La pirogue qui a quitté Tahiti le 27 juillet, il y a bientôt deux mois, poursuit son incroyable périple à travers le Pacifique.
La question qui se pose à présent à l’équipage est de savoir s’il doit longer les terres, par sécurité en cette période d’ouragans, mais avec le risque de s’exposer aux pirates nombreux dans cette zone du Pacifique ; ou alors s’éloigner des côtes et foncer droit sur la Chine pour tenter de gagner un peu du temps perdu depuis le début du périple, avec le risque d’être totalement seul en mer face aux éléments s’ils devaient se déchaîner sur la route de OTNF. La décision sera prise à Rambaul après avoir pris conseil auprès des autorités.
YH
La question qui se pose à présent à l’équipage est de savoir s’il doit longer les terres, par sécurité en cette période d’ouragans, mais avec le risque de s’exposer aux pirates nombreux dans cette zone du Pacifique ; ou alors s’éloigner des côtes et foncer droit sur la Chine pour tenter de gagner un peu du temps perdu depuis le début du périple, avec le risque d’être totalement seul en mer face aux éléments s’ils devaient se déchaîner sur la route de OTNF. La décision sera prise à Rambaul après avoir pris conseil auprès des autorités.
YH
Extrait du journal de Bord de Hiria
Encore 160 miles et l’on touchera Terre. La pirogue avance lentement au rythme du vent et des vagues, à peine un souffle. A bord le temps est lui aussi suspendu aux voiles et on s’occupe (comme vous pouvez le voir dans le journal de bord de Hiria et sur les photos jointes) La pirogue a longé l’île Bougainville (nom bien connu ici) qui bien que faisant partie des îles Salomon a été rattachée à la Papouasie. L’île rêve de s’émanciper de La Papouasie… A bord on se contente à présent de boites de conserves (plus de légumes frais) pour accompagner le poisson qui veut bien se laisser prendre à la ligne. L’eau comme dit Hiria ironiquement on en a à volonté (avec un petit goût d’essence tout de même)
b[Lundi 09 août 2010]b
“Le jour s’est levé dans un éclat de lumière. Le geste de vos deux mains jointent qui se séparent doucement en deux vagues peut bien illustrer cette vision. Puis la lumière a tout envahie.
Prière, petit déjeuner (reste du corn-beef de hier au soir), et la journée se met en place.
Drôle de sensation sur la pirogue. Sensation d’économiser, de mettre du bonheur de côté pour l’avenir sur terre. A terre, cette vie si remplie, si parasitée : on doit faire ceci, et cela; ne pas oublier ceci, surtout ne pas oublier cela; mais ici, on oublie ce que l’on doit ou pouvoir faire pour se contenter de rester proche et à l’écoute de la pirogue. Un désir également d’user de mots simples, pour mieux coller à la mer, ne vas s’envoler. Ces premiers navigateurs avaient entre leurs mains trop de bonnes choses concrètent pour les laisser là et courir défendre des idées ailleurs où il ne pousse rien. D’un coup, je comprends intimement le lien Vaa = Marae : lieu sacré qui prend une toute autre dimension ici.
La mer et OTNF semblent si unis que nous nous sentons presque seul, et lorsque la pirogue bouge, ce n’est pas elle que l’on ressent, mais là où la vague, le coup de vent se termine.
Assis sur le iato avant, les pieds dans le filet triangulaire - merci à vous et au temps que cela a pris, chacun des nœuds, là, placés ainsi pour nous empêcher dans un moment d’absence de basculer dans l’océan -, le foc bien amarré, le soleil couleur or se reflétant sur la mer, il y a désir de passer aux réalités essentielles, à aller vers ce qu’il y a de plus important; derrière le provisoire se cache le définitif. Le coucher du soleil promet d’être fabuleux ce soir.”
Prière, petit déjeuner (reste du corn-beef de hier au soir), et la journée se met en place.
Drôle de sensation sur la pirogue. Sensation d’économiser, de mettre du bonheur de côté pour l’avenir sur terre. A terre, cette vie si remplie, si parasitée : on doit faire ceci, et cela; ne pas oublier ceci, surtout ne pas oublier cela; mais ici, on oublie ce que l’on doit ou pouvoir faire pour se contenter de rester proche et à l’écoute de la pirogue. Un désir également d’user de mots simples, pour mieux coller à la mer, ne vas s’envoler. Ces premiers navigateurs avaient entre leurs mains trop de bonnes choses concrètent pour les laisser là et courir défendre des idées ailleurs où il ne pousse rien. D’un coup, je comprends intimement le lien Vaa = Marae : lieu sacré qui prend une toute autre dimension ici.
La mer et OTNF semblent si unis que nous nous sentons presque seul, et lorsque la pirogue bouge, ce n’est pas elle que l’on ressent, mais là où la vague, le coup de vent se termine.
Assis sur le iato avant, les pieds dans le filet triangulaire - merci à vous et au temps que cela a pris, chacun des nœuds, là, placés ainsi pour nous empêcher dans un moment d’absence de basculer dans l’océan -, le foc bien amarré, le soleil couleur or se reflétant sur la mer, il y a désir de passer aux réalités essentielles, à aller vers ce qu’il y a de plus important; derrière le provisoire se cache le définitif. Le coucher du soleil promet d’être fabuleux ce soir.”