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Opération coup de poing pour la rentrée des classes


PAPEETE, le 14 avril 2014 - Les forces de l’ordre ont réalisé dans une opération coordonnée de contrôle routier pour la rentrée des classes avec une attention particulière sur les bus scolaires.

Opération surprise. A Pirae, Faa’a et Papara, les forces de gendarmerie et de police ont réalisé dès 6 heures du matin une opération de contrôle centrée sur les transports en commun, la recherche de stupéfiants et les deux-roues. Une opération issue de la volonté coordonnée du haut-commissariat et qui visait à envoyer un signal fort en direction des transporteurs scolaires en ce lundi de rentrée des classes. « L’idée est de vérifier si les chauffeurs de bus sont en règle par rapport au code de la route, notamment en ce qui concerne l’alcoolémie – même si à cette heure-là il ne devrait pas y avoir trop de problèmes –, mais aussi de conduite sous l’emprise de stupéfiant », explique le commissaire de police Perrault, commandant de la Direction de la sécurité publique. « Il s’agit de la sécurité des personnes transportées. C’est la rentrée et nous avons depuis le début de l’année la possibilité d’incriminer l’usage des stupéfiants au volant, donc on profite de cela pour envoyer des signaux forts en direction des usagers ».

Equipements obligatoires, validité de la carte violette, état des pneumatiques, contrôle des conducteurs au jugé des agents : les transports en commun de passage ont systématiquement été passés au peigne fin.


A Fa’a’a : contrôle des bus et des élèves transportés

Dès 6h du matin, la quarantaine de militaires (dont la brigade motorisée) a commencé à contrôler les bus scolaires, ainsi que les élèves à bord. Aucune fouille systématique, cependant la brigade cynophile est entrée en jeu par l’intervention d’un dresseur et son chien, un berger allemand. Une fois à l’intérieur des bus, l’animal a « reniflé » chaque habitacle en s’arrêtant de temps à autre vers des sacs à dos.

Pourtant les fouilles n’ont donné aucun résultat, et pour cause : « lorsqu’il y a un contrôle de ce genre, les adolescents se passent le mot via sms, ce qui fait que ceux qui sont en possession de stupéfiants les balancent tout simplement par la fenêtre. Mais pour nous, ce n’est pas du tout un échec puisque l’objectif de ce genre d’opération est de montrer que nous sommes là. » nous a expliqué le capitaine Sylvain Chaynes, responsable de la cellule Prévention Routière de la gendarmerie nationale.

Des propos confirmés par le colonel Pierre Caudrelier, Commandant en chef de l’ensemble des brigades de gendarmerie du fenua, également présent : « Par notre présence, nous voulons faire changer les mentalités. Ici, au collège Henri Hiro, les enfants sont conscients des dangers que représentent les stupéfiants. Mais pour autant, les rappels sont nécessaires. C’est systématique. Ils doivent avoir à l’esprit que l’usage de cannabis est prohibé, et sanctionné mais surtout que c’est dangereux pour leur santé ! » Après le contrôle d’une quinzaine de bus et un constat négatif, les pandores ont pris la direction de Papara.


A Papara : trois conducteurs en possession de cannabis

Au PK 36, l’affaire a été toute autre. En l’espace de quelques minutes seulement de présence, le capitaine Chaynes a pu observer trois contrôles positifs en terme de détention de produits stupéfiants. Deux conducteurs de scooters et un passager d’un bus. Ayant été déstabilisés par la présence massive de gendarmes qui ne s’étaient pas positionnés aux endroits « habituels », les conducteurs des deux roues n’ont pas eu le temps d’éviter les contrôles. Les contrevenants ont été pris en charge par la brigade motorisée et ont fait l’objet d’une procédure simplifiée, c’est-à-dire un simple rappel à la loi. Si pour cette fois, ils ne seront pas sanctionnés, l’épée de Damoclès planera définitivement sur eux. En cas de récidive, la loi sera appliquée sans sommation.

Les chauffeurs de bus des lignes régulières ont également été contrôlés. Hormis quelques infractions mineures d’ordre administratif (absence de documents obligatoires), aucun n’a été sous l’emprise ou n’était détenteur de cannabis. « Ils n’étaient pas non plus en état d’ébriété. » a souligné Michel Teuira, gendarme mobile détaché auprès de la cellule Prévention et Sécurité routière. A noter que cette opération a été menée sur réquisition du procureur. De son côté, le colonel Pierre Caudrelier entend renouveler cette dernière de manière régulière « afin de marquer les esprits. » a-t-il conclu.
Encadré : Entretien avec l’un des conducteurs.

M. qui circulait en deux roues dans le sens Papara-Papeete, a pensé qu’il pouvait éviter le contrôle de gendarmerie, mais il en a été autrement. Pris avec une branche sèche de paka sur laquelle se trouvait plus d’une centaine de feuilles, il a fait l’objet d’un rappel à la loi. Pourtant, le personnage ne s’est pas démonté et assume ses propos.

Tahiti-Infos : Comment t’es-tu procuré ce cannabis ?
Contrevenant : J’ai été le chercher. Je connais des personnes qui en vendent.
Tahiti-Infos : Et, cela a été facile d’en trouver ?
Contrevenant : Oui, surtout par ici (Papara) mais il faut savoir où aller chercher et chez qui. Voilà, quoi !
Tahiti-Infos : A combien achètes-tu ce cannabis ?
Contrevenant : 5000 fcp !
Tahiti-Infos : Maintenant que tu as été découvert, que vas-tu faire ?
Contrevenant : Eh bien, je n’ai pas le choix, j’attendrai leur décision (du procureur) mais je ne pensais pas qu’ils allaient me stopper. Je me suis fait avoir ! (visiblement déçu).


Rédigé par () le Lundi 14 Avril 2014 à 21:23 | Lu 1325 fois