Natalia KOLESNIKOVA / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 12/09/2024 - Les tensions diplomatiques entre Bakou et Paris sont montées d'un cran jeudi avec la protestation publique de la France contre la condamnation d'un ressortissant français par un tribunal azerbaïdjanais qu'elle juge arbitraire.
"Théo Clerc a été condamné le 10 septembre par un tribunal azerbaïdjanais à trois ans de détention pour un graffiti dans le métro alors que ses deux co-accusés, exactement pour les mêmes faits, titulaires d'une autre nationalité, ont été condamnés à une simple amende", a déploré Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
C'est un "traitement arbitraire et ouvertement discriminatoire", estime-t-il.
"Le verdict rendu par le tribunal est illégitime et excessivement sévère, particulièrement à l'encontre du citoyen français, et fera l'objet d'un appel", a déclaré à l'AFP leur avocat Eltchin Sadigov.
De son côté, l'Azerbaïdjan a rejeté les critiques "inacceptables" de Paris.
Ces "propos sont sans fondement", a réagi Ayxan Hacizada, le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.
"La peine prononcée contre le citoyen français et d'autres personnes qui ont intentionnellement endommagé les biens de l'État relève de la compétence du tribunal et la partie française n'a pas le droit de remettre en question cette décision", a-t-il en outre fait valoir.
Cette nouvelle joute verbale intervient alors qu'un autre Français, Martin Ryan, est actuellement détenu en Azerbaïdjan, accusé, lui, d'espionnage, des allégations que Paris rejette tout aussi "catégoriquement".
La semaine dernière, le Quai avait déjà irrité Bakou en publiant de nouvelles recommandations aux ressortissants français, leur déconseillant de se rendre en Azerbaïdjan, "sauf raison impérative".
Le ministère français avait alors pointé du doigt "un risque d'arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable".
Bakou par la voix de son ministère des Affaires étrangères avait dans la foulée dénoncé "des allégations infondées".
Les tensions entre les deux pays se sont exacerbées depuis la reprise de contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh par Bakou à l'issue d'une offensive éclair, en septembre 2023, au prix de l'exode de plus de 100.000 Arméniens.
- Soutien français à l'Arménie -
La diplomatie française s'est longtemps voulue médiatrice entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, aux côtés de l'Union européenne, de l'Allemagne ou des Etats-Unis.
Mais pour Bakou, la France n'est pas légitime pour endosser un tel rôle alors que celle-ci affiche son soutien inconditionnel à l'Arménie, là où l'Azerbaïdjan réclame une forme de neutralité.
En avril dernier, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal avait lui-même souligné que la France était "aux côtés de l'Arménie dans son combat pour la paix, pour le respect de ses frontières, de son intégrité territoriale. Pour que tous ceux qui le souhaitent puissent retrouver leur foyer en sécurité".
Il avait aussi dénoncé l'"exil forcé" des Arméniens de cette région.
De son côté, le président Ilham Aliev accuse régulièrement Paris de "diaboliser" son pays à des fins de politique intérieure, alors qu'une importante diaspora arménienne vit en France.
La semaine dernière, le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères avait appelé Paris à mettre fin à la "campagne de diffamation".
Il avait aussi accusé la France de vouloir "détériorer davantage ses relations avec l'Azerbaïdjan".
Paris avait officiellement marqué son mécontentement envers l'Azerbaïdjan en avril lorsqu'il avait rappelé "pour consultations" son ambassadrice Anne Boillon, en poste à Bakou.
Quelques mois auparavant, la France avait accusé Bakou d'avoir orchestré une opération de désinformation liée aux Jeux Olympiques.
Plus récemment, l'Azerbaïdjan a été accusée d'ingérence pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie, des allégations rejetées par Bakou.
Alors que Bakou accueille du 11 au 22 novembre la COP29, la présence du président français Emmanuel Macron n'est pas confirmée.
Côté azerbaïdjanais, l'annulation à la dernière minute, en 2018, d'un déplacement du dirigeant français n'a toujours pas été digérée.
