Mesdames les représentantes,
Vous m’interrogez sur les missions et l’objectivité de l’agence Tahiti Presse en arguant du fait, d’une part, que les communiqués et les activités du parti politique auquel vous appartenez ne seraient pas suffisamment mis en valeur, et d’autre part, en vous posant la question de la pertinence des commentaires qui peuvent être faits par les internautes sur les articles mis en ligne.
Pour ce qui concerne l’objectivité de Tahitipresse, je n’ai pas noté d’entorse fondamentale à ce principe depuis que j’assume la tutelle de cet établissement. Pour autant, et contrairement à ce que vous semblez vouloir me suggérer, je n’interviens pas dans la ligne éditoriale de l’agence et j’ai toute confiance dans l’intégrité déontologique journalistes qui y travaillent.
Toutefois, j’ai tenu à m’informer sur un éventuel déséquilibre de l’information au détriment de votre parti. D’après les statistiques qui m’ont été communiquées, 55 articles ont été consacrés à l’UPLD depuis le 1er janvier 2010, contre 46 pour le Tahoeraa Huiraatira et seulement 4 pour le To Tatou Ai’a. Donc, si déséquilibre il y a, ce n’est certainement pas à votre détriment.
Par ailleurs, j’ai pu noter que, le 18 mai, deux articles ont été consacrés au déplacement de M. Temaru à Nouméa, dont un faisait état d’un communiqué de votre parti ; le 19 mai, une nouvelle brève était à nouveau consacrée aux activités de M. Temaru en Calédonie ; le 20 mai, deux nouveaux articles rapportaient les déclarations de votre président et le communiqué du Tavini était publié in extenso. Cinq mentions en l’espace de trois jours, je ne vois pas où se situe «la propension étrange » à ne pas publier vos communiqués ! Cela sans compter le 23 mai la publication intégrale du communiqué du sénateur Richard Tuheiava.
Mais je peux comprendre que la foison d’articles parus dans les différents médias polynésiens vous embarrasse quelque peu puisque l’on a pu noter, à l’exception d’une intervention de M. Drollet, la multiplication des interventions de membres du Tavini pour minorer la portée radicale des propos de votre président.
C’est vrai, ces propos n’ont pas suscité une grande adhésion des internautes. Est-ce cela qui vous dérange ? Je m’étonne de votre volonté de faire interdire ces réactions des lecteurs car j’avais cru comprendre par vos déclarations passées que vous étiez viscéralement attachées à la liberté de la presse, tout autant qu’à la « parole libérée » qui a été un de vos thèmes de campagne. Si je comprends bien le sens de votre question, cette liberté de parole trouve ses limites dès lors que le président du Tavini Huiraatira et ses idées sont critiquées par les lecteurs de Tahiti presse.
Le nombre des réactions prouve au moins que les propos de votre leader historique, comme d’habitude, ne laissent pas indifférent, ce qui me semble être un élément positif pour un homme politique.
Pour ce qui me concerne, je ne partage pas nécessairement, loin s’en faut, les jugements des internautes ou des auditeurs qui s’expriment quotidiennement sur les répondeurs et dans la presse. Mais encore une fois, il me semble que c’est la rançon de ce que le Tavini a voulu instaurer en parlant de « parole libérée ».
Je vous rappelle que la liberté de la presse est un principe constitutionnel et si des propos publiés vous semblent déplacés, vous pouvez toujours avoir recours aux juridictions compétentes. J’ai cru comprendre que c’était le cas de figure retenu par un plaignant après les propos tenus sur un blog, dont vous citez le nom en soulignant qu’il est « très controversé », et qui est tenu par un ancien élu du Tavini.
Vous parlez également d’une « innovation » du nouveau site internet de l’ATP en ce qu’il permet aux lecteurs de réagir. Je crois que vous ne devez pas souvent consulter le site puisque cette formule a été mise en place en juin 2009, sous la présidence de M. Oscar Temaru qui avait la tutelle de cet établissement, présidé alors par M. Etienne Chimin, proche du président du Tavini Huiraatira et actuel directeur de cabinet du président de l’Assemblée.
J’aurai donc souhaité que vous interrogiez immédiatement les responsables de l’époque pour savoir si l’ATP avait vocation à devenir un « blog » et si les missions de l’agence avaient été modifiées. Si vous ne l’avez pas fait, j’imagine que vous n’étiez pas contrariées. Sinon, vous pouvez toujours les interroger sur leurs motivations de l’époque.
Plus globalement, votre question me renforce dans ma conviction que cet établissement doit être doté d’une véritable direction afin, notamment, d’encadrer au quotidien le fonctionnement normal de cette agence et de s’assurer de la modération des propos, rôle qui ne saurait échoir au seul président du conseil d’administration qui n’a pas toute la disponibilité nécessaire, et encore moins au pouvoir politique
Vous le savez, le conseil d’administration a acté le recrutement d’un directeur. J’ai confié à un cabinet spécialisé les opérations de sélection des candidatures qui sont en cours et le conseil d’administration aura prochainement à se prononcer sur les personnes retenues.
