Numérique : selon une enquête nos entreprises ont un an de retard


Après la création de sites Web et de pages Facebook, les entreprises s'attaquent maintenant à leur productivité : outils mobiles, cloud computing et dématérialisation.
PAPEETE, le 8 décembre 2016 - Les entreprises du fenua ont pris conscience de l'importance de la transformation numérique pour leur survie. Un éveil mesuré par un baromètre qui vient d'être publié. On y apprend que 60% des entreprises sont prêtes à s'adapter… Mais qu'une bonne partie n'a pas encore sauté le pas.

Le premier "Baromètre de la transformation digitale des entreprises" a été publié ce jeudi par l'OPEN, l'Organisation des professionnels de l'économie numérique. Il s'agit d'une enquête réalisée auprès des entreprises adhérentes au MEDEF, pour tout savoir de leurs habitudes et projets dans le domaine du numérique. Cette enquête sera destinée à être renouvelée tous les ans : "la transformation numérique s'accélère dans le monde entier et c'est important d'avoir un outil qui nous permettra de mesurer le fruit de nos efforts" expliquait Vincent Fabre, président de l'OPEN, lors de la présentation des résultats.

Pour le Medef, étudier et accompagner le développement de l'économie numérique est primordial pour nos entreprises et nos emplois futurs. Olivier Kressmann, patron des patrons, assure ainsi que "aujourd'hui, prétendre vouloir s'ouvrir aux investissements étrangers et aux touristes sans développement numérique est illusoire. C'est devenu aussi important que la sécurité ou la fiscalité."

Le président du Medef note aussi que, contrairement aux idées reçues, nos entreprises ne sont pas très en retard par rapport aux PME métropolitaines. À peine un an de retard dans leur ouverture au numérique… par contre, les infrastructures, elles, accusent un décalage bien plus important…

55% DES ENTREPRISES SONT PRÉSENTES SUR INTERNET

Le baromètre regorge de chiffres, révélant les sentiments ambigus des entreprises face à cette révolution numérique. Ainsi, 73% des patrons interrogés reconnaissent que les entreprises polynésiennes sont concernées par la révolution numérique. Mais seulement 61% pense que c'est un enjeu prioritaire dans leur entreprise spécifiquement.

Concernant le net, un peu plus de la moitié (55%) des entreprises ont un site web, généralement un site vitrine présentant leur activité et donnant leur contact. Seules 13% des entreprises vendent leurs produits directement sur leur site. Par contre sur les réseaux sociaux, la barrière à l'entrée est plus faible et les deux tiers des entreprises ont une page Facebook.

Enfin, 25% des entreprises interrogées sont totalement imperméables à ces nouvelles technologies et ne prévoient aucun développement numérique. La même proportion que celles qui observent que leurs clients n'ont pas changé leurs habitudes avec les nouvelles technologies…

Car ce qui pousse la transformation numérique des entreprises, c'est le développement de leur activité. Elles sont 74% à assurer dans le baromètre que le numérique leur permet de mieux comprendre leurs clients, et 69% à penser qu'il permet de faire progresser le chiffre d'affaires.

Et ce qui les freine est finalement assez intuitif. Plus de 80% des entreprises se plaignent de la vitesse des connections et du prix des abonnements. 42% estiment les investissements nécessaires trop lourds. Et enfin, un tiers note un manque de compétences internes… La même proportion que les entreprises qui regrettent le manque de formations adaptées. Bref, les entreprises sont prêtes à passer au numérique, mais il manque encore quelques éléments pour que la transformation s'opère complètement.


Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 8 Décembre 2016 à 14:53 | Lu 1603 fois