Le jeune monarque de Fatu Hiva, le 11 février 2024. Crédit : Stella Jorgensen, SOP Manu
Tahiti, le 7 mars 2024 - Alors que le Monarque de Fatu Hiva, espèce endémique, est au bord de l’extinction avec 19 individus, un nouveau-né a pointé le bout de son bec. Celui-ci a été prélevé dans son nid en février, dans le cadre d’une opération d’élevage menée par la Société ornithologique de Polynésie (SOP Manu) et appuyée par le zoo d'Auckland. C’est “une étape excitante dans notre course pour sauver de l'extinction l'une des espèces d'oiseaux les plus rares au monde”, déclare Ben Ignace, chargé du programme Monarque de Fatu Hiva.
Il reste de l’espoir, vous diront les ornithologues. La situation du Monarque de Fatu Hiva, oiseau endémique de l’île, est pourtant bien triste. De son nom scientifique Pomarea whitneyi, l’Omaò keekee (appellation locale), cet insectivore arboricole territorial vêtu d’une superbe robe de plumes noires à l’âge adulte a vu sa population diminuer de 97% au cours des 21 dernières années. En cause, l’introduction de prédateurs envahissants comme le rat noir ou le chat, mais aussi la malaria aviaire, une maladie transmise par les moustiques.
Depuis plusieurs années, et avec l’aide de plusieurs partenaires internationaux, l’équipe de la Société ornithologique de Polynésie (SOP Manu) s’efforce de raviver la flamme de cette espèce désormais pratiquement éteinte. En 2023, malgré de nombreux efforts, dix tentatives de reproductions des quatre couples de Monarques de Fatu Hiva se sont révélées infructueuses. Trois oisillons avaient pourtant éclos, mais ils n’ont survécu que quelques jours.
Une nouvelle qui donne le sourire
Mais le 2 février dernier, l’espoir renaît. Un nouveau spécimen a éclos dans la vallée de Ta’i'u à Fatu Hiva. L’échec n’étant plus permis, la SOP Manu et le zoo d'Auckland ont décidé d’un commun accord de le prélever de son nid “qui penchait dangereusement lors d’une tempête” pour le faire grandir en captivité. Un travail éprouvant, “car personne n’a déjà essayé d'élever une espèce proche de celle de Fatu Hiva, le challenge est très important”, rappelle le Dr Juan Cornejo, chargé de conservation des oiseaux au zoo d'Auckland. Il était donc impératif de répondre à tous les besoins de cette frêle forme de vie, même si cela veut dire le nourrir toutes les 30 minutes, “de 5 heures du matin à 22 heures, pour qu'il reçoive l’apport quotidien en nourriture nécessaire”, explique Chiara Ciardiello, biologiste à la SOP Manu et chargée de la pitance du jeune volatile.
Alors qu’il faisait 14 grammes lors de son prélèvement, cet oisillon issu de la plus jeune femelle reproductrice (4 ans) pèse aujourd’hui 40 grammes, quasiment le poids d’un spécimen adulte. Une fois qu’il aura pris son envol, l’équipe de la SOP Manu s’occupera de son transfert de sa couveuse à une volière extérieure, munie d'une moustiquaire pour le protéger des moustiques et donc de la malaria aviaire. “Nous poursuivrons l'approche rigoureuse que nous avons adoptée afin de donner à ce juvénile toutes les chances de s'épanouir et, nous l'espérons, d'atteindre l'âge adulte et de contribuer à l'avenir de son espèce”, déclare Chiara Ciardiello.
La lutte des Pomarea
Pour rappel, les Pomarea sont une espèce d’oiseaux issue de la famille des Monarchidae. En tout, on dénombre neuf espèces de Pomarea, présentes uniquement en Polynésie. Malheureusement, sur ces neuf espèces, quatre ont été déclarées éteintes par le Congrès ornithologique international (les monarques de Rarotonga, de Maupiti, des Marquises et de Nuku Hiva). Et les cinq restantes luttent pour leur survie, comme en témoigne la population du Monarque de Tahiti classé en danger critique d’extinction avec une petite centaine d’individus répertoriés en 2020.
Il reste de l’espoir, vous diront les ornithologues. La situation du Monarque de Fatu Hiva, oiseau endémique de l’île, est pourtant bien triste. De son nom scientifique Pomarea whitneyi, l’Omaò keekee (appellation locale), cet insectivore arboricole territorial vêtu d’une superbe robe de plumes noires à l’âge adulte a vu sa population diminuer de 97% au cours des 21 dernières années. En cause, l’introduction de prédateurs envahissants comme le rat noir ou le chat, mais aussi la malaria aviaire, une maladie transmise par les moustiques.
Depuis plusieurs années, et avec l’aide de plusieurs partenaires internationaux, l’équipe de la Société ornithologique de Polynésie (SOP Manu) s’efforce de raviver la flamme de cette espèce désormais pratiquement éteinte. En 2023, malgré de nombreux efforts, dix tentatives de reproductions des quatre couples de Monarques de Fatu Hiva se sont révélées infructueuses. Trois oisillons avaient pourtant éclos, mais ils n’ont survécu que quelques jours.
Une nouvelle qui donne le sourire
Mais le 2 février dernier, l’espoir renaît. Un nouveau spécimen a éclos dans la vallée de Ta’i'u à Fatu Hiva. L’échec n’étant plus permis, la SOP Manu et le zoo d'Auckland ont décidé d’un commun accord de le prélever de son nid “qui penchait dangereusement lors d’une tempête” pour le faire grandir en captivité. Un travail éprouvant, “car personne n’a déjà essayé d'élever une espèce proche de celle de Fatu Hiva, le challenge est très important”, rappelle le Dr Juan Cornejo, chargé de conservation des oiseaux au zoo d'Auckland. Il était donc impératif de répondre à tous les besoins de cette frêle forme de vie, même si cela veut dire le nourrir toutes les 30 minutes, “de 5 heures du matin à 22 heures, pour qu'il reçoive l’apport quotidien en nourriture nécessaire”, explique Chiara Ciardiello, biologiste à la SOP Manu et chargée de la pitance du jeune volatile.
Alors qu’il faisait 14 grammes lors de son prélèvement, cet oisillon issu de la plus jeune femelle reproductrice (4 ans) pèse aujourd’hui 40 grammes, quasiment le poids d’un spécimen adulte. Une fois qu’il aura pris son envol, l’équipe de la SOP Manu s’occupera de son transfert de sa couveuse à une volière extérieure, munie d'une moustiquaire pour le protéger des moustiques et donc de la malaria aviaire. “Nous poursuivrons l'approche rigoureuse que nous avons adoptée afin de donner à ce juvénile toutes les chances de s'épanouir et, nous l'espérons, d'atteindre l'âge adulte et de contribuer à l'avenir de son espèce”, déclare Chiara Ciardiello.
La lutte des Pomarea
Pour rappel, les Pomarea sont une espèce d’oiseaux issue de la famille des Monarchidae. En tout, on dénombre neuf espèces de Pomarea, présentes uniquement en Polynésie. Malheureusement, sur ces neuf espèces, quatre ont été déclarées éteintes par le Congrès ornithologique international (les monarques de Rarotonga, de Maupiti, des Marquises et de Nuku Hiva). Et les cinq restantes luttent pour leur survie, comme en témoigne la population du Monarque de Tahiti classé en danger critique d’extinction avec une petite centaine d’individus répertoriés en 2020.
L'oisillon quelques jours plus tard. Il pesait alors 40 grammes, un poids proche de celui des spécimens adultes. Crédit : Stella Jorgensen, SOP Manu