PARIS, 13 mars 2011 (AFP) - Si l'explosion majeure a été évitée jusqu'ici à la centrale de Fukushima au Japon, des rejets de vapeur et d'éléments radioactifs se produisent depuis samedi et présentent un risque de contamination des populations alentour.
Selon les experts interrogés par l'AFP, le nuage qui semblait dimanche se déplacer vers le Pacifique poussé par des vents nord/nord-est, véhicule majoritairement de l'iode et du césium.
Après le séisme, les autorités japonaises ont évacué des centaines de milliers de personnes dans un rayon de 3 km, puis 10 puis 20 km, à mesure que la situation évoluait, rappelle Olivier Gupta, directeur-général de l'Autorité de Sûreté du nucléaire (ASN). Ce qui est l'une des premières ripostes en cas d'alerte.
Ainsi, seuls les experts ou les pompiers qui seront intervenus sur le site auront été exposés au risque d'irradiation. Selon la dose de rayonnement reçue, ils risqueront de tomber malades dans les semaines ou les mois à venir (et même dans les 24 heures, avec des vomissements, si la dose est très forte). La principale atteinte sera celle de la moelle osseuse qui nécessite une hospitalisation et des transfusions notamment.
Mais "si la dose a été trop forte, ils mourront", prévient le Pr Patrick Gourmelon, directeur de la radioprotection de l'homme à l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).
Pour le reste de la population, exposée à une contamination par des éléments radioactifs, le principal risque est celui de développer un cancer (leucémie, poumon, colon...) avec "un risque proportionnel à la dose absorbée", poursuit-il.
"Pour protéger les civils, on dispose de trois armes: l'évacuation, le confinement et l'iode", explique le Pr Gourmelon"
Le confinement, très efficace en attendant une évacuation, consiste à s'isoler au maximum des particules contaminantes, si possible en sous-sol, portes et fenêtres calfeutrées avec du ruban adhésif, sans climatisation ni chauffage.
"Il s'agit d'empêcher les particules de pénétrer dans les poumons et le tube digestif" explique le médecin, alors que les modes de contamination sont soit externe (contact avec la peau) soit interne (inhalation, alimentation).
En cas de contact avec la peau, "il suffit d'une bonne douche, surtout sans frotter pour ne pas faire pénétrer les particules". Mais il faut aussi éviter de se ronger les ongles, de fumer ou de porter ses mains à la bouche.
Mais surtout, les autorités vont procéder à la distribution de pastilles d'iode pour parer les cancers de la thyroïde, en particulier dans la population jeune (bébés, enfants et adolescents, femmes enceintes et qui allaitent).
"Ce produit très volatile se jette littéralement sur la thyroïde: en essayant de saturer l'organe avec de l'iode sain on prend de vitesse l'iode radioactif qu'on empêche de s'installer".
Le problème est d'agir au bon moment: idéalement, une heure avant l'émission de particules contaminantes. Au Japon, c'est faisable puisque les panaches sont déclenchés volontairement pour faire baisser la pression dans le réacteur.
"Pendant les 24 heures qui suivent, ça marche aussi mais ça ne protège plus qu'à 25%".
Les normes japonaises commandent de distribuer l'iode quand la population est susceptible de recevoir une dose de 100 milliGray (l'unité d'absorption, du nom du physicien britannique Louis Harold Gray). En France, le seuil est à 50 milliGray.
Ensuite, les composants absorbés vont être éliminés dans les urines mais il sera techniquement possible, à tout moment, de mesurer les doses reçues avec une grande précision.
"Du point de vue médical, par rapport à une contamination chimique, on dispose de moyens de détection d'une sensibilité ahurissante", insiste le Pr Gourmelon.
Précisons que pour cet article a une simple vocation de prévention, mais la Polynésie n'est pas concernée par ces mesures pour le moment. NDLR
Selon les experts interrogés par l'AFP, le nuage qui semblait dimanche se déplacer vers le Pacifique poussé par des vents nord/nord-est, véhicule majoritairement de l'iode et du césium.
Après le séisme, les autorités japonaises ont évacué des centaines de milliers de personnes dans un rayon de 3 km, puis 10 puis 20 km, à mesure que la situation évoluait, rappelle Olivier Gupta, directeur-général de l'Autorité de Sûreté du nucléaire (ASN). Ce qui est l'une des premières ripostes en cas d'alerte.
Ainsi, seuls les experts ou les pompiers qui seront intervenus sur le site auront été exposés au risque d'irradiation. Selon la dose de rayonnement reçue, ils risqueront de tomber malades dans les semaines ou les mois à venir (et même dans les 24 heures, avec des vomissements, si la dose est très forte). La principale atteinte sera celle de la moelle osseuse qui nécessite une hospitalisation et des transfusions notamment.
Mais "si la dose a été trop forte, ils mourront", prévient le Pr Patrick Gourmelon, directeur de la radioprotection de l'homme à l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).
Pour le reste de la population, exposée à une contamination par des éléments radioactifs, le principal risque est celui de développer un cancer (leucémie, poumon, colon...) avec "un risque proportionnel à la dose absorbée", poursuit-il.
"Pour protéger les civils, on dispose de trois armes: l'évacuation, le confinement et l'iode", explique le Pr Gourmelon"
Le confinement, très efficace en attendant une évacuation, consiste à s'isoler au maximum des particules contaminantes, si possible en sous-sol, portes et fenêtres calfeutrées avec du ruban adhésif, sans climatisation ni chauffage.
"Il s'agit d'empêcher les particules de pénétrer dans les poumons et le tube digestif" explique le médecin, alors que les modes de contamination sont soit externe (contact avec la peau) soit interne (inhalation, alimentation).
En cas de contact avec la peau, "il suffit d'une bonne douche, surtout sans frotter pour ne pas faire pénétrer les particules". Mais il faut aussi éviter de se ronger les ongles, de fumer ou de porter ses mains à la bouche.
Mais surtout, les autorités vont procéder à la distribution de pastilles d'iode pour parer les cancers de la thyroïde, en particulier dans la population jeune (bébés, enfants et adolescents, femmes enceintes et qui allaitent).
"Ce produit très volatile se jette littéralement sur la thyroïde: en essayant de saturer l'organe avec de l'iode sain on prend de vitesse l'iode radioactif qu'on empêche de s'installer".
Le problème est d'agir au bon moment: idéalement, une heure avant l'émission de particules contaminantes. Au Japon, c'est faisable puisque les panaches sont déclenchés volontairement pour faire baisser la pression dans le réacteur.
"Pendant les 24 heures qui suivent, ça marche aussi mais ça ne protège plus qu'à 25%".
Les normes japonaises commandent de distribuer l'iode quand la population est susceptible de recevoir une dose de 100 milliGray (l'unité d'absorption, du nom du physicien britannique Louis Harold Gray). En France, le seuil est à 50 milliGray.
Ensuite, les composants absorbés vont être éliminés dans les urines mais il sera techniquement possible, à tout moment, de mesurer les doses reçues avec une grande précision.
"Du point de vue médical, par rapport à une contamination chimique, on dispose de moyens de détection d'une sensibilité ahurissante", insiste le Pr Gourmelon.
Précisons que pour cet article a une simple vocation de prévention, mais la Polynésie n'est pas concernée par ces mesures pour le moment. NDLR