Tahiti, le 20 septembre 2024 - L’assemblée de la Polynésie française étudiera mardi prochain un nouveau rapport de la Chambre territoriale des comptes concernant la problématique de l’obésité chez les jeunes. Un rapport qui pointe du doigt la désorganisation de la politique publique en la matière.
Les 15-25 ans sont désormais victimes, comme leurs aînés, de ce surpoids qui gangrène la société et les comptes sociaux. Mardi, l’assemblée de la Polynésie française devra étudier un rapport de la Chambre territoriale des comptes (CTC), portant sur la problématique de l’obésité chez les jeunes, avec minutie et surtout exhorter le Pays à mettre en place de vraies actions pour endiguer le problème. Il serait effectivement temps d’arrêter de se cacher derrière le prétendu facteur génétique des Polynésiens, jamais scientifiquement avéré, pour légitimer l’inaction en la matière.
“Aujourd’hui, près d’un habitant sur deux du territoire est en situation d’obésité”, explique le rapport, comme le soulignait déjà Tahiti Infos dans son édition du 29 août dernier. “L’obésité progresse plus fréquemment chez les jeunes et particulièrement les plus précaires”, rappelle la Chambre. “Elle participe activement au développement des maladies non transmissibles lorsqu’ils prennent de l’âge. Ces maladies prennent la forme de diabète sucré, d’hypertension artérielle, de pathologies cardiovasculaires et de cancers.”
Principale dépense de santé pour le Pays, le surpoids et les maladies non transmissibles qui l’accompagnent peuvent toutefois être ralentis si une politique de prévention de l’obésité est engagée pour la jeunesse. En Polynésie, ces politiques de prévention existent mais, mal menées, sporadiques et sans bilans, elles restent d’une efficacité quasi nulle.
Les 15-25 ans sont désormais victimes, comme leurs aînés, de ce surpoids qui gangrène la société et les comptes sociaux. Mardi, l’assemblée de la Polynésie française devra étudier un rapport de la Chambre territoriale des comptes (CTC), portant sur la problématique de l’obésité chez les jeunes, avec minutie et surtout exhorter le Pays à mettre en place de vraies actions pour endiguer le problème. Il serait effectivement temps d’arrêter de se cacher derrière le prétendu facteur génétique des Polynésiens, jamais scientifiquement avéré, pour légitimer l’inaction en la matière.
“Aujourd’hui, près d’un habitant sur deux du territoire est en situation d’obésité”, explique le rapport, comme le soulignait déjà Tahiti Infos dans son édition du 29 août dernier. “L’obésité progresse plus fréquemment chez les jeunes et particulièrement les plus précaires”, rappelle la Chambre. “Elle participe activement au développement des maladies non transmissibles lorsqu’ils prennent de l’âge. Ces maladies prennent la forme de diabète sucré, d’hypertension artérielle, de pathologies cardiovasculaires et de cancers.”
Principale dépense de santé pour le Pays, le surpoids et les maladies non transmissibles qui l’accompagnent peuvent toutefois être ralentis si une politique de prévention de l’obésité est engagée pour la jeunesse. En Polynésie, ces politiques de prévention existent mais, mal menées, sporadiques et sans bilans, elles restent d’une efficacité quasi nulle.
La CTC demande une enquête de santé
Dans son rapport qui étudie la politique publique en termes de prévention de l’obésité en Polynésie française de 2018 à aujourd’hui, la Chambre ne peut que constater que la part des personnes obèses a progressé de 8 points entre 2010 et 2019 et représente désormais 48 % des individus alors que cette part s’établissait à 40 % en 2010.
Chez les jeunes de 18 à 29 ans, 36 % des hommes et 47 % des femmes sont en situation d’obésité.
De plus, les données relatives à l’hospitalisation des personnes en situation d’obésité montrent une croissance de 50 % de séjours de patients âgés de 18 à 30 ans entre 2018 et 2022.
Au regard de ces chiffres, la Chambre “recommande au Pays de renouveler rapidement, par la voie d’un marché public, l’enquête sur l’état de santé de la population”. Une enquête que Moletai Brotheron a annoncé vouloir engager dans ses observations au rapport en lançant “une étude socio-anthropologique des déterminants des maladies chroniques en Polynésie française” qui sera réalisée “concomitamment à la prochaine enquête STEPwise”.
Une enquête que la Chambre souhaite voir réalisée après appel d’offre et non pas confiée de facto à l’institut Louis-Malardé pour 60 millions de francs comme la précédente.
Chez les jeunes de 18 à 29 ans, 36 % des hommes et 47 % des femmes sont en situation d’obésité.
De plus, les données relatives à l’hospitalisation des personnes en situation d’obésité montrent une croissance de 50 % de séjours de patients âgés de 18 à 30 ans entre 2018 et 2022.
Au regard de ces chiffres, la Chambre “recommande au Pays de renouveler rapidement, par la voie d’un marché public, l’enquête sur l’état de santé de la population”. Une enquête que Moletai Brotheron a annoncé vouloir engager dans ses observations au rapport en lançant “une étude socio-anthropologique des déterminants des maladies chroniques en Polynésie française” qui sera réalisée “concomitamment à la prochaine enquête STEPwise”.
Une enquête que la Chambre souhaite voir réalisée après appel d’offre et non pas confiée de facto à l’institut Louis-Malardé pour 60 millions de francs comme la précédente.
Une urgence sanitaire et financière
En plus de constater une population toujours plus malade des conséquences de cette obésité, la CTC explique que ces “longues maladies” – carnet rouge – représentaient, en 2022, un montant de 43,7 milliards de francs, soit 72 % des dépenses annuelles d’assurance-maladie.
