Nouvelle vague de violence intertribales en Papouasie : neuf morts


PORT-MORESY, jeudi 20 octobre 2011 (Flash d’Océanie) – Les violences opposant plusieurs tribus de la région de Porgera (dans la province d’Enga) en Papouasie-Nouvelle-Guinée ont fait neuf nouvelles victimes en début de semaine, pour la plupart tuées par balles ou à l’arme blanche.
Plusieurs autres personnes de part et d’autres de deux clans rivaux, ont par ailleurs été gravement blessées ou, dans certains amputées.
Ce bilan résulte d’une nouvelle attaque, en mode représailles, menée par l’une des deux tribus non loin du petit aérodrome de Karik, sur la tribu Nomali, tout près du site de la mine d’or et de cuivre de Barrick Gold Porgera.
Au cours de cette attaques, sur fonds de conflit foncier entres coutumiers de la région, une bonne vingtaine de maisons d’habitation provisoires installées par la mine ont elles aussi été détruites, rapporte le quotidien The National jeudi.
Une partie des tribus engagées dans ce conflit proteste contre les conditions de vie qui leur ont été faites sur des parcelles où ils ont été relogés, pour laisser la voie libre à l’exploitation de la mine et où, affirment-ils, ils se sentent comme « des étrangers sur leurs propres terres ».
La société Barrick Gold Corporation dément en bloc ces accusations et qualifié de « sans fondement » les allégations de maladies liées aux rejets de l’exploitation minière dans l’environnement.
La société évoque aussi des millions de dollars investis ces dernières années dans ces opérations de relogement.
Quant aux comptes-rendus de morts de personnes dans la rivière, il a précisé qu’il s’agissait d’orpailleurs clandestins entrés sur site sans autorisation et qui ont été emportés par la rivière Strickland.
Outre les neuf corps transportés à la morgue de l’hôpital le plus proche, une jeune femme a aussi été admise, amputée d’une main, qui avait été apparemment tranchée à l’aide d’un sabre d’abattis.
La police nationale a dépêché sur place d’importants renforts, afin de contenir toute nouvelle escalade de la violence entre parties belligérantes.

Précédent épisode des guerres tribales : une quinzaine de morts il y a quelques jours

Le précédent épisode sanglant de ces guerres tribales chroniques en Papouasie-Nouvelle-Guinée ne remonte qu’à quelques jours seulement : fin septembre 2011, des affrontements ont fait une quinzaine de victimes dans la turbulente province des Hauts-Plateaux (centre de l’île principale), selon la police.
Ces combats ont eu lieu en plusieurs vagues d’attaques et d’expéditions punitives, non loin de la ville de Goroka, opposant les tribus Kamano et Agarabi.
Ces derniers avaient lancé une expédition en représailles à la suite de la mort d’un des leurs, qu’ils ont attribué aux Kamano, a expliqué ce week-end le chef de la police de cette province, Simon Kauba, qui parle de « véritable massacre » et d’suage généralisé d’armes lourdes dont l’origine reste à déterminer.
Quinze personnes ont été méthodiquement tuées, a-t-il précisé.
L’expédition punitive des Agarabi a été préméditée et lancée contre les Kamano, dont un groupe résidait dans un squat proche.
Depuis, la police papoue a dépêché sur place d’importants renforts d’une centaine d’agents, afin de tenter d’empêcher une escalade de la violence entre les deux groupes.

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Rédigé par PAD le Jeudi 20 Octobre 2011 à 06:06 | Lu 527 fois