Edouard FRITCH
Vous m’interrogez sur les missions et l’objectivité de l’agence Tahiti Presse en arguant du fait, d’une part, que les communiqués et les activités du parti politique auquel vous appartenez ne seraient pas suffisamment mis en valeur, et d’autre part, en vous posant la question de la pertinence des commentaires qui peuvent être faits par les internautes sur les articles mis en ligne.
Pour ce qui concerne l’objectivité de Tahitipresse, je n’ai pas noté d’entorse fondamentale à ce principe depuis que j’assume la tutelle de cet établissement. Pour autant, et contrairement à ce que vous semblez vouloir me suggérer, je n’interviens pas dans la ligne éditoriale de l’agence et j’ai toute confiance dans l’intégrité déontologique journalistes qui y travaillent.
Toutefois, j’ai tenu à m’informer sur un éventuel déséquilibre de l’information au détriment de votre parti. D’après les statistiques qui m’ont été communiquées, 55 articles ont été consacrés à l’UPLD depuis le 1er janvier 2010, contre 46 pour le Tahoeraa Huiraatira et seulement 4 pour le To Tatou Ai’a. Donc, si déséquilibre il y a, ce n’est certainement pas à votre détriment.
Par ailleurs, j’ai pu noter que, le 18 mai, deux articles ont été consacrés au déplacement de M. Temaru à Nouméa, dont un faisait état d’un communiqué de votre parti ; le 19 mai, une nouvelle brève était à nouveau consacrée aux activités de M. Temaru en Calédonie ; le 20 mai, deux nouveaux articles rapportaient les déclarations de votre président et le communiqué du Tavini était publié in extenso. Cinq mentions en l’espace de trois jours, je ne vois pas où se situe «la propension étrange » à ne pas publier vos communiqués ! Cela sans compter le 23 mai la publication intégrale du communiqué du sénateur Richard Tuheiava.
Mais je peux comprendre que la foison d’articles parus dans les différents médias polynésiens vous embarrasse quelque peu puisque l’on a pu noter, à l’exception d’une intervention de M. Drollet, la multiplication des interventions de membres du Tavini pour minorer la portée radicale des propos de votre président.
C’est vrai, ces propos n’ont pas suscité une grande adhésion des internautes. Est-ce cela qui vous dérange ? Je m’étonne de votre volonté de faire interdire ces réactions des lecteurs car j’avais cru comprendre par vos déclarations passées que vous étiez viscéralement attachées à la liberté de la presse, tout autant qu’à la « parole libérée » qui a été un de vos thèmes de campagne. Si je comprends bien le sens de votre question, cette liberté de parole trouve ses limites dès lors que le président du Tavini Huiraatira et ses idées sont critiquées par les lecteurs de Tahiti presse.
Le nombre des réactions prouve au moins que les propos de votre leader historique, comme d’habitude, ne laissent pas indifférent, ce qui me semble être un élément positif pour un homme politique.
Pour ce qui me concerne, je ne partage pas nécessairement, loin s’en faut, les jugements des internautes ou des auditeurs qui s’expriment quotidiennement sur les répondeurs et dans la presse. Mais encore une fois, il me semble que c’est la rançon de ce que le Tavini a voulu instaurer en parlant de « parole libérée ».
Je vous rappelle que la liberté de la presse est un principe constitutionnel et si des propos publiés vous semblent déplacés, vous pouvez toujours avoir recours aux juridictions compétentes. J’ai cru comprendre que c’était le cas de figure retenu par un plaignant après les propos tenus sur un blog, dont vous citez le nom en soulignant qu’il est « très controversé », et qui est tenu par un ancien élu du Tavini.
Vous parlez également d’une « innovation » du nouveau site internet de l’ATP en ce qu’il permet aux lecteurs de réagir. Je crois que vous ne devez pas souvent consulter le site puisque cette formule a été mise en place en juin 2009, sous la présidence de M. Oscar Temaru qui avait la tutelle de cet établissement, présidé alors par M. Etienne Chimin, proche du président du Tavini Huiraatira et actuel directeur de cabinet du président de l’Assemblée.
J’aurai donc souhaité que vous interrogiez immédiatement les responsables de l’époque pour savoir si l’ATP avait vocation à devenir un « blog » et si les missions de l’agence avaient été modifiées. Si vous ne l’avez pas fait, j’imagine que vous n’étiez pas contrariées. Sinon, vous pouvez toujours les interroger sur leurs motivations de l’époque.
Plus globalement, votre question me renforce dans ma conviction que cet établissement doit être doté d’une véritable direction afin, notamment, d’encadrer au quotidien le fonctionnement normal de cette agence et de s’assurer de la modération des propos, rôle qui ne saurait échoir au seul président du conseil d’administration qui n’a pas toute la disponibilité nécessaire, et encore moins au pouvoir politique
Vous le savez, le conseil d’administration a acté le recrutement d’un directeur. J’ai confié à un cabinet spécialisé les opérations de sélection des candidatures qui sont en cours et le conseil d’administration aura prochainement à se prononcer sur les personnes retenues.
Edouard FRITCH