Chez les jeunes de 15 à 25 ans, ces dépenses ont même augmenté de 10,6 % sur les six dernières années.
Les efforts du Pays pour promouvoir une alimentation équilibrée et la pratique de l’activité physique ainsi que la lutte contre la sédentarité sont cependant “insuffisants”, note la Chambre, et “pas assez précis”.
“La coordination des actions réalisées par le Pays pour prévenir l’obésité n’a pas été suffisamment organisée, ni formalisée”, poursuit la Chambre dans ses conclusions. “Si près de 20 % de la dépense de prévention de l’obésité cumulée entre 2018 et 2023 (230 millions de francs) a été orientée sur les campagnes de prévention pour l’activité physique, l’alimentation saine et l’éducation à la santé, le suivi des dépenses de prévention en faveur de la jeunesse n’a cependant pas été réalisé”, constate le gendarme financier.
Chez les jeunes de 15 à 25 ans, ces dépenses ont même augmenté de 10,6 % sur les six dernières années.
Les efforts du Pays pour promouvoir une alimentation équilibrée et la pratique de l’activité physique ainsi que la lutte contre la sédentarité sont cependant “insuffisants”, note la Chambre, et “pas assez précis”.
“La coordination des actions réalisées par le Pays pour prévenir l’obésité n’a pas été suffisamment organisée, ni formalisée”, poursuit la Chambre dans ses conclusions. “Si près de 20 % de la dépense de prévention de l’obésité cumulée entre 2018 et 2023 (230 millions de francs) a été orientée sur les campagnes de prévention pour l’activité physique, l’alimentation saine et l’éducation à la santé, le suivi des dépenses de prévention en faveur de la jeunesse n’a cependant pas été réalisé”, constate le gendarme financier.
Fiscalité et courage politique
Alors que des efforts considérables sont pratiqués par les enseignes commerciales pour promouvoir l’obésité et le diabète en tête de gondole dans un packaging attractif, le Pays est encouragé par la CTC à mettre en place une vraie fiscalité “sur les produits à forte teneur en sucre” et d’en affecter les recettes au financement des actions prévention de l’obésité, notamment celles à destination des jeunes.
Elle incite aussi à faire ce que le Tapura avait fait semblant de faire à l’époque de sa loi sur la consommation des produits sucrés en régulant, “par la voie règlementaire”, la teneur en sucre des produits alimentaires.
Il s’agit désormais pour le gouvernement de Moetai Brotherson de se saisir d’un courage politique pour réellement lutter contre ce fléau, malgré les protestations et les menaces économiques (licenciements, arrêt de l’investissement) qui seront alors brandies par les entreprises locales concernées par ces potentielles mesures.
Des mesures qui devront être accompagnées d’un plan contre la précarité dans un domaine où les ménages les plus pauvres sont aussi les plus vulnérables.
Elle incite aussi à faire ce que le Tapura avait fait semblant de faire à l’époque de sa loi sur la consommation des produits sucrés en régulant, “par la voie règlementaire”, la teneur en sucre des produits alimentaires.
Il s’agit désormais pour le gouvernement de Moetai Brotherson de se saisir d’un courage politique pour réellement lutter contre ce fléau, malgré les protestations et les menaces économiques (licenciements, arrêt de l’investissement) qui seront alors brandies par les entreprises locales concernées par ces potentielles mesures.
Des mesures qui devront être accompagnées d’un plan contre la précarité dans un domaine où les ménages les plus pauvres sont aussi les plus vulnérables.
Les sodas deux fois plus sucrés qu’ailleurs
Il suffit de voir les touristes grimacer lorsqu’ils prennent un soda en Polynésie. “Ouah, c’est vachement sucré”, expliquent-ils tous invariablement. Et pour cause.
Selon l’étude de la CTC, le Fanta orange présente un taux de sucre de 6,5 grammes (pour 100 mL) dans l’Hexagone et de 6,4 grammes aux Antilles, en Guyane ou à La Réunion, mais de 13 grammes en Polynésie française. Le Schweppes Indian Tonic contient un taux de 4,4 grammes de sucre pour 100 mL dans l’Hexagone et les départements d’outre-mer alors que ce taux s’élève à 8,2 grammes en Polynésie française.
Même chose pour les yaourts qui masquent sous leur aspect “bon pour la santé” une teneur en sucre beaucoup trop élevée.
En revanche, avec un taux de 10,6 grammes pour 100 mL, la teneur en sucre du Coca-Cola n’est pas plus élevée en Polynésie française que sur le reste du territoire de la République.
Les recommandations
- Organiser un marché public pour sélectionner, d’ici à 2025, le prestataire qui assistera le Pays dans la réalisation de la prochaine enquête relative à l’état de santé de la population.
- Produire et communiquer annuellement, dès 2025, un rapport sur l’épidémiologie sanitaire et sociale de l’obésité en distinguant les données par lieux de vie et par tranches d’âge.
- Renforcer, à court terme, la fiscalité sur les produits à forte teneur en sucre et affecter les recettes qui en résulteront au financement des actions prévention de l’obésité, notamment à destination des jeunes de 15 à 25 ans.
- Mettre en œuvre, à court terme, un programme de lutte contre l’obésité en y associant des représentants de la jeunesse.
- Délivrer, en 2025, une autorisation pour un réseau de santé consacré à l’obésité et constitué de partenaires sanitaires et sociaux engagés auprès des jeunes et des personnes fragiles.
- Évaluer, chaque année à partir de 2026, la pertinence et l’efficacité des actions de lutte contre l’obésité, notamment chez les jeunes, ainsi que le rapport entre les ressources mobilisées et les résultats obtenus.
- Organiser, dès 2025, la traçabilité de la taille et du poids du patient lors de chaque consultation médicale.