Sa venue, quoique dans le cadre de la conférence internationale, pourrait être l'opportunité de réchauffer des relations bilatérales très dégradées.
"Théo Clerc a été condamné le 10 septembre par un tribunal azerbaïdjanais à trois ans de détention pour un graffiti dans le métro alors que ses deux co-accusés, exactement pour les mêmes faits, titulaires d'une autre nationalité, ont été condamnés à une simple amende", a déploré Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
C'est un "traitement arbitraire et ouvertement discriminatoire", estime-t-il.
"Le verdict rendu par le tribunal est illégitime et excessivement sévère, particulièrement à l'encontre du citoyen français, et fera l'objet d'un appel", a déclaré à l'AFP leur avocat Eltchin Sadigov.
De son côté, l'Azerbaïdjan a rejeté les critiques "inacceptables" de Paris.
Ces "propos sont sans fondement", a réagi Ayxan Hacizada, le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.
"La peine prononcée contre le citoyen français et d'autres personnes qui ont intentionnellement endommagé les biens de l'État relève de la compétence du tribunal et la partie française n'a pas le droit de remettre en question cette décision", a-t-il en outre fait valoir.
Cette nouvelle joute verbale intervient alors qu'un autre Français, Martin Ryan, est actuellement détenu en Azerbaïdjan, accusé, lui, d'espionnage, des allégations que Paris rejette tout aussi "catégoriquement".
La semaine dernière, le Quai avait déjà irrité Bakou en publiant de nouvelles recommandations aux ressortissants français, leur déconseillant de se rendre en Azerbaïdjan, "sauf raison impérative".
Le ministère français avait alors pointé du doigt "un risque d'arrestation, de détention arbitraire et de jugement inéquitable".
Bakou par la voix de son ministère des Affaires étrangères avait dans la foulée dénoncé "des allégations infondées".
Les tensions entre les deux pays se sont exacerbées depuis la reprise de contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh par Bakou à l'issue d'une offensive éclair, en septembre 2023, au prix de l'exode de plus de 100.000 Arméniens.
- Soutien français à l'Arménie -
La diplomatie française s'est longtemps voulue médiatrice entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, aux côtés de l'Union européenne, de l'Allemagne ou des Etats-Unis.
Mais pour Bakou, la France n'est pas légitime pour endosser un tel rôle alors que celle-ci affiche son soutien inconditionnel à l'Arménie, là où l'Azerbaïdjan réclame une forme de neutralité.
En avril dernier, l'ancien Premier ministre Gabriel Attal avait lui-même souligné que la France était "aux côtés de l'Arménie dans son combat pour la paix, pour le respect de ses frontières, de son intégrité territoriale. Pour que tous ceux qui le souhaitent puissent retrouver leur foyer en sécurité".
Il avait aussi dénoncé l'"exil forcé" des Arméniens de cette région.
De son côté, le président Ilham Aliev accuse régulièrement Paris de "diaboliser" son pays à des fins de politique intérieure, alors qu'une importante diaspora arménienne vit en France.
La semaine dernière, le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères avait appelé Paris à mettre fin à la "campagne de diffamation".
Il avait aussi accusé la France de vouloir "détériorer davantage ses relations avec l'Azerbaïdjan".
Paris avait officiellement marqué son mécontentement envers l'Azerbaïdjan en avril lorsqu'il avait rappelé "pour consultations" son ambassadrice Anne Boillon, en poste à Bakou.
Quelques mois auparavant, la France avait accusé Bakou d'avoir orchestré une opération de désinformation liée aux Jeux Olympiques.
Plus récemment, l'Azerbaïdjan a été accusée d'ingérence pendant les émeutes en Nouvelle-Calédonie, des allégations rejetées par Bakou.
Alors que Bakou accueille du 11 au 22 novembre la COP29, la présence du président français Emmanuel Macron n'est pas confirmée.
Côté azerbaïdjanais, l'annulation à la dernière minute, en 2018, d'un déplacement du dirigeant français n'a toujours pas été digérée.
Sa venue, quoique dans le cadre de la conférence internationale, pourrait être l'opportunité de réchauffer des relations bilatérales très dégradées.