PEORIA, 12 juil 2012 (AFP) - Il peut paraître difficile à première vue d'abattre un poisson en plein vol avec un arc et un harpon. Mais pas quand il s'agit d'énormes carpes et qu'elles sont si nombreuses que celle qu'on finit par atteindre n'est pas forcément celle que l'on visait.
"C'est tout ce que j'aime: un vrai pop-corn", s'enthousiasme Nathan Wallick, "capitaine" d'une embarcation qui traverse les bancs de carpes argentées en descendant l'Illinois, dans le nord des Etats-Unis, avec un groupe de touristes devenus archers d'un jour.
La rivière est tellement pleine de cette espèce envahissante que l'eau semble bouillonner à la surface.
La carpe argentée est un poisson de nature stressée que le bruit du moteur de Nathan Wallick effraye, au point de lui faire faire des bonds de trois mètres. Lorsqu'on ajoute une coque en aluminium pour démultiplier les vibrations, l'animal devient carrément suicidaire.
La preuve: le ponton amarré dans la ville de Peoria est jonché de carpes qui ont bondi hors de la rivière mais n'ont pas su la regagner. Autour de son bateau, le capitaine a posé des filets pour les empêcher de se ruer sur les touristes, mais certaines bêtes plus athlétiques que d'autres ne manquent pas d'atterrir au fond du petit bateau.
Nathan Wallick en ramasse une au hasard et la jette en l'air. "Tirez!", ordonne-t-il à son équipage, à titre d'entraînement.
Les flèches fusent, mais la carpe regagne l'eau saine et sauve. Pourtant, quelques minutes plus tard, un des archers, Bryan York, met sa flèche dans le mille et remonte un beau spécimen en tournant vigoureusement son moulinet sous les vivats de ses coéquipiers.
"L'aspirateur aquatique"
"Mortel!", rigole Bryan, en arrachant le harpon fiché dans le corps du poisson qui se débat encore.
"C'est génial, faut le voir pour le croire", commente son compagnon Ron Nguyen, couvert d'un liquide gluant après avoir été heurté par un vol de carpe. La bête pouvant peser près de 30 kilos, ces brèves rencontres se soldent parfois par des bras cassés...
Que se rassurent ceux qui s'inquiéteraient pour la survie de l'espèce: elle n'est nullement menacée, bien au contraire. La carpe argentée, d'origine asiatique, a envahi les cours d'eau américains dans les années 1990 au péril de nombreuses autres espèces végétales et animales.
L'animal, incroyablement vorace et fertile, avait été importé dans les années 1960 pour nettoyer les piscicultures ou les usines de traitement des eaux. Mais à la suite d'inondations, cet "aspirateur aquatique" s'est répandu dans la nature, détruisant l'écosystème du bassin du Mississippi, le plus grand fleuve des Etats-Unis.
Les autorités ont dû installer des barrières électriques dans les cours d'eau pour empêcher les carpes de gagner la région des Grands Lacs, mais des indices de plus en plus nombreux révèlent qu'elles sont arrivées dans l'immense lac Michigan, au grand dam des pêcheurs et des écologistes.
Si la carpe est un mets fort apprécié en Asie, tel n'est pas son destin aux Etats-Unis: trop d'arêtes et chair fadasse. Les différentes autorités locales tentent de lui refaire une réputation en la rebaptisant "aileron d'argent" ou "thon du Kentucky", ou encore en recrutant des grands cuisiniers qui sauront mieux l'adapter au palais américain.
Mais quels que soient son nom et la recette, la carpe argentée n'est pas près d'arriver sur la table du "capitaine" Wallick, un pompier qui a lancé sa société "Peoria Carp Hunters" l'été dernier pour arrondir ses fins de mois. Derrière sa maison, il jette tous les soirs le produit de sa pêche en pâture aux coyotes du voisinage.
"C'est tout ce que j'aime: un vrai pop-corn", s'enthousiasme Nathan Wallick, "capitaine" d'une embarcation qui traverse les bancs de carpes argentées en descendant l'Illinois, dans le nord des Etats-Unis, avec un groupe de touristes devenus archers d'un jour.
La rivière est tellement pleine de cette espèce envahissante que l'eau semble bouillonner à la surface.
La carpe argentée est un poisson de nature stressée que le bruit du moteur de Nathan Wallick effraye, au point de lui faire faire des bonds de trois mètres. Lorsqu'on ajoute une coque en aluminium pour démultiplier les vibrations, l'animal devient carrément suicidaire.
La preuve: le ponton amarré dans la ville de Peoria est jonché de carpes qui ont bondi hors de la rivière mais n'ont pas su la regagner. Autour de son bateau, le capitaine a posé des filets pour les empêcher de se ruer sur les touristes, mais certaines bêtes plus athlétiques que d'autres ne manquent pas d'atterrir au fond du petit bateau.
Nathan Wallick en ramasse une au hasard et la jette en l'air. "Tirez!", ordonne-t-il à son équipage, à titre d'entraînement.
Les flèches fusent, mais la carpe regagne l'eau saine et sauve. Pourtant, quelques minutes plus tard, un des archers, Bryan York, met sa flèche dans le mille et remonte un beau spécimen en tournant vigoureusement son moulinet sous les vivats de ses coéquipiers.
"L'aspirateur aquatique"
"Mortel!", rigole Bryan, en arrachant le harpon fiché dans le corps du poisson qui se débat encore.
"C'est génial, faut le voir pour le croire", commente son compagnon Ron Nguyen, couvert d'un liquide gluant après avoir été heurté par un vol de carpe. La bête pouvant peser près de 30 kilos, ces brèves rencontres se soldent parfois par des bras cassés...
Que se rassurent ceux qui s'inquiéteraient pour la survie de l'espèce: elle n'est nullement menacée, bien au contraire. La carpe argentée, d'origine asiatique, a envahi les cours d'eau américains dans les années 1990 au péril de nombreuses autres espèces végétales et animales.
L'animal, incroyablement vorace et fertile, avait été importé dans les années 1960 pour nettoyer les piscicultures ou les usines de traitement des eaux. Mais à la suite d'inondations, cet "aspirateur aquatique" s'est répandu dans la nature, détruisant l'écosystème du bassin du Mississippi, le plus grand fleuve des Etats-Unis.
Les autorités ont dû installer des barrières électriques dans les cours d'eau pour empêcher les carpes de gagner la région des Grands Lacs, mais des indices de plus en plus nombreux révèlent qu'elles sont arrivées dans l'immense lac Michigan, au grand dam des pêcheurs et des écologistes.
Si la carpe est un mets fort apprécié en Asie, tel n'est pas son destin aux Etats-Unis: trop d'arêtes et chair fadasse. Les différentes autorités locales tentent de lui refaire une réputation en la rebaptisant "aileron d'argent" ou "thon du Kentucky", ou encore en recrutant des grands cuisiniers qui sauront mieux l'adapter au palais américain.
Mais quels que soient son nom et la recette, la carpe argentée n'est pas près d'arriver sur la table du "capitaine" Wallick, un pompier qui a lancé sa société "Peoria Carp Hunters" l'été dernier pour arrondir ses fins de mois. Derrière sa maison, il jette tous les soirs le produit de sa pêche en pâture aux coyotes du voisinage.