Géros, ce lundi matin à Tarahoi.
 
Cette visite éclair est-elle donc une opération séduction de LFI pour convaincre le Tavini de les soutenir pour les Européennes, et plus si affinités ? Interrogés à l'issue de leur rencontre avec Antony Géros, ni Younous Omarjee ni Mathilde Panot n'ont clairement répondu, bottant en touche tous les deux.
 
Géros ménage le suspense
 
De son côté, Antony Géros a été un peu plus prolixe mais il a ménagé le suspense et a bien pris soin de distinguer ses deux casquettes : celle de président de l'assemblée et celle de vice-président du Tavini. C'est au titre de sa première fonction que cette rencontre avec LFI s'est déroulée, a-t-il insisté, évoquant notamment le modèle des “relations institutionnelles avec l'Europe” qui doit être “revisité pour redonner un peu plus de présence de l'Europe dans les pays du Pacifique”.
 
Antony Géros estime que “plus on a de relations avec les députés européens, mieux c'est pour la Polynésie”. Une position qui peut paraître paradoxale avec celle du patron du Tavini, Oscar Temaru, qui devait d'ailleurs initialement assister à cette rencontre à l'assemblée ce lundi matin. Mais il était “malade” selon le député Tematai Le Gayic qui n'excluait toutefois pas une rencontre avec le patron du Tavini “dans l'après-midi”. Il faut dire qu'Oscar Temaru n'a jamais caché son manque d'intérêt pour ces élections européennes. Il a même clairement appelé à boycotter le scrutin du mois de juin prochain. La question du soutien du Tavini à LFI semblait donc réglée.
 
Mais interrogé lui aussi sur ce point, Antony Géros sourit et laisse la porte ouverte : “Que je sache, ni Oscar Temaru, ni moi-même, ni mon parti, ne nous sommes encore définitivement positionnés sur les prochaines échéances européennes, donc ils vont rencontrer le président du parti tout à l'heure et ensuite on verra”. Reste à déterminer ensuite si ce rapprochement avec la France insoumise se poursuivra pour d'autres échéances électorales.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Lundi 27 Mai 2024 à 14:39 | Lu 2339 fois