Objectif JO pour les jeunes espoirs du surf local


Les prodiges du surf local, Kiara Goold et Liam Sham Koua, soutenus par leurs pères. © Wendy Cowan

Tahiti, le 31 juillet 2024 - Ce mercredi, la relève du surf local s’est donné rendez-vous à l’embouchure du bout de la route pour un entraînement au cœur des Jeux. L’occasion pour Tahiti Infos d’aller à la rencontre de ces parents dont les enfants se prédestinent à une carrière professionnelle et assument d’ores et déjà des ambitions olympiques.

 

“Ma fille me le dit déjà et l’écrit noir sur blanc : elle veut un jour devenir championne du monde de surf. Et depuis que le surf est devenu une discipline olympique, c’est également devenu un objectif à atteindre”, confie Moehau Goold, père de la jeune prodige locale, Kiara Goold, âgée de 14 ans. Un rêve partagé par le jeune Liam Sham Koua, 11 ans. Tous deux membres de la sélection tahitienne de surf, ils s’entraînent quotidiennement afin d’être à la hauteur de leurs objectifs. Un choix de vie qui a inéluctablement nécessité l’accord des parents. 

 

“Nous sommes prêts à les accompagner”, assure Raitahi Sham Koua, père du jeune Liam. “Pour l’instant, mon fils, c’est ce qu’il veut faire, donc ma femme et moi, nous l’accompagnerons autant que possible dans cette voie. À un moment, cela ne suffira sans doute plus et il faudra aller chercher plus… nous irons chercher ce ‘plus’ dont il aura besoin.” Car une carrière dans le surf induit nécessairement des déplacements à l’étranger et plusieurs fois dans l’année. Une réalité financière qui oblige bien souvent les parents à laisser partir leurs enfants seuls à la conquête de leurs rêves. Et pour ça, une préparation en amont est de rigueur : “J’essaye d’apprendre à mon fils une routine et une discipline qui lui permettra d’être autonome. Cela passe par des choses simples telles qu’apprendre à préparer ses affaires seul, apprendre à s’organiser. Le but est qu’ils prennent confiance en eux, c’est surtout ça”, explique Raitahi. “Pour ma part, je sais que ma fille, afin d’atteindre ses objectifs, devra faire des compétitions au Brésil et au Portugal. Du coup, on essaie d’apprendre le portugais en ce moment”, déclare Moehau Goold.

 

Aussi profiter de la vie

 

Des prédispositions à acquérir loin des standards des jeunes enfants de leur âge. Pour autant, les deux pères de famille insistent : s’il y a indéniablement un travail supplémentaire et des sacrifices à faire en choisissant cette voie, le fun doit cependant être au rendez-vous. “On prend le temps de leur faire découvrir leur pays, leurs îles, leur culture, la pêche…il faut qu’ils s’amusent”, appuie le père de Liam. “De notre côté, nous avons attendu un certain âge avant de commencer les compétitions à l’international”, précise le père de Kiara. “À l’étranger, les jeunes commencent les compétitions beaucoup plus tôt et en font tous les week-ends. C’est un rythme effréné. Nous avons pris le temps qu’il faut pour qu’elle profite aussi de la vie des îles. Pour nous, à partir de l’année prochaine, tout va aller très vite et on profite au maximum des moments en famille à la maison.”

 

Et pour cause, avec déjà quelques résultats notoires à l’international, la jeune Kiara Goold et le petit Liam Sham Koua se sont déjà fait remarquer par des grandes marques de l’industrie du surf et les médias internationaux. Mais si nos jeunes ‘aito ont les yeux rivés sur leurs rêves, pour les parents, la priorité est ailleurs : “Nous voulons avant tout qu’ils deviennent de bonnes personnes”, espère Raitahi Sham Koua. “Nous voulons avant tout les éduquer pour qu’ils puissent reconnaître ce qui est bien ou mal. Ainsi, ils pourront faire de meilleurs choix pour eux-mêmes”, conclut Moehau Goold. Un talent bien aiguisé et une tête bien pleine, voilà qui devrait être de bon augure pour nos jeunes espoirs locaux. Et si ces derniers ambitionnent d’ores et déjà les titres mondiaux et olympiques, nul doute que la Fédération tahitienne de surf espère que ces jeunes champions seront au rendez vous des Jeux du Pacifique 2027 qui se tiendront au Fenua. 


Kiara Goold. © Wendy Cowan

Liam Sham Koua. © Wendy Cowan

Rédigé par Wendy Cowan le Mercredi 31 Juillet 2024 à 17:32 | Lu 2487